LOGEMENT AU BURKINA : Dur, dur de s’offrir un toit !
Et voilà qu’après une période de relative accalmie, la vie chère revient au galop ! C’est quel pays où les prix ressemblent à des singes ? Ils ne font que grimper, planer en l’air, mais jamais ne mettent pied à terre ! Les prix des hydrocarbures dansent un tango à l’envers : un pas en arrière, vingt pas en avant. Le sucre, quant à lui, donne des sueurs froides aux musulmans en ce temps de ramadan. Et le ciment ? Inutile d’en parler ! Mais je vais le faire quand même ! Trop, c’est trop ! Je commence par cette entreprise, la CIMAT, qui n’arrive pas à satisfaire les besoins des gens. Mais si une entreprise n’arrive pas à nous fournir le matériau, eh bien, qu’on donne donc la chance à une autre de s’installer et de le faire ! Le Burkina est un pays qui se construit. Il faut donc lui donner les vitamines de croissance nécessaires, dont le ciment. Le ciment parce qu’on semble avoir enterré mort-née l’idée des constructions en briques taillées et compressées.
A la difficulté de produire en abondance, s’ajoute un problème tout aussi sérieux : les produits coûtent plus cher (ils ont ajouté 6 000 F CFA sur la tonne) que ceux qui viennent d’ailleurs ? Et heureusement que ça vient d’ailleurs ! Car, si le ciment du Togo n’était pas là, le gouvernement "chevaucherait" la honte avec les sinistrés du 1er-Septembre, entre autres. Toutes choses qui, hélas, retombent sur la tête du pauvre Burkinabè qui, dans leur longue, pénible et interminable course à l’achèvement de leur chantier - pour ceux qui en ont les moyens -, peut s’attendre à être... surpris par la Faucheuse ! C’est vraiment pitoyable ! Mais en attendant que sa bâtisse soit terminée - si Dieu lui prête longue vie - il faut bien qu’il dorme quelque part, d’où le recours aux maisons en location. Là-bas encore, c’est la galère assurée. Non seulement les bailleurs fixent le prix des loyers selon leurs humeurs, mais en plus, les bâtiments n’ont pas la garantie de la sécurité et de la solidité.
Combien sont-ils ces Burkinabè dont le toit des maisons crache de l’eau pendant cette période des pluies, dans un ciel où les nuages sont régulièrement gonflés comme des rochers ? Combien sont-ils à contempler des myriades de zigzags courir sur les murs de leur mansarde ? Nombreux seront sans doute les doigts qui se soulèveront pour dire présent ! Mais je peux comprendre, car il s’agit là de commerçants du privé qui n’ont aucune vergogne quant aux moyens pour se remplir les poches. Ce que je ne pourrais jamais admettre, c’est que l’Etat aussi verse dans le même vice ! Cet Etat qui s’amuse bien souvent à faire du profit maximum dans le bâtiment. Eh oui ! Pourquoi t’étonnes-tu ? Il suffit de jeter un coup d’œil dans les cités et autres logements sociaux que l’Etat a faits construire pour le constater : installations électriques défaillantes, murs craquelés au bout d’à peine un ou deux ans de construction, toits qui deviennent des fenêtres du ciel, etc.
De sorte que le pauvre bougre qui s’est endetté jusqu’aux yeux pour s’offrir un toit, pour lui et sa famille, se voit encore dans l’obligation de se saigner pour réparer ces innombrables défauts. Quand même, monsieur Etat, on sait que tu ne construiras jamais cadeau pour nous ! Alors, essaie de nous fabriquer des abris solides, comme tous ces édifices centenaires qui, stoïques, se dressent toujours sur ses jarrets. Bien sûr, je ne prêche pas pour ma chapelle. Car, si cela ne tenais qu’à moi, je n’aurais rien à cirer avec tout ça. Caniveaux et décharges publiques me conviennent bien. Je parle pour ces pauvres Burkinabè qui aspirent à un logement de qualité acceptable. Il faut contrôler, garantir la sécurité et une bonne qualité des bâtisses. Avec ça, on éviterait qu’elles tombent comme l’an passé et on se ferait l’économie d’enquêtes qui n’aboutissent pas à grand-chose généralement. Je dis aussi à mes compatriotes de ne pas rester là à grogner, à marmotter dans leur barbe et à se morfondre dans leur coin. Organisez-vous et réagissez pour faire comprendre à l’Etat quand ça ne va pas. Mais, je n’ai pas dit de casser. Le peu qu’on a, il faut savoir le préserver. Sinon, nous reviendrons à la case départ !
