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Maxime Kaboré, candidat indépendant à l’élection présidentielle de 2010 : « Personne de sérieux ne peut me prendre comme un figurant ou un accompagnateur »

Publié le mardi 17 août 2010 à 23h53min

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Pour la première fois dans l’histoire de l’élection présidentielle au Burkina Faso, il y a une candidature indépendante. Notre compatriote, Maxime Kaboré, vivant en Belgique, sans parti politique, s’est lancé dans la course pour la conquête du fauteuil présidentiel. Tout en mettant à nu les problèmes de la société burkinabè, Maxime Kaboré propose un Burkina nouveau qui, selon lui, créera une confiance entre gouvernants et gouvernés et une fierté d’appartenir à un pays qui ne comptera plus parmi les Pays pauvres très endettés (PPTE). Nous l’avons rencontré pour qu’il nous parle de l’enjeu du scrutin présidentiel et de comment il compte s’y prendre pour recueillir le maximum de suffrages à l’élection présidentielle du 21 novembre 2010.

L’Hebdo : Qui est Maxime Kaboré pour nos lecteurs ?

Maxime Kaboré : Je suis né le 14 février 1966 à Ouagadougou à l’hôpital Yalgado de parents burkinabè. J’ai fait mes études primaires à Dédougou avant de rejoindre le Prytanée Militaire de Kadiogo en 1979.

C’est depuis cette belle aventure militaire que j’ai eu le surnom d’amiral qui me suit jusqu’aujourd’hui. A sa fermeture, j’ai continué au lycée Bogodogo où j’ai obtenu le bac D (comme le président Blaise Compaoré !). Après deux années en psychologie à l’université de Ouagadougou, je suis parti en France pour poursuivre la licence en 1990. Tout en travaillant, j’ai continué à étudier.

Je suis titulaire d’un Diplôme d’études spécialisées (DES) en expertise psychologique, d’un DESS en mangement public, d’un DEA en relations internationales et d’un Masters en théologie. Actuellement je suis directeur général de mon association Oxygène qui vient en aide aux personnes défavorisées. C’est une institution reconnue et subventionnée par les autorités belges.

Pouvez-vous nous parler de la situation des Burkinabè en Belgique ?

Tout se passe bien. La communauté est en paix. Parfois des considérations partisanes surgissent pour troubler cette quiétude mais, les Burkinabè savent faire la part des choses et se rencontrent sur l’essentiel. Vivre en harmonie avec le peuple belge, tel est notre désir au quotidien. Certains de nos compatriotes ont des problèmes administratifs mais dans l’ensemble la situation est gérable grâce à l’entraide et à la solidarité.

Les considérations politiques ne doivent, en aucun cas, interférer dans la vie de la communauté au risque de briser la solidarité. Je veille personnellement à ce que chacun soit respecté quelles que soient son opinion politique, son appartenance religieuse ou sa région d’appartenance.

Nous sommes tous Burkinabè avec nos différences et c’est cela qui crée la richesse. Les étudiants sont actifs et participent par leurs activités à promouvoir le Burkina Faso. Je n’oublie pas les artistes qui apportent aussi leur contribution à la culture par leurs prestations dans les écoles, par exemple.

Je pense à notre aîné Emilien Sanou qui fait ce travail remarquable. Nous devons être exemplaires et ne pas donner un spectacle qui déshonore notre pays aux yeux des Belges.

La communauté se comporte très bien et les échos sont favorables. Notre ambassadeur, son Excellence Kadré Désiré Ouédraogo fait un travail honorable. C’est quelqu’un de conciliant et très proche des préoccupations des ressortissants. Il ne ménage aucun effort pour aider tous ceux qui sont dans des difficultés, dans la mesure des moyens disponibles et de ses possibilités.

C’est une chance de l’avoir à nos côtés même si je lui souhaite d’occuper d’autres fonctions car, c’est un homme très compétent et profondément humain qui fait la fierté de tout Burkinabè. Sa force, il reste humble et accessible à tous. C’est la marque des grands hommes d’Etat.

