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Editorial de Sidwaya : Débats politiques et fair-play

Publié le lundi 30 août 2010 à 00h43min

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Ibrahiman Sakandé, DG des Editions Sidwaya

Dans l’effervescence des opinions et des textes dont s’honore l’actualité nationale, il arrive que les rumeurs l’emportent sur les faits vérifiables, le vraisemblable sur le vrai, les humeurs sur les raisonnements. De même, la pugnacité de certains propos fait craindre que le fair-play dont nous devons tous faire montre, au fur et à mesure que les débats gagnent en intensité, ne s’amenuise.

La pêche dans les « on-dit » jointe à l’agressivité verbale ne conduit pas à des réflexions fécondes. Ainsi, par exemple, des rumeurs bien ciblées ne se gênent pas d’affirmer : « Blaise Compaoré est fatigué ; il est malade ; il est vieux. » Nous croyons au débat démocratique. C’est un exercice citoyen passionnant, auquel nous consacrons le plus clair de notre temps.

Mais, ici, en territoire de rumeurs, y a – t-il débat ? C’est vrai que dans le cadre de l’opinion publique, les rumeurs sont aussi nocives que les faits vérifiés. Ce que l’on sème habilement dans la rumeur, avec le temps, pousse et grandit dans les consciences. Face à ce pouvoir corrosif des paraît-il, l’on peut se demander s’il ne faut pas réfuter les rumeurs par les rumeurs. Passons en revue les trois allégations des « chaussures ».

Le Président Blaise Compaoré est-il vieux ? Outre le fait que son âge n’est point un secret pour personne, il faut noter que sans troubler aucunement la bonne gouvernance et l’ordre du monde actuel, des papas de Blaise Compaoré continuent de tenir fermes, le gouvernail et le gouvernement de leur pays. Et, a-t-on oublié que les nations ont chaque fois confié la conduite de leur destin à des hommes mûrs, sûrs et sereins de la stature de Blaise Compaoré aux tournants décisifs de leur histoire ?

On pourrait nous dire que le grand âge n’est pas signe de sagesse (et c’est bien parfois vérifié !), à quoi nous répondrions que le jeune âge n’est pas non plus synonyme forcément de dynamisme. S’il y a des vieux qui dorment, il y a également des jeunes qui ronflent. « Blaise, vieux. » Le Président du Faso est-il fatigué ? Nous souhaitons que ceux qui parlent si bien de ce qu’ils ignorent participent à trois réunions consécutives à Kosyam avec Blaise Compaoré comme président de séance.

Par exemple, à une séance de concertation entre Majorité et Opposition togolaises, entre Loyalistes et Rebelles ivoiriens, sur la paix au Darfour, pour la défense des intérêts majeurs du Burkina. Nombre de ceux qui n’ont rien d’autre à faire que de faire souffrir leur opposition en mots railleurs, prendraient la clé des champs et ne reviendraient plus jamais à Kosyam, si ce n’est, peut-être, pour des cocktails.

Avec les sollicitations de plus en plus nombreuses venant de partout, aussi bien du Burkina profond que du sommet de l’ONU, celui qui ne peut pas travailler 20h/24, ou qui n’est pas prompt, réactif et opérationnel à n’importe quelle heure de la nuit ou du jour, ne peut pas travailler avec Blaise Compaoré.

Mais, il peut par exemple aller sur la place publique et affirmer à qui veut l’entendre. Le Président Compaoré est-il malade ? Honte à nos yeux, même sans avis express du médecin, et puisque nous sommes en territoire babylonien de Dame rumeur !

C’est vrai que comme tout être humain et encore plus pour quelqu’un qui travaille beaucoup, il a parfois eu comme vous et moi, des ennuis de santé qui sont pris en charge par des médecins sur place ici ou à l’étranger. Nous l’observons à l’action : dans ses déplacements, ses courses, ses discours, ses moments de loisir… Le Président Compaoré ne présente aucun signe de malaise. Mieux, il se porte comme un charme. C’est peut-être pour se venger de cette réalité que certains poètes du mal inventent des fables qui disent le contraire.