Le Fou
Le Pays
Vos commentaires
1. Le 20 août 2010 à 08:33, par RISKI En réponse à : LOGEMENT AU BURKINA : Dur, dur de s’offrir un toit !
MERCI LE FOU JE T ENCOURAGE C EST VRAIEMENT UN EVEIL DE CONSCIENCE POUR LE LECTEUR BURKINABE
2. Le 20 août 2010 à 08:35, par O.S En réponse à : LOGEMENT AU BURKINA : Dur, dur de s’offrir un toit !
Toi là tu es vraiment fou...mais t’es en phase de guérrison car tes propos st véridiques !Courage so...
3. Le 20 août 2010 à 08:36, par jeshi En réponse à : LOGEMENT AU BURKINA : Dur, dur de s’offrir un toit !
merci le fou pour ce article qui soulève une question essentielle de la vie de tous les burkinabé. celui du logement. je pense qu’il est admis au pays des hommes intègres que les pauvres n’ont pas droit au logement decent.même le fonctionnaire de la plus haute catégorie. tenez vous bien un cadre de catégorie A (dernière catégorie de la fonction publique) à un salaire de base de pas plus de 106000 FRS CFA. s’il doit aspirer à un logement dit social de 5 millions calculez combien d’années doit -il cotiser. calcul mentalement je trouve......... toute sa carrière.
si les citoyens eux mêmes ne peuvent pas se lever pour obliger l’etat à trouver une solution, moi je propose un remède efficace. rendons nous tous dans les temples de prières et prions.
Le 20 août 2010 à 20:46, par KANGA En réponse à : LOGEMENT AU BURKINA : Dur, dur de s’offrir un toit !
LE FOU, CE N’EST PAS L’ETAT QUI FAIT DU PROFIT, MAIS DES INDIVIDUS PEUT SCRUPULEUX, QUI LE FONT EN SON NOM, ET QUI REMPLISSENT LEURS POCHES, AINSI CELLES DE LEURS FAMILLES !
Le 23 août 2010 à 11:34, par Tanmusi En réponse à : LOGEMENT AU BURKINA : Dur, dur de s’offrir un toit !
Chers internautes, merci au fou pour cette sortie pas si folle que cela.
Au lieu que nous allions prier dans les temples, tentons des actions en justice contre qui de droit pour la mauvaise qualité de ses ouvrages. Peut être y aura-t-il un burkinabé doté du sens de l’éthique qui fera aboutir la pleinte et fera condamner ces gens. Si nous sommes de plus en plus nombreux à recourir à notre justice, peut-être finirons-nous par en faire une justice digne de ce nom, à notre service. Essayons au moins, ensuite nous aviserons.
J’ai eu l’agréable surprise de gagner contre un gourou, alors je me suis dit que les miracles existaient, même dans un pays "laisse-guidon".
Tanmusi
4. Le 20 août 2010 à 12:17 En réponse à : LOGEMENT AU BURKINA : Dur, dur de s’offrir un toit !
Il faut que le gouvernement revoie sa politique des logements sociaux car les pris sont exhorbitants.
Je crois que mon cri de coeur sera entendu.