En décembre passé, le président du Faso a demandé aux Burkinabè de réfléchir à des réformes politiques et institutionnelles. Concernant le débat sur ces réformes politiques et institutionnelles, quelle est votre position sur l’abandon de la limitation des mandats à la présidence du Faso ?

Je pense que la préoccupation essentielle de la majorité des Burkinabè, c’est d’abord de pouvoir se nourrir, se soigner, éduquer leurs enfants, se loger. Ensuite vivre dans un environnement sécurisé, dans un pays où règnent la paix et l’harmonie. La question de l’article 37 agite beaucoup de gens en effet.

C’est une question importante car, il est question du respect de la parole donnée. Si cette question va diviser les Burkinabè, il est sage de ne pas réveiller les vieux démons. La limitation est une avancée dans le processus démocratique. Revenir sur cette limitation, c’est prôner la régression et engager le pays dans une incertitude.

Il faut préserver la paix sociale à tout prix et j’invite chacun à faire preuve de retenue, de vigilance et de sens de responsabilité. Je suis pour la paix et il est sage de ne pas toucher à la limitation. Juridiquement cela est faisable mais socialement et politiquement, ce sera une erreur très lourde de conséquence !

Lever la limitation n’apportera pas un plus à l’Etat de droit, au contraire, cela risque d’éroder l’image positive du Burkina sur la scène internationale. Sa suppression vise-t- elle le bien commun ?

Je suis pour l’alternance politique ; il est important de renouveler les hommes à la tête de l’Etat, laisser la place à de nouvelles générations, permettre à des talents d’apporter leurs compétences et leur ingéniosité pour consolider la bonne gouvernance et la démocratie. Nous sommes en république et non dans un royaume où le chef d’Etat doit s’identifier à un chef ou un roi. De ce fait, « l’abandon de la limitation du mandat présidentiel » est un signal négatif adressé à la jeunesse et au monde.

Quelles sont alors vos autres propositions pour les réformes envisagées en vue de répondre à l’appel du président du Faso qui a invité les acteurs politiques et la société civile à la réflexion ?

Je suis favorable à une réforme du Conseil constitutionnel pour mieux garantir son indépendance. Il faut revoir le mode de désignation des membres, la durée du mandat du président et du mode de saisine. Chaque citoyen devrait pouvoir saisir le Conseil constitutionnel.

Le président du Conseil constitutionnel ne doit plus être nommé par le président de la république mais élu par ses pairs pour une durée de 5 ans. Ce qui lui éviterait les angoisses d’être assis sur une chaise éjectable et il aura plus de légitimité car élu par ses pairs membres du conseil. Nous devons garantir une institution qui dit le droit. Ses membres doivent avoir une compétence professionnelle, une grande moralité et une probité.

On ne peut pas avoir un droit à deux vitesses et des décisions qui sont juridiquement contestables. Nous avons au Burkina d’éminents juristes qui sont respectables et qui ont la compétente technique et une certaine indépendance pour dire le droit et rien que le droit !

En tant que candidat indépendant, quels sont selon vous les enjeux du scrutin présidentiel à venir ?

L’enjeu principal, ce sera un choix pour la continuité ou un choix pour l’avenir. Je représente ce choix pour l’avenir. Je suis, sans prétention, le seul à avoir un projet de société qui offre à la jeunesse un réel espoir de voir quelque chose de nouveau pour son bien-être, je suis le seul qui prend en considération la dimension humaine du développement.

Je suis le seul qui axe sur la répartition équitable des richesses de ce pays, le renouvellement de la classe politique, la valorisation des compétences et la modernisation du pays. Je suis le seul qui assurera une paix véritable à tous les Burkinabè.

On ne construit pas l’avenir dans la vengeance ou la haine de l’autre. Je serai garant de la tranquillité et de la sécurité de tous. L’enjeu c’est de choisir entre ceux qui ont le regard tourné vers le passé et celui qui a le regard tourné vers l’avenir. Ce n’est pas une question de personne mais de projet. J’incarne ce projet d’avenir pour un pays de droit, moderne, prospère et équitable. C’est pourquoi j’invite les Burkinabè à voter massivement pour exprimer leur désir de changement ! Il ne suffit pas d’en parler, il faut VOTER !

