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TERRORISME EN MAURITANIE : Abdel Aziz dos au mur

Publié le jeudi 26 août 2010 à 01h53min

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Décidément, le mois de Ramadan n’est pas un panneau de stop aux exactions d’AQMI. Et le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz l’a appris à ses dépens, avec ce véhicule bourré d’explosifs détruit de justesse devant une des casernes de son pays, ce mercredi 25 août 2010. Une Mauritanie devenue le terrain de jeu favori de terroristes qui y font des blagues pas du tout drôles. Après l’attentat-suicide à Nouakchott contre l’ambassade de France en août 2009 et l’enlèvement le 29 novembre de la même année de trois otages espagnols, AQMI, puisqu’il est fortement soupçonné, revient avec cette tentative.

Un an après son investiture comme président (386 jours exactement), Mohamed Ould Abdel Aziz doit sans doute se rendre compte que la promesse qu’il avait faite le jour de son investiture de lutter contre le terrorisme ne sera pas du tout facile à tenir. Et la situation devient de plus en plus inquiétante, son pays étant devenu le lieu où les terroristes enlèvent des otages, se réfugient pour négocier et sortent pour lancer des bombes et autres explosifs et ce, avec une aisance certaine. Une aisance qui prouve que le pays de l’ex-général n’est pas encore en mesure d’endiguer ce flot de terreur qui prend chaque jour un peu plus de force, de puissance, d’efficacité et de pugnacité.

Abdel Aziz ne peut donc, en tout cas jusqu’à preuve du contraire, que reconnaître qu’il est acculé. Mais cette position est d’autant plus inconfortable que le président du pays des Mourabitounes est pratiquement seul à ferrailler contre les tentacules impitoyables de la pieuvre insaisissable. L’implication récente de la France a été temporelle et avec des résultats désastreux, notamment la mort de l’otage Michel Germaneau le 22 juillet dernier.

L’Algérie, le pays voisin qui pouvait lui venir en aide, s’est retranchée dans son coin, cantonnée dans sa bouderie et ses rancœurs contre les méthodes utilisées récemment par la Mauritanie et le Mali pour libérer Roque Pascual et Albert Vilalta, les ex-otages espagnols. Mais cette tentative d’attentat en plein milieu de Ramadan prouve, s’il en est encore besoin, qu’il faut maintenant une action conjuguée pour lutter contre cette force invisible. Une force qui traverse aisément les frontières du Niger, du Mali, de la Mauritanie et de l’Algérie et qui, elle, ne tergiverse pas sur les moyens et les manières pour frapper son ennemi. La preuve, elle passe du rapt à l’attentat sans plus se poser de question et autant que cela l’arrange. Se battre en se cachant derrière son seul bouclier et en brandissant son unique lance sans associer remparts et flèches que peuvent ajouter ces compagnons d’infortune, face à un ennemi autrement plus fort, ne peut que conduire à la défaite.

Abdel Aziz, son homonyme Bouteflika, Amadou Toumani Touré, et même n’importe quel autre chef d’Etat africain, car on ne sait où et quand cette terrible menace peut déposer ses guêtres, ont besoin de se donner la main. L’Algérie n’avait pas mieux fait lorsqu’elle en était l’hôte. Abdel Aziz, qui l’est actuellement, est le dos au mur. Combien de cavalcades esseulées tomberont-elles encore avant qu’on ne se rende à l’évidence de l’union salutaire ?

Abdou ZOURE

Le Pays

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