5. Le 20 août 2010 à 18:52 En réponse à : LOGEMENT AU BURKINA : Dur, dur de s’offrir un toit !
Et puis, il y a autre question : Nos villes sont en train de grandir énormément en extension, ce qui pose un grave problèmne d’entretinent. Il faut commencer une autre politique d’hurbanisation qui exige une meilleure exploitation de l’espace.
6. Le 21 août 2010 à 00:55, par coul’s En réponse à : LOGEMENT AU BURKINA : Dur, dur de s’offrir un toit !
Bien dit,le fou. JE dirais ke vous êtes un fou au raisonnement incroyable. si l’etat remettait directement le prix d’achant des ces logement, je parie kon ferait mieux ke ces taudis
7. Le 21 août 2010 à 04:26 En réponse à : LOGEMENT AU BURKINA : Dur, dur de s’offrir un toit !
le fou ton ecrit est vraiment digne ,je crois que t es loin d etre fou,un fou ne peut pas avoir une analyse aussi correct de la situation du logement dans notre pays,je pense que l etat s en moque,comme disais mon frere ,allons prier pour que Dieu change quelque chose au sommet de l etat. Simon meme a dit que ouaga n est pas pour tout le monde, donc migrons ailleurs et laissons leur le pays voir s il vont vivre sans les citoyens,ils vont gouverner qui en ce moment ?les arbres ?ils n ont qu a le faire on va voir,tout ca la a une fin, patientons les gars,ce n est plus loin,ils ont tous depasser les 50 ans ,si on tient compte de l esperance de vie dans notre pays ,et on ajoute quelques annees de plus pour eux compte tenu de leur richesse et des bonne conditions de vie,je pense que nos enfants ne seront pas gouverner par ces memes qui nous oppriment> AH LALA JE VIENS DE ME POSER UNE QUESTION ,SI CE SONT LEURS ENFANTS QUI VONT GOUVERNER NOS ENFANTS ?QUE SERONT T ILS EUX AUSSI ?
8. Le 21 août 2010 à 10:57 En réponse à : LOGEMENT AU BURKINA : Dur, dur de s’offrir un toit !
si nous ne pouvons pas construire par nous mêmes, nous sommes obligés de passer par les societes immobilieres pour nous assassinent. Vous comprenez ce genre de marketing !
9. Le 21 août 2010 à 11:54 En réponse à : LOGEMENT AU BURKINA : Dur, dur de s’offrir un toit !
Je crois que cette histoire d’augmenter le prix du ciment est une opportunité pour les sociétés immobilieres de nous couper la gorge. Quand je vois les nouvelles cités Azimmo et Socogib à Nioko 2, je me dis que ces augmentations ne sont pas fortuites. Je souhaite me tromper mais ce n’est pas evident.
10. Le 22 août 2010 à 09:03, par l’éclaireur En réponse à : LOGEMENT AU BURKINA : Dur, dur de s’offrir un toit !
Merci le fou
Tu évoques ici un des talons d’Achille de ce pouvoir aucune politique social !
Il est ahurissant de voir que malgré les maisons qui tombent comme des biscuits avec ces pluies diluviennes, le gouvernement ne prend pas conscience qu’il faut une politique volontariste pour rendre les matériaux de construction solides accessibles aux populations.
Aider les gens à assurer au moins un des besoins primaires de l’homme : se loger, se nourrir, se soigner. Ils n’en sont pas capable et pire en profite de manière éhonté, puisque c’est eux qui engrangent les bénéfices des sociétés comme la CIMAT !
Hontes aux charognards !
11. Le 23 août 2010 à 17:18 En réponse à : LOGEMENT AU BURKINA : Dur, dur de s’offrir un toit !
Salut Ler fou
Suis très content de ton message. je pense que l’homme le plus "juste", cad l’avocat des pauvres, je veux parler de son excellence GOUVERNEMENT pour ne pas dire Tertus ZONGO, lira ce messsage du Fou. Il fera valoir son intrangigence apparent !