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Election en Côte d’Ivoire : La fin justifierait les moyens de Gbagbo

Publié le lundi 6 septembre 2010 à 19h55min

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Le président ivoirien, manifestement, ne fera pas dans la dentelle, pour ce qui est de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire le 31 octobre prochain. Laurent Gbagbo vient en effet de déclarer la guerre aux éventuels fauteurs de troubles qui seront tous matés. Si, a priori, le combat du président semble noble (une lutte pour la paix dans le pays), reste à s’interroger sur les véritables motivations de ces sorties fracassantes du chef de l’Etat, leur impact sur le processus de sortie de crise, surtout en cette période sensible de précampagne électorale. Au fait, que cherche le pouvoir ivoirien ? Gbagbo veut-il encore piéger ses adversaires, en les incitant ainsi à des actes de protestation, pour obtenir de nouveau le report du scrutin ? Rien n’est moins sûr.

Apparemment, Laurent Koudou Gbagbo entend jouer pleinement son rôle de garant de la tenue, de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire annoncée pour le 31 octobre prochain. Pour ce faire, à en juger par les dernières sorties présidentielles, la fin justifierait les moyens que le pouvoir ivoirien envisage pour l’aboutissement du processus électoral.

En tournée le 4 septembre dernier à Agboville, localité située au nord d’Abidjan, le chef de l’Etat ivoirien a promis de « mater avec la plus grande sévérité » les fauteurs des troubles qui voudraient attenter à la tenue du scrutin. Quelques jours plus tôt, c’est le même langage de fermeté que Laurent Gbagbo tenait à Divo, à l’inauguration d’un camp de police. A cette occasion, le président ivoirien n’avait pas, en effet, hésité à exhorter les éléments du camp CRS (Compagnie républicaine de sécurité) de la ville à mettre hors d’état de nuire tous ceux qui veulent troubler les élections et la paix en Côte d’Ivoire. Ainsi, le numéro un ivoirien se présente, a priori, comme principal partisan de la tenue de l’élection à la date indiquée ; et donc de l’aboutissement du processus de sortie de crise. N’avait-il d’ailleurs pas pris l’engagement, le 7 août dernier, pendant la cérémonie commémorative du cinquantenaire du pays.

Le scrutin présidentiel, avait-il indiqué, aura bel et bien lieu cette année. Et depuis les choses semblent évoluer dans le sens de la déclaration présidentielle. Mais, il faut, malheureusement, insister ici sur le terme « semblent » parce que rien, véritablement, ne garantit le scrutin le 31 octobre 2010. C’est vrai qu’en plus du chef de l’Etat, il y a aussi la Commission électorale indépendante (CEI) qui tente de son côté de rassurer. Notamment quant au respect du nouveau calendrier électoral. Mais la Côte d’Ivoire reste la Côte d’Ivoire, avec ses acteurs politiques, réputés pour leurs incapacités à honorer la parole donnée. Ce n’est pas la première fois qu’un calendrier électoral est annoncé pour la tenue du scrutin. Et à chaque fois, ce depuis des années, le rendez-vous n’a jamais été respecté. Du fait essentiellement de l’inconstance des politiques.

D’une part, ce sont eux qui affirment à cor et à cri qu’ils veulent aller aux votes et de d’autre part, ce sont les mêmes qui posent des actes contraires à la tenue effective de l’élection. Jusque-là, chaque camp avait toujours tendance, dans ce jeu de cache-cache notoire, à considérer l’autre ou les autres comme les obstacles à l’aboutissement du processus électoral. Alors que chaque partie devrait, dans l’esprit de la paix, s’assumer en se disant que les autres feraient également leurs devoirs. C’est parce que les uns ont constamment voulu que les autres fassent le premier pas et vice-versa, que les adversaires politiques au bord de la Lagune Ebrié ne sont pas encore croisés devant les urnes.

Cela depuis 2000, date de la dernière élection présidentielle dans le pays. Aujourd’hui la situation politique ivoirienne, en dépit des avancées enregistrées avec l’Accord politique de Ouagadougou (APO), n’inspire pas beaucoup à l’optimisme. Et ce ne sont pas les récentes déclarations fracassantes du président dont l’on se demande toujours l’opportunité qui vont y changer grand-chose. Gbagbo cherche t-il encore à piéger ses adversaires et à obtenir in fine le report du scrutin ?

Rien n’est moins sûr. Mais, l’on a tout de même l’impression que le chef de l’Etat veut, au-delà de ses intentions affichées de garant du processus électoral et de sortie de crise, inciter encore ses opposants à des actes de protestation à n’en pas finir, de sorte à créer une autre crise dont la résolution nécessiterait le report du scrutin. Sinon, comment bien comprendre de tels propos à une période aussi sensible que celle de l’avant-veille d’une campagne électorale dans un Etat en crise. C’est pourquoi, il revient à ses adversaires politiques de savoir cette fois-ci faire preuve de lucidité, de responsabilité et de ne pas mordre à l’hameçon. Politiquement, le pouvoir a la latitude de les provoquer. Mais ils ont eux aussi la possibilité de ne pas y répondre, ne serait-ce que par calcul politique.

Grégoire B. BAZIE

Le faso.net

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Vos commentaires

  • Le 6 septembre 2010 à 22:01 En réponse à : Election en Côte d’Ivoire : La fin justifierait les moyens de Gbagbo

    Actuellement, moi je supporte Gbagbo pour cete election. Il est le seul a se faire respecter par la france en CI. Gbaagbo, tu es un vrai. Tu n’as pas modifie consitution, tu n’as jamais fait coup d’etat. Au contraire, c’est les patrons en coups d’ etat qui veulent meme te nuire mais ils sont trop petits.
    Un admirateur de mon president Woodin. A tiki teye.

  • Le 6 septembre 2010 à 23:28, par killa En réponse à : Election en Côte d’Ivoire : La fin justifierait les moyens de Gbagbo

    on dit woody et non wooodin ... ce nest pas sur que tu soit ivoirien boyoro djan..

    • Le 7 septembre 2010 à 01:50 En réponse à : Election en Côte d’Ivoire : La fin justifierait les moyens de Gbagbo

      Comme Woody, c’est un mot de la langue de ta vieille mere edentee, mele - toi de ce qui ne te regarde pas. Boyoro djan ou pas je suis derriere le Gbagbiss National. Tu as interet, non ? Et puis je n’ai pas dit wooodin, monsieur le correcteur.

  • Le 9 septembre 2010 à 20:53, par hamed el faso En réponse à : Election en Côte d’Ivoire : La fin justifierait les moyens de Gbagbo

    moi je suis burkinabe mais si je devais voter. je le ferais pour gbagbo. tu est un vrais africain. tu es arrive au pouvoir honnetement. laisse parler les gens. est ce toi qui a pris les armes en premier. non.les chiens aboient la caravane passe. continue ta route. je te soutient.

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