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Cyclone : 50 ans de recherche, 50 ans de tâtonnement

Publié le vendredi 3 septembre 2010 à 01h43min

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Le Burkina Faso à l’instar de bien d’autres pays africains célèbre ses 50 ans d’indépendance. Chacun selon son centre d’intérêt essaye de faire le bilan de ces 50 années. La recherche, stimulatrice du développement, celle qui a fait la puissance et continue de faire la puissance de toutes les grandes nations, reste la grande oubliée. Qu’est-ce qui a été fait depuis 50 ans en matière de recherche pour développer le pays ? Quels moyens ont- ils été mis pour y arriver ? Au moment où nous vivons l’euphorie des 50 ans d’indépendance, ces questions méritent d’être posées.

Tout comme dans bien des pays africains, la recherche scientifique se cherche. Le budget de la recherche représente moins de 1% du budget de l’Etat, représentant juste les salaires et les frais de fonctionnement. Dans ces conditions, les chercheurs eux-mêmes se cherchent. A tel point que ceux qui ont l’opportunité n’hésitent pas à aller monnayer leur savoir ailleurs. Pourtant disait l’ancien recteur de l’Université de Lomé, le professeur Komlanvi Sédoh : « Il faut faire en sorte qu’un homme brillant qui s’engage dans la recherche n’aille pas dans un cul-de-sac mais émerge et fasse une carrière qui le valorise ; mais tel n’est pas souvent le cas en Afrique ».

C’est la raison pour laquelle, l’Afrique n’a pas encore pu poser les bases de ses propres modèles de développement. Depuis 50 ans, elle se contente d’appliquer les modèles internationaux de développement sans remettre en cause leur adaptabilité aux réalités locales.

Un constat malheureux qui été fait dans le rapport de la technologie et l’innovation 2010, publié par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Pour dire que chaque pays doit bâtir son avenir, son développement sur un modèle qui lui est propre au lieu d’importer des modèles qui ne contribueront qu’à le rendre plus dépendant de l’extérieur.

L’indépendance politique n’a aucun sens si elle n’est pas accompagnée de l’autonomie économique. Cette indépendance économique ne se proclame pas malheureusement. Elle se construit. Et ce ne sont pas les bailleurs de fonds qui viendront le faire. Encore moins lorsqu’il s’agit de la recherche. C’est une question de souveraineté nationale.

Fatouma sophie OUATTARA

Sidwaya

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