Au Burkina, nous sommes tellement démocratiques et tellement intègres, tellement humains aussi, qu’il suffit d’entendre que notre président a la toux, pour que nous nous mettions à lire consciencieusement la Constitution pour savoir quelles dispositions doivent être prises en cas de cas… Au-delà des rumeurs, mais en les prenant en compte, de tels comportements révèlent ce qu’ils veulent cacher.

Cette rage d’abattre n’importe comment l’élu du peuple, jointe à certaines incapacités à former un groupe de combat qui ferait, à l’arrivée, la promotion d’un projet social et d’un homme ou d’une femme au nom de tous, cette rage et ce petit calcul, ce manque de fair-play, disons-nous, sont les vrais indicateurs de la qualité de certains contempteurs démocratiques burkinabè de l’actuel Président du Faso. Tout laisse croire, dans cette manière de faire, que chacun veut le pouvoir pour le pouvoir, et pour lui tout seul.

Dans ces conditions, le peuple burkinabè, qui n’est plus un enfant de chœur en politique et qui n’ignore rien de ses intérêts, fait bien de s’attacher à son président. Ce peuple est d’ailleurs en train d’en faire la démonstration en ce moment.

Le Président Blaise Compaoré, de son côté, fait bien de continuer à mériter la confiance de son peuple. L’expression de la plus simple logique voudrait qu’on ne change pas un coach qui gagne. Se débarrasser du pouvoir pour plaire à des gens dont la lucidité n’est pas garantie ou pour la satisfaction devant les principes, serait livrer des années et des années d’efforts de construction et de redressement national à des hommes qui savent ce qu’ils veulent certes, mais qui ne savent pas toujours comment le vouloir, ni si leur vouloir et celui du peuple coïncident.

Trois années après son élection à la présidence du Sénégal, Abdoulaye Wade a dit ceci : « Très jeune, j’ai défendu l’idée d’un juge suprême élu par les magistrats. Mais, je suis désolé de vous dire que dans le contexte sénégalais, ce serait une catastrophe. » Nous aussi, quand nous lisons ou entendons des contre-vérités et y décryptons la rage avec laquelle ces contre-vérités sont organisées et assénées, nous pensons que certains défenseurs de la démocratie burkinabè en sont en réalité de terribles fossoyeurs.

Abdoulaye Wade confie encore : « Si je n’avais pas dit non toute ma vie, je ne serais pas là aujourd’hui. » Là, c’est-à-dire au palais présidentiel, à Dakar. La meilleure des manières pour dire oui à son peuple et à la démocratie, c’est, pour Blaise Compaoré, de dire non aux chasseurs du pouvoir pour le pouvoir et à tous leurs actes anti-démocratiques et d’organiser même sa succession avec le peuple, dans la sérénité qu’on lui reconnaît. Il n’est pas seulement Médiateur pour les autres, il l’est éminemment entre son peuple et lui-même.

Par Ibrahiman SAKANDE (sakandeibrahiman@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 30 août 2010 à 09:25, par Villageois En réponse à : Editorial de Sidwaya : Débats politiques et fair-play

