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Lotissement de Yalgré : Le mémoire en défense du gouverneur du Centre

Publié le lundi 6 septembre 2010 à 19h51min

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Dans leurs publications respectives n° 51 du 1er au 14 août 2010 et n° 886 du 31 août 2010, « Le Reporter » et « L’Indépendant » ont mis en cause le gouverneur de la région du Centre et certains de ses proches collaborateurs dans des affaires de lotissement de Yalgré et la demande d’érection en village d’une agglomération prétendument appelée « Zékounga I », dans la commune rurale de Tanghin-Dassouri. Afin d’éclairer l’opinion, Boureima Bougouma a donné une conférence de presse le jeudi 2 septembre 2010 au gouvernorat.

La rencontre avec les journalistes, le gouverneur a voulu la placer sous le signe de la « transparence, de la responsabilité et de l’éthique ». Cela, a-t-il souligné d’entrée de jeu, a été dicté par des écrits « tendancieux », à la limite « diffamatoires », publiés dans les colonnes des journaux précités. L’histoire : Yalgré était un quartier du village administratif de Zékounga, situé dans la commune rurale de Tanghin-Dassouri.

C’est depuis 1966 que l’autorité administrative en poste dans la localité, B. Mathurin, commandant de cercle à l’époque, dans le cadre de la collecte de l’impôt, avait pris une note de service arrêtant la liste des villages où les équipes de perception devraient passer. A partir de cet instant, Yalgré qui figurait sur la liste est traité de fait comme un village.

Aujourd’hui il compte deux conseillers municipaux qui siègent au Conseil municipal de Tanghin-Dassouri. Le lotissement de Yalgré a été réalisé depuis 1998 par le projet « Village centre et banlieue de Ouagadougou », financé par les Pays-Bas. Des problèmes se sont posés du fait de la prétention territoriale de la localité par l’arrondissement de Sig-Noghin relevant de la commune de Ouagadougou et la commune rurale de Tanghin-Dassouri.

Des concertations qui ont permis de trouver un compromis en 2006 ont donc été organisées. Il a donc été convenu de reconnaître la compétence territoriale de Tanghin-Dassouri pour Yalgré, mais dans un souci d’apaisement, 2/5 des parcelles ont été accordées au maire de Sig-Noghin pour attribution, et le reste au maire de Tanghin-Dassouri. Par consensus, les attestations d’attribution de parcelles de la zone, y compris celles attribuées par le maire de Sig-Noghin, seront signées par le maire de Tanghin-Dassouri.

Contrairement à ce que les deux journaux ont laissé croire, le gouverneur et ses collaborateurs n’ont été mêlés de près ou de loin aux attributions individuelles de parcelles. Leur rôle s’est limité à l’arbitrage pour régler un problème qui perdure depuis 1998.

De l’érection en village de la localité se réclamant « Zékounga I »

Le village administratif de Zékounga et celui de fait de Yalgré, a indiqué Boureima Bougouma, relève tous de la commune rurale de Tanghin-Dassouri. Cela se vérifie sur les cartes et les listes officielles des villages de la province du Kadiogo avec leur commune de rattachement.

Une partie de Yalgré, a expliqué le gouverneur du Centre, pour des raisons d’ordre coutumier et certainement bien d’autres, a introduit auprès du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, sous le couvert de la voie hiérarchique, une demande d’érection en village sous l’appellation de « Zékounga I ».

Les modalités d’érection ou de suppression de villages au Burkina Faso, a rappelé le conférencier, sont régies par le décret n°99-395/PRES/PM/MATS du 3 novembre 1999 qui stipule que : « Peut être érigée en village toute agglomération permanente comptant au moins 100 habitants au 20 familles, et distante d’environ 3 kilomètres d’un autre village ».

En plus de vouloir être un village officiel, les requérants souhaitent qu’il puisse relever territorialement de Sig-Noghin. Cela, a fait remarquer monsieur Bougouma, au regard de l’article 13 du Code général des collectivités territoriales, porte atteinte aux limites territoriales des communes qui sont du ressort de la loi. Une enquête administrative de police a été diligentée dont les conclusions ont permis d’émettre des avis conséquents pour la transmission du dossier à qui de droit.

L’affaire, a mentionné le gouverneur, suit son cours. Lui et ses collaborateurs se disent « outrés que des organes de presse, au mépris de la déontologie et de l’éthique, tiennent des propos outrageants et diffamatoires à leur endroit, à l’endroit des maires et des plus hautes autorités, sans chercher au préalable à s’informer à la source ».

Les hommes de médias ont suivi l’après-midi du jeudi dernier un mémoire en défense bien argumenté. Les explications du gouverneur, appuyés par le haut-commissaire du Kadiogo, Jean Bassono, également par les maires de Tanghin-Dassouri et de Sig-Noghin, ont donc permis de recadrer les choses, de donner une bonne information au plus grand nombre.

D. Evariste Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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