"Le Pays" : Quelles ont été vos productions cette année ?

Gervais Kwené : En ce qui concerne nos productions, cette année, je peux les résumer en deux tableaux : le premier est relatif à nos productions maison, tels que les longs métrages. Dans ce domaine, nous n’avons pas encore tourné. Il s’est agi cette année de faire plutôt la promotion des longs métrages réalisés tout récemment. Je fais allusion ici au film "Une femme pas comme les autres". Il s’agissait pour nous de le faire circuler dans les salles de cinéma et de le mettre en jeu dans les différentes compétitions. Ce qui a été fait. je peux dire que ce film a reçu un écho favorable parce qu’il a remporté 7 prix et entre autres, je peux citer le prix spécial de l’UEMOA, le prix TV5 monde, le prix Africa numérique décerné par la francophonie, l’Ecran d’or au festival Ecran noir au Cameroun. Il a, par ailleurs, été plébiscité au FESPACO 2009 en remportant le 1er prix. Le second tableau de nos productions cette année concerne les prestations de services. A ce niveau, nous avons réalisé des documentaires, des spots publicitaires, des modules de sensibilisation. Voilà ce que nous avons fait en fin 2009 et début 2010.

Quels sont vos projets ?

Oui, nous n’avons pas mal de projets à réaliser. Il y a d’abord la suite de la série "Quand les éléphants se battent" qui est en bonne voie et sera disponible très prochainement pour le bonheur de nos téléspectateurs. Il y a ensuite un projet de long métrage "Nous pas bouger", qui traite des problèmes d’urbanisme dans nos villes, un projet d’une série intitulée "Waga-dou-gou" qui contient 300 épisodes sous forme de gags est également en cours, et aussi un autre projet de film dénommée "Tunia" qui veut dire les disparus. Enfin, nous sommes en train de travailler sur un projet qui a déjà démarré au Mali sur une série intitulée "Les concessions", une production tripartite (Burkina-Mali-Togo) dont le tournage a déjà débuté. Nous allons travailler pour la concrétisation de ces projets pour nos téléspectateurs.

Quelles sont les difficultés de votre secteur d’activités ?

Il y a une crise dans ce secteur qu’est la culture. Mais, je pense que pour remonter la pente, nous devrons nous regrouper, nous unir, nous fédérer dans un élan de synergie d’actions et oeuvrer à trouver des ressources endogènes. L’Etat fait des efforts, mais c’est pas assez et je pense que c’est à travers une concertation entre acteurs culturels que nous pourrons trouver les solutions à cette crise. Aujourd’hui, quoi qu’on dise, la culture est essentielle et je pense que les chefs d’Etat doivent investir dans la production culturelle tout comme ils ont pris à bras-le-corps la question du Sida. J’invite également les acteurs de la culture tels que les comédiens, les techniciens, les producteurs à se retrouver dans un seul cadre de concertation telle que l’Union nationale des cinéastes du Burkina (UNCB) pour un plaidoyer en faveur de la culture car de façon dispersée, nous n’arriverons à résoudre aucun problème.

Propos recueillis par Yannick SANKARA

Le Pays