    Cet article aurait été écrit par l’Opinion ou l’Hebdo, je n’en serais pas du tout offusqué. Cependant, que notre quotidien national, entretenu par nos impôts et nos taxes, en vienne à deverser ce genre de propos à la figure du lecteur, je ne peux que reléver mon indignation voire ma rage. Il est vrai que depuis un certain temps, Sidwaya a perdu le peu de crédibilité qui lui restait sous la direction de M. Ouédraogo. Un quotidien national n’a pas pour vocation de dresser les citoyens les uns contre les autres, insulter voire vilipender les opposants et tous ceux qui ne sont pas d’accord avec les positions du parti au pouvoir ou celles du pouvoir, flagorner à longueur de colonne le chef de l’Etat. Il devrait concilier les positions et de dire ce qui est. Voilà que M. Sankandé est devenu le griot de la personne de Blaise, comme s’il avait été nommé à ce poste pour jouer ce rôle. Ce qui me choque par dessus tout, il ne manisfeste aucune modération, aucune humilité vis-à-vis des autres.
    S’agissant des questions fondamentales concernant notre pays, il faut reconnaitre qu’il n’y a pas de débats francs. Le pouvoir a verrouillé toutes les portes. Tenez-vous bien : le sujet relatif à la modification de la constitution sénégalaise pour permettre au Président Wade de se représenter fait l’objet ces temps-ci dans les médias publics de grands débats entre intellectuels de différents bords. Au Mali, avant l’adoption du projet de constition, il y a un an, des intellectuels ont été invités pour débattre de long en large sur les médias bien sûr y compris publics, de la question. Le Benin est en passe de nous administrer une bonne leçon de démocratie en faisant de la possibilité de destitution de son Président un sujet public.
    Pourquoi donc la question de la maladie du Président du Faso, la modification de la l’article 37, la patrimonialisation du pouvoir, le payment ou non de la TDC, l’attribution des marchés de gré à gré à coût de milliards aux membres de la famille du président et que sais-je encore ne feraient-ils pas l’objet de débats publics entre intellectuels, politiciens, membres de la société civile, sur les médias publics : télévision, radio, journaux...
    Je demande humblement aux éditions Sidwaya de faire preuve de retenue et de se montrer plus en rassembleur des filles et fils de ce pays au lieu de les opposer les uns aux autres. M. Sankandé porte la responsabilité de l’exacerbation des haines, des ressentiments, du clanisme... que notre pays pourrait connaitre grâce à ses écrits haineux. Nous, citoyens, avons le droit de critiquer nos responsables, parce que non seulement ils tiennent dans leurs mains notre destin, mais aussi parce que tout est opaque.
    Si Allâh juge les Nations, qu’Il mette mon Faso à sa droite ! Merci.

  • Le 30 août 2010 à 09:36, par Siragnan En réponse à : Editorial de Sidwaya : Débats politiques et fair-play

    J’ai tjrs pensé que sidwaya est un journal d’etat.voici qu’il se mue en defenseur de candidat.Blaise n’est pas vieux ni malade mais a-t-il du soucis pour son peuple qu’il tient à gérer ?Ton candidat usé non pas par son age mais le pouvoir.Democrate qu’il arrete de changer la constitution à ses humeurs.

  • Le 30 août 2010 à 10:04, par Hyppolite En réponse à : Editorial de Sidwaya : Débats politiques et fair-play

    M.Sakandé,

    C’est avec plaisir que je lis vos éditoriaux et je souhaiterais apporter mon modeste point de vu sur cet éditorial.
    On sait en générale que dame rumeur se fortifie par le silence des personnes concernées, évidement il ne saurait être question de démentir toutes rumeurs sinon nous serions dans un cercle vicieux ; mais sur la santé du Président Compaoré, je n’ai pas connaissance d’un bulletin de santé officiel qui stipule qu’il est bien portant, vous pourriez peut être éclairer notre lanterne sur le sujet. J’ai lu un article de Jeune Afrique qui faisait état d’une dialyse plus ou moins régulière du président à l’hôpital américain de Neuilly sur Seine, je ne pourrais malheureusement confirmer mes dires n’ayant pas pu retrouver les références de l’article qui en parlait. Ceci pour dire, que l’on aime ou pas notre président on est en droit de savoir s’il est capable physiquement de conduire la destiné du Faso, nul n’ignore que les transitions de pouvoir mal préparées, la constitution est là pour dire ce qui doit se passer mais nombre d’exemple nous permette d’en douter. Loin de moi tout idée qui ferait croire que le président Compaoré n’y ai pas pensé, tout homme d’état qu’il est.
    Pour finir il vrai que les rumeurs sont souvent mal intentionnées, mais elles sont aussi source d’inquiétudes réelles et qui méritent une réponse sans équivoque qui permettrait de démentir toute allusion infondée.
    Cordialement.

