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Pires formes de travail : La mésaventure de 40 jeunes burkinabè

Publié le lundi 30 août 2010 à 23h02min

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Recrutés pour un projet de réalisation de 88 puits en Guinée-Bissau, Issoufou Gansoré et 39 autres camarades ont été renvoyés au Burkina Faso après quatre mois de travail sans salaire et dans des conditions pénibles. Massés à la Bourse du travail depuis leur arrivée le 24 août 2010, les 40 jeunes infortunés courent toujours derrière leur patron, Lancina Ouédraogo.

"Nous avons été recrutés par Lancina Ouédraogo pour aller faire des forages en Guinée-Bissau. Arrivés au lieu du travail, nous avons été traités comme des animaux dans des conditions très pénibles". C’est en substance les premières phrases de Issoufou Gansoré, représentant des 40 ouvriers recrutés par Lancina Ouédraogo pour la réalisation de forages en Guinée-Bissau pour le compte de la Société internationale d’équipement et de travaux (SIETRA).

Quand Lancina Ouédraogo est venu pour le recrutement, selon Issoufou Gansoré, il a rassuré que tout est mis en œuvre pour que le voyage se fasse dans la légalité et qu’ils seront bien rémunérés en Guinée-Bissau. Lancina Ouédraogo a été contacté par le directeur général de SIETRA, Rasmané Compaoré pour une sous-traitance en vue de lui fournir les ouvriers nécessaires pour la réalisation des 88 puits positifs dans les communes villageoises de Tacheu, Oio, Quinara et Tombali en République de Guinée-Bissau.

Selon le directeur général de SIETRA, le contrat avec Lancina Ouédraogo s’élève à 105 600 000 F CFA et une avance de 20 000 000 F CFA a été versée à ce dernier pour bien s’occuper de ses ouvriers. Pour les ouvriers, leur patron en l’occurrence M. Ouédraogo les a convoyés en Guinée-Bissau pour des travaux forcés. Même le voyage a été pénible, selon Issoufou Gansoré. "Nous avons fait neuf jours de route.

Au Mali, nous avons fait un accident mais heureusement il y a eu plus de peur que de mal. Quand nous sommes arrivés à Bissau, il se trouvait qu’il y avait une tension politique dans le pays. Au vu des deux cars qui nous transportaient, l’armée a failli nous attaquer parce qu’elle nous avait pris pour des mercenaires", soutient le jeune Gansoré.

Cependant, après les enquêtes policières, le convoi qui comptait 112 personnes, a été autorisé à continuer sa traversée. "C’est ainsi que nous avons été transportés à Bouba, localité située à plus de 300 km de la capitale Bissau où nous avons été dispersés dans les campagnes pour la réalisation des forages", indique Alfred Ouédraogo un des camarades d’infortune de Issoufou Gansoré.

Selon Alfred Ouédraogo, lui et ses camarades travaillaient dans des conditions dures, avec des équipements désuets et une alimentation qui laisse à désirer. Chaque jour, à entendre les infortunés, leur unique repas était le haricot, qu’ils mangeaient parfois sans huile, ni sel. Toute chose confirmée par le directeur général de la Société internationale d’équipement et de travaux, Rasmané Compaoré, qui s’est dit obligé d’intervenir entre-temps pour l’amélioration des conditions des ouvriers.

C’est dans cette atmosphère intenable que 32 ouvriers ont décidé de revenir au bercail, mais les autres sont restés dans l’espoir d’avoir selon eux un peu d’argent avant un éventuel retour. "Dans notre contrat, Lancina Ouédraogo nous avait promis de nous donner 100 000 F CFA par mois.

Il avait même indiqué que chacun de nous aura un compte bancaire pour envoyer de temps en temps de l’argent à sa famille. Le problème est que nous, qui sommes restés, avons travaillé pendant quatre mois sans salaire". Pire, soutient Issoufou Gansoré, ils évoluaient dans la clandestinité car, sans papiers.

La SIETRA, selon son directeur général, a été obligée d’envoyer 1 225 000 F CFA à la direction de l’immigration de la Guinée-Bissau pour la confection de cartes de séjour pour ces ouvriers. Pourtant, c’est Lancina Ouédraogo qui devait s’en occuper selon les clauses du contrat et assurer leur salaire. Après quatre mois de travail sans salaire, ces ouvriers se sont sentis obligés de réclamer leur dû .

C’est en ce moment que Lancina Ouédraogo aurait choisi de prendre la clé des champs et laisser ses employés sur le chantier. Par l’intermédiaire de Maïmouna Barro Diarra de la fondation "Ninho Da Griança" à Bissau, les ouvriers infortunés ont fait appel au directeur général de la SIETRA qui a déboursé la somme de plus de 1 400 000 F CFA pour assurer le retour des 40 ouvriers au Burkina Faso, laissant sur place plus de 30 personnes ayant décidé d’y rester. Rasmané Compaoré, qui dit déplorer l’attitude de Lancina Ouédraogo, précise que ce dernier n’est pas un agent de sa société SIETRA, mais qu’il s’agit d’un contrat de sous-traitance.

Il indique en outre que M. Ouédraogo doit à sa société une somme de 37 millions de F CFA dans cette affaire. En attendant, les ouvriers sont toujours logés à la Bourse du travail et demandent l’intervention des autorités pour leur permettre de rentrer en possession de leur dû chez Lancina Ouédraogo. Quant à Lancina Ouédraogo, il reste injoignable.

