En 1960 le président Kennedy lançait le défi aux américains de pouvoir donner deux années de leur vie aux peuples du monde qui en exprimeraient le besoin, afin de promouvoir un monde de paix et de fraternité. Ainsi naissait le concept du Corps de la Paix.

L’établissement officiel du Corps de la Paix par le Congrès des Etats- Unis comme une agence indépendante du gouvernement américain est intervenue une année plus tard. Depuis donc 1961, plus de 200 000 américains ont servi comme Volontaires du Corps de la Paix à travers le monde. Ils sont plus de 1700 volontaires qui ont déjà servi au Burkina Faso entre 1967 et 1987, et de 1995 à nos jours. Fournir des volontaires qui contribuent au développement social et économique des pays intéressés ; promouvoir une meilleure compréhension des Américains dans les communautés de base où servent les volontaires et promouvoir chez les Américains une meilleure compréhension des autres peuples, tel est le but décliné en trois actes que poursuit le Corps de la Paix.

La cérémonie de prestation de serment des nouveaux volontaires témoigne selon les intervenants à la tribune, de l’excellence des relations entre le Burkina Faso et les Etats- Unis d’Amérique. Prenant la parole en premier, la directrice du Corps de la Paix Américain dans notre pays, Shannon Meehan a exprimé sa joie de voir ces 77 nouveaux volontaires auxquels 35 autres s’ajouteront bientôt, participer au développement et au bien- être du peuple burkinabè. « La culture n’est pas un obstacle, mais plutôt un socle, un atout sur lequel il faut appuyer toutes vos actions de développement ! », a- t- elle dit aux nouveaux volontaires. Elle leur a demandé de faire leur travail avec passion, responsabilité et humilité.

A la suite de la directrice du Corps de la Paix au Burkina, six volontaires furent désignés pour exprimer au nom de tout le groupe, leur gratitude pour tous les soins dont ils été l’objet depuis leur arrivée au pays des hommes intègres il y a trois mois. Trois mois de formation seulement à Ouahigouya, à Ouagadougou et à Koudougou ont suffi à ces volontaires pour s’exprimer distinctement dans nos langues nationales ; chose qui d’ailleurs n’a pas laissé le public indifférent. « Je suis fascinée par votre capacité à vous exprimer en si peu de temps dans nos langues nationales », s’est réjouie la Première Dame Chantal Compaoré qui présidait la cérémonie.

Comme cerise sur le gâteau, c’est une troupe traditionnelle coachée par un volontaire du Corps de la Paix déjà sur le terrain qui s’est produit à l’issue des discours en langues nationales. Pour Mme Deborah Klepp, chargée d’affaires de l’ambassade des Etats- Unis, l’expérience des Volontaires du Corps de la Paix rapproche véritablement nos deux peuples et renforce l’esprit de fraternité et de paix. C’est donc à juste titre qu’elle s’estime fière des Volontaires du Corps de la Paix qui ont le privilège de vivre au sein des communautés de base, de faire l’expérience des familles hôtes et d’apprendre les différentes langues du Burkina Faso. Selon Mme Klepp, « les Volontaires sont aussi à leur façon des ambassadeurs américains déployés à travers le pays, œuvrant en faveur et aux côtés du peuple burkinabè ». Elle n’a pas manqué de relever que le Burkina Faso offre un excellent cadre de travail et une expérience enrichissante pour les Volontaires.

Le ministre du commerce, de la promotion de l’entreprise et de l’artisanat, Léonce Koné, représentant la partie nationale a quant à lui tenu à rendre un hommage particulier à tous les volontaires américains qui ont participé et participent encore à la résolution de certains problèmes des populations burkinabè, parfois dans les villages les plus enclavés.

Tout en leur souhaitant beaucoup de courage, Léonce Koné a invité les nouveaux volontaires à faire preuve de créativité pour des actions encore plus éclatantes sur le terrain. « La rigueur climatique de notre pays rendra votre séjour parfois difficile, mais la gentillesse du peuple burkinabè essuiera votre sueur et égaiera vos cœurs », a rassuré le ministre. Mme Chantal Compaoré pour sa part demande aux Burkinabè d’ouvrir leurs bras, leurs cœurs, leurs maisons aux nouveaux volontaires du Corps de la Paix et de faire d’eux des membres de la communauté. Pour deux ans, ces 77 soldats américains de la paix et de la fraternité entre les peuples s’engagent au Burkina sur les chantiers de l’éducation et de la promotion des jeunes filles, des micros et petites entreprises, de la santé communautaire et de l’enseignement secondaire.

Koundjoro Gabriel KAMBOU

Lefaso.net