  • Le 30 août 2010 à 11:21, par CDR En réponse à : Editorial de Sidwaya : Débats politiques et fair-play

    Décidément, notre yarga national, Sakandé qu’il s’appelle, est un véritable griot et un soutien sans faille des actes anti constitutionnels du pouvoir. Tout ce bruit pour préparer les esprits à accepter les prochaines modifications de notre loi fondamentale. Moi je souhaite pour Blaise Compaoré une santé de fer. Qu’il vivent très très longtemps comme les hommes vivaient au temps de la Genèse, 400 ans et même plus. Mais de grâce, qu’il nous laisse en paix construire notre démocratie et notre Faso. IL a le mérite, le grand mérite d’avoir lancé le processus. Les pères de la constitution américaine n’ont pas régné à vie. Que le PERE bien de notre constitution accepte laisser d’autres continuer son oeuvre de son vivant. C’est seulement cette voie qui permettra à Blaise Compaoré de rester durablement dans l’histoire des hommes et des peuples. En déhors de cela, il quittera l’histoire en même qu’il quittera le NAAM. Qu’Allah dans sa miséricorde sauve le Burkina Faso et ses habitants.

  • Le 30 août 2010 à 12:08, par Moctar En réponse à : Editorial de Sidwaya : Débats politiques et fair-play

    C’est dommage qu’un journal qui fonctionne sur la base des impots payés par tous les citoyens devienne le griot d’un seul. Sidwaya est il devenu le quotidien d’une partie des Burkinabè contrairement à son slogan ?

  • Le 30 août 2010 à 14:18, par goodman En réponse à : Editorial de Sidwaya : Débats politiques et fair-play

    le drame de nos jours, c’est plus la corruption et la démission de nos intellectuels. Ceux là même les mieux placés pour défendre les intérêts de la nations par leurs éclairages et instructions à ceux qui n’ont pas eu la chance d’être instruit comme eux.Tout intellectuel doit avoir à mon humble avis, pour mission d’être utile à la société politique nationale et bien plus internationale. Lorsque l’objectivité cède place à la subjectivité pour servir nos propres intérêts au détriment de nos compatriotes ;lorsque nous refusons d’être réaliste et lorsque la compassion où la crainte de Dieu n’agit plus dans nos cœurs, il est inutile que la société espère de nous !
    M. Sakandé à selon lui infirmé les rumeurs infondées sur notre président, c’est très bien, nous attendons bien plus de lui ! Et puisqu’il est bien plus proche du président qu’il ne manque pas de lui transmettre aussi les préoccupations réelles du peuple Burkinabé. Ce que nous demandons c’est que l’État honore ses engagements vis à vis du peuples et que les journalistes soient nos portes paroles !
    Merci

  • Le 30 août 2010 à 17:15, par yampasseke En réponse à : Editorial de Sidwaya : Débats politiques et fair-play

    "...Au Burkina, nous sommes tellement démocratiques et tellement intègres, tellement humains aussi..." nous sommes donc le premier pays à avoir atteint l’idéal démocratique !?
    Ces éditotriales qui empestent de partialité achèvent de nous convaincre que SIDWAYA est juste bon pour lire les annonces et les appels à candidaures. Pourquoi faut-il que vous mentionnez toujours le nom de "votre" pardon de notre président dans chacune de vos éditoriales ? N’oubliez pas qu’il est le président du pays et non d’un partis !(vous êtes bien placé pour le comprendre d’ailleurs)
    On a même pas besoin d’avoir votre niveau d’études pour voir la campagne que vous faite pour le candidat Blaise.
    N’y a t-il pas de paradoxe avec le "fair play" que vous revendiquer...!?
    Comme quoi il y’a plusieurs sortes de DJ au Faso !!!? Bon vent pour le prodada !

  • Le 30 août 2010 à 18:13, par Zags En réponse à : Editorial de Sidwaya : Débats politiques et fair-play

    Sidwaya serait devenu zidwaya ? Que le premier responsable de ce quotidien qui se voudrait journal du peuple ouvre les yeux, et les bons. M. SAKANDE est un qu’il m’excuse le terme, qui veut des point auprès de Blaise et
    son entourage. Mais je crains fort que si ces derniers analysent bien la situation, qu’il recolte les effets contraires ; car la rumeur vient d’être publié. Si j’ai un conseil pour M SAK, desormais qu’il essaie d’analyser et publier des question d’interêt general pour toute la population et non pas pour lui seul. A bonne entendeur, salut.

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