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Prise en charge du cancer : Un service de radiothérapie bientôt opérationnel

Publié le mardi 24 août 2010 à 01h07min

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Le ministère de la Santé a été l’hôte de M. Rolando Camacho Rodriguez, coordinateur du contrôle du cancer à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Sur invitation du Burkina Faso, Rolando Camacho a séjourné du 15 au 17 août 2010 pour aider à la prise en charge adéquate du cancer.

La prise en charge du cancer préoccupe au plus haut niveau les autorités burkinabè. En effet, le cancer constitue de nos jours un problème de santé publique. Selon les statistiques de Globocan 2008, le Burkina Faso a enregistré en 2008 plus de 7814 cas de cancer (4966 cas chez la femme et 2848 chez l’homme).

Ce chiffre ira crescendo si rien n’est fait. C’est pourquoi, il entend réunir tous les atouts pour une prise en charge efficace et efficiente du cancer. C’est d’ailleurs ce souci qui justifie la visite du coordinateur du contrôle du cancer à l’AIEA.

« Nous sommes ici sur invitation de l’Etat burkinabè qui a demandé à notre Agence de faire un bilan de la situation du cancer », a indiqué M. Camacho. En collaboration avec l’OMS, la mission de l’expert de l’AIEA lui a permis de constater de visu les réalités du terrain. Ainsi, il a pu visiter plusieurs structures sanitaires et s’entretenir avec les principaux acteurs de la lutte contre le cancer au Burkina.

Dans cette veine, il a eu une séance de travail le lundi 15 août 2010 avec le comité de prise en charge du cancer dans les hôpitaux mis en place par le ministère de la Santé à travers la Direction générale de la tutelle des hôpitaux publics (DGHP), puis le mardi 17 avec la Direction de la lutte contre la maladie (DLM), les différents acteurs du diagnostic et du traitement dans les hôpitaux, et aussi avec les organisations de la société civile dont l’association Kimi Jhpiego.

« Nous avons eu à discuter avec les experts nationaux dans les différents domaines du contrôle du cancer », a dit M. Camacho. Pour lui, il est urgent de mettre en place une structure appropriée d’oncologie et de médecine nucléaire pour mieux prendre en charge les malades atteints de cancer. Par ailleurs, il a insisté sur la prévention. En effet, 30% des cancers peuvent être évités rien que par la prévention.

En luttant par exemple contre l’alcoolisme, le tabagisme, l’obésité, etc. Beaucoup de cas de cancer pourront être évités. Il y a aussi la prévention par la vaccination contre l’hépatite B afin de faire face au cancer du foie. Egalement, il y a la prévention du cancer du col de l’utérus.

Des structures sanitaires mais aussi des ONG et associations s’attellent à amener les femmes à participer aux campagnes de dépistage. En outre, il y a le vaccin contre le papilloma virus humain. Toutefois, cette méthode est à envisager dans le long terme compte tenu de son coût trop élevé pour les populations burkinabè. « Pour l’instant, nous devons travailler en faveur du dépistage », a-t-il souligné.

Mais ce dont il est convaincu, c’est l’urgence qu’il y a d’ouvrir une structure de radiothérapie au Burkina. « Nous pensons que très rapidement, le Burkina disposera d’un service de radiothérapie et d’un service de médecine nucléaire. En tous les cas, tout est fin prêt pour l’ouverture d’un service de médecine nucléaire et dans un an ou deux, l’ouverture d’un service d’oncologie médicale et celui de radiothérapie », a rassuré M. Camacho.

Cela doit parfaitement s’exécuter grâce à un programme du contrôle du cancer bien huilé permettant d’agir sur tous les maillons de la chaîne (prévention, dépistage, diagnostic précoce, traitement et soins palliatifs). Le président du comité pour la prise en charge du cancer dans les hôpitaux et coordonnateur du projet de radiothérapie, Pr Théophile Tapsoba, a noté que la mission de M. Camacho, mission conjointe OMS/AIEA, s’inscrit en droite ligne du Programme d’action en cancérothérapie (PACT).

« Un travail considérable avait été abattu de sorte que les discussions avec Dr Camacho ont abouti comme base à l’élaboration d’un programme national de lutte contre le cancer », a dit Pr Tapsoba. Concernant le service de médecine nucléaire appelé à être renforcé par le service de radiothérapie, il a affirmé que le personnel est formé, les appareils déjà là, attendant d’être installés.

Les discussions ont été menées dans le sens que le ministère de la Santé puisse décider dans les jours qui viennent comment les installer. Il a trouvé que cette mission a été instructive à plus d’un titre. En effet, les échanges ont été menés avec les différents acteurs de la prise en charge du cancer, ceux qui font le dépistage, ceux qui font le diagnostic et ceux qui font le traitement, la prise en charge de façon globale.

« Nous croyons que dans un bref délai, les différents éléments du processus seront en branle pour que dans un laps de temps, la lutte contre le cancer dans sa globalité soit une réalité au Burkina Faso car le ministère de la Santé et les plus hautes autorités du pays attachent du prix à cela », a conclu Pr Tapsoba.

Charles OUEDRAOGO

Sidwaya

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