LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Crise à la S N- SOSUCO : Le ministre du Commerce appelle les protagonistes au dialogue

Publié le mercredi 1er septembre 2010 à 23h06min

PARTAGER :                          

Depuis quelques semaines, la Société nouvelle sucrière de la Comoé (SN-SOSUCO) vit une tension qui a abouti, le samedi 28 août dernier, à une grève du personnel, suite à l’application du nouveau statut du personnel. A cet effet, le ministre du Commerce, de la Promotion de l’Entreprise et de l’Artisanat, Léonce Koné, a reçu la direction générale ainsi que les responsables syndicaux et les délégués du personnel de l’unité industrielle, mardi 31 août 2010 à Banfora. Il s’est agi pour lui, d’appeler les protagonistes à renouer le dialogue afin de trouver une solution au problème.

Le personnel de la SN-SOSUCO connaît depuis juillet 2010, un changement notoire dans le traitement salarial. Tel que l’a expliqué le directeur général adjoint de la Société, Mouctar Koné, l’entreprise a décidé de se retirer du statut du personnel qui existe depuis le temps où elle était une société publique.

Statut qu’il a qualifié de « complètement obsolète aujourd’hui et qui ne peut régir une société privée moderne ». Il a ajouté que la SN-SOSUCO, voulait ainsi appliquer les textes de la convention interprofessionnelle et les lois du travail de notre pays, notamment le code du travail. « Soit », répondront les travailleurs, mais à condition que ce soit dans les normes.

Cependant aux dires du secrétaire général du comité de base de l’Union des syndicats des travailleurs du Burkina (USTB) de la SOSUCO, Rémi Soulama, la direction générale de la nationale du sucre a appliqué les nouveaux textes sans consulter les responsables syndicaux et les délégués du personnel. « La SN-SOSUCO s’est unilatéralement débarrassée de notre ancien statut que nous avons institué ensemble et a appliqué un nouveau statut sans nous consulter », a-t-il affirmé.

L’application de cette nouvelle mesure, a-t-il précisé, connaît un vice de procédure qui entraîne conséquemment sa nullité. C’est ainsi que les travailleurs ont porté plainte à la direction régionale du travail et de la sécurité sociale des Cascades qui aurait confirmé ce défaut de procédure et demandé de surseoir à l’application du nouveau statut. « Avec l’application de cette mesure, certains travailleurs sont redescendus au premier échelon de leur catégorie.

Ensuite, une partie du salaire de base est considérée comme sursalaire et l’autre, le salaire de base de la catégorie. Les heures supplémentaires et bien d’autres sont calculées sur la base de ce nouveau salaire de base, inférieur à celui d’avant », a confié Rémi Soulama. Pourtant l’adjoint au directeur général de la Société, Mouctar Koné affirme que malgré cette nouvelle mesure, l’entreprise dans cette démarche, a décidé de préserver les acquis des travailleurs, « si bien qu’aucun travailleur n’a perdu un copeck dans ces transformations ».

Appel au dialogue

Les positions étant inconciliables depuis l’application des nouveaux textes, les travailleurs se sont résolus à se faire entendre par une grève le 28 août dernier en répondant à l’appel du Collectif des organisations syndicales de l’entreprise, notamment la CGTB, la FESBASI, l’ONSL et le SYNTCAS.

A cette occasion ils ont marché pour remettre leur sort entre les mains des autorités politiques dont le haut-commissaire de la Comoé et le maire de la commune de Banfora. Responsable du ministère de tutelle de la SN-SOSUCO, Léonce Koné a trouvé nécessaire de dépêcher une équipe de cadres du département ministériel pour entendre séparément les deux parties le lundi 30 août 2010.

« Après avoir reçu plusieurs correspondances de diverses sources sur les difficultés que vit présentement la SN-SOSUCO les semaines précédentes, j’ai souhaité que le ministère du Commerce qui est directement concerné par le bon fonctionnement de la Société, s’informe lui-même clairement des divergences entre la direction générale et le personnel », a-t-il dit.

Après avoir entendu les différentes parties, Léonce Koné les a invitées à privilégier le dialogue afin d’aboutir à une solution concertée. Pour lui, il n’y a pas de difficulté qui ne puisse trouver de solution dans une entreprise, pour peu qu’on fasse preuve de bonne volonté et qu’on l’aborde avec un esprit constructif.

« De retour à Ouagadougou, nous allons nous concerter avec le ministre du Travail pour voir ensemble les dispositions à prendre afin de permettre et accompagner un dialogue franc et constructif entre les deux protagonistes ». En tous les cas, a -t-il ajouté, la SOSUCO est dans une situation prometteuse par rapport au passé et il n’y aurait donc pas de raison fondamentale d’une crise dans la Société. Le directeur général adjoint de la SN-SOSUCO, Mouctar Koné a salué la volonté et l’initiative du ministre du Commerce de les écouter et d’œuvrer à apaiser la situation.

Quant au secrétaire général du comité de base de l’Union des syndicats des travailleurs du Burkina (USTB) de la SOSUCO, Rémi Soulama, il a confié que le ministre leur a demandé d’attendre que la Société rende compte à ses supérieurs.

« On est obligé d’être d’accord, mais seulement il y a des limites, parce qu’on ne peut pas attendre indéfiniment. Nos camarades qui nous ont élus sont toujours frappés par la mesure. Si jusqu’au mois de septembre il n’y a pas de propositions concrètes, nous allons nous retirer et laisser la direction négocier directement avec les travailleurs, de peur d’être nous-mêmes accusés de complicité avec la direction », a-t-il mis en garde.

Jean-Marie TOE

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Gaoua : L’ONG MERCY CORPS dresse le bilan de son projet PILAND