Lassané Osée OUEDRAOGO

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 30 août 2010 à 23:31, par oeil pour oeil En réponse à : Pires formes de travail : La mésaventure de 40 jeunes burkinabè

    il mérite simplement la prison a vie. faire ca a ses frères Africains de surcroit Burkinabes !!!!!

    C’est l’Afrique !!! trop d’impunités

  • Le 31 août 2010 à 02:42, par Le Ché En réponse à : Pires formes de travail : La mésaventure de 40 jeunes burkinabè

    Eh ! Dieu, je pense que certains iront en enfer vivants. Ils ne méritent même pas de passer par la mort.

    inhumain !!

    L’esclavage existe encore ? entre nous même !

    Le pire est que ce criminel restera impuni, ou on fait semblant de le punir et c’est tout. Que voulez vous ? c’est le Burkina.

    Révoltant !

  • Le 31 août 2010 à 09:18 En réponse à : Pires formes de travail : La mésaventure de 40 jeunes burkinabè

    Si c’est pas malheureux !
    Moi, moi et moi ! Le profit à moi tout seul...les autres ne sont que des acteurs que je manipulerai afin d’atteindre mes objectifs... voilà comment réfléchissent les gens : égocentrique, égoiste, sans coeur ni morale.
    S’il vous plait messieurs les journalistes, suivez cette affaire, écrivez afin que cette histoire aboutisse.

  • Le 31 août 2010 à 09:47 En réponse à : Pires formes de travail : La mésaventure de 40 jeunes burkinabè

    vraiment à la lecture de cet article j’ai le coeur qui fend tant j’ai du mal à croire qu’un frère burkinabè peut faire ça à ses frères burkinabè que lui meme est veun cherché ici au burkina pour les amené en guinée . ce monsieur doit etre recherché par interpole et entendu s’il est coupable le punir sevèrement . si vous meme burkinabè vous ne vous aimez pas comment voulez que les autres vous respectent , c’est le cenario qu’en Cote d’Ivoire , il ya des burkinabè qui vienne chercher leur frères burkinabè et aller les maltraiter dans les plantations et refuser meme de les payer comment avec ça vous vouler que les ivoirien traite bien ces meme frère ?

  • Le 31 août 2010 à 12:14, par le bon citoyen En réponse à : Pires formes de travail : La mésaventure de 40 jeunes burkinabè

    Bonsoir

    C’est ignoble ce que ce monsieur a fait.

    Je voudrais aussi que le Directeur de SIETRA sache qu’il est responsable au finisse de tout ce malheur. Nos sociétés doivent commencer à travailler dans le professionnalisme.

    Si SIETRA avait fait un Dossier d’Appel d’Offre (DAO) dans les formes pour sélectionner son sous-traitant, ces problèmes n’allaient pas arriver. On préfère appeler un proche parent pour lui confier des missions délicates comme cela dans l’espoir de faire des bénéfices en sous payant les employés. Au finisse le travail est bloqué, et c’est l’image de toutes les entreprises burkinabè qui prendront un coup en Guinée Bissau.

    L’état doit sanctionner la SIETRA qui fait dans l’amateurisme et qui porte atteinte aux autres entreprises burkinabè dans la sous région. On se souvient aussi d’une autre entreprise au Bénin dans un marché d’étude qui a été résilié.

    Tout ça c’est la faute aux dirigeants actuels. Suivez mon regard :
    Aucun chantier sur 100 au Burkina ne fini dans les délais et c’est souvent équerrant quand on voit un ministre sortir pour justifier ce retard. Les entreprises burkinabè s’habitue à cette situation et croit qu’on peut faire ça ailleurs.
    Si on veut vendre notre expertise, il faut qu’on commence à taper sur les failles observées au Burkina. Une fois que les entreprises s’habitueront à la rigueur elles pourront évoluer dans la sous région.

    Pour ces malheureux ouvriers, l’administration doit taper sur SIETRA pour les dédommager quitte à SIETRA de poursuivre son complice de Lassané OUEDRAOGO.

    Bonne journée

  • Le 31 août 2010 à 22:18, par le bourgois du 21ème siècle En réponse à : Pires formes de travail : La mésaventure de 40 jeunes burkinabè

    Cet homme merite d’être sanctionner car il veut profiter de ses frères pour avoir les feuilles c’est-à-dire avoir de l’argent sans fournir d’effort, mais il doit être enprisonner.Les autorités doivent suivre l’affaire et prendre des mesures éviter ces genres de situations.

  • Le 31 août 2010 à 23:29 En réponse à : Pires formes de travail : La mésaventure de 40 jeunes burkinabè

    C’est incroyable. L’esclavage existe toujours car ces jeunes etaient mal traites que des esclaves et ce monsieur doit rejoindre la MACO. S’il n’est pas au Burkina, on doit faire appel a la police internationale pour le traquer.
    Des chiens qui gatent le nom de l’Afrique.

  • Le 2 septembre 2010 à 05:19 En réponse à : Pires formes de travail : La mésaventure de 40 jeunes burkinabè

    Ne reflechissons pas trop. les travailleurs mal traites doivent se retourner contre SIETRA qui va se retourner contre celui qu’ il pense etre responsable. C’ est ca, le droit. On n’ a p[as besoinde s’attaquer a des hommes d’ affaires fantomes. dans tous les cas, SIERA n’ a pas signe de contratavec des hommes d’ affaires fantomes pour rien. Maintenant il fail fait le coeur doux.

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