Dans un environnement politiquement presque totalement organisé, la nature de votre candidature à la présidentielle ne va-t-elle pas être un handicap pour vous ?

Pas du tout ! Que du contraire, les gens en ont marre des mêmes qui ne sortent que pendant les campagnes électorales et disparaissent dans la nature une fois l’élection terminée. Il est certes difficile de convaincre ceux qui sont habitués aux gadgets, aux cadeaux.

Est-ce vraiment des cadeaux ? Pour moi c’est de « l’achat » des consciences en se servant de la misère des gens. Ce sont des cadeaux empoisonnés car cela ne va pas conduire à un mieux être des gens qui les reçoivent. Non ma candidature est un réel espoir pour de milliers de gens qui ont enfin un vrai projet pour leur avenir.

Vous savez la force est dans la faiblesse. Ma candidature monte en puissance et aujourd’hui, plus personne de sérieux ne peut me prendre comme un figurant ou un accompagnateur. Tous ceux qui sont épris de plus justice sociale, les vrais démocrates saluent ma candidature qui est un gage pour un réel changement au profit de tous les Burkinabè.

Tous ceux qui ont perdu confiance en cette classe politique voient dans cette candidature indépendante, un espace pour exprimer ce qu’ils ont de plus profond et c’est l’occasion tant rêvée pour s’engager avec moi dans cette œuvre grandiose combien exaltante de restauration de la confiance pour un Burkina où l’intégrité, la prospérité et l’équité seront au quotidien. C’est d’ailleurs ma devise ! Il y a des militants des partis en place qui me disent qu’ils vont voter pour moi car, ils en ont assez de la mascarade de leurs dirigeants qui ne pensent qu’à leur ventre.

Le peuple d’en-bas est oublié. C’est pour eux que je me bats et l’absence de parti est certes un handicap en terme organisationnel mais, je crois que même sans appareil politique, je vais créer la surprise.

Je vous donne rendez-vous le 21 novembre pour vous rendre compte de la lassitude des gens et du désir réel de changement. J’incarne le vrai changement. J’incarne le bon changement qui sera salutaire pour ce pays que nous aimons ! J’ai la chance d’être un homme neuf dans l’échiquier politique national. Depuis quelques décennies, les politiciens n’ont pas pu apporter ce que la population attend réellement d’eux.

Je viens donc avec des idées nouvelles et une bonne expérience de la bonne gouvernance. Je sais que je peux apporter énormément à ce pays si les électeurs m’accordent l’honneur et le privilège de présider à la destinée de ce pays durant les années à venir.

C’est aux Burkinabè qu’appartient la décision. Mais, seule la volonté de Dieu s’accomplira car, lui seul a le dernier mot dans toutes choses. Je servirai toujours mon pays, élu ou pas car c’est toujours un honneur d’être au service de son peuple.

En tant que candidat indépendant, comment préparez-vous la présidentielle de novembre prochain ?

Je fais une campagne de proximité. J’ai eu l’occasion de faire le tour de 6 régions. J’ai été vraiment ravi de l’enthousiasme que suscite ma candidature aux yeux de nos concitoyens qui ont perdu toute confiance en la classe politique actuelle.

J’ai des équipes qui se mettent en place par région et tout ce petit monde sera en ordre de bataille en temps opportun. La jeunesse se mobilise également car elle est concernée par mon projet qui lui donnera plus d’espérance ! Cette jeunesse souffre et a besoin de perspectives nouvelles et c’est ce que je représente véritablement pour la jeunesse consciente.

Les fonctionnaires aussi ne seront pas en reste dans mon projet et déjà, plusieurs m’ont apporté leur soutien notamment le monde médical et les enseignants.

J’en appelle à tous ceux qui ont soif de plus de justice sociale, qui sont heurtés par l’écart grandissant entre les pauvres et les riches, qui luttent contre les injustices, les inégalités sociales et l’exclusion, les petits commerçants qui souffrent par toutes sortes d’entraves à leur activité, le monde associatif, les femmes qui militent pour plus de respect, tous sont invités à me soutenir enfin qu’ensemble, le rêve devienne une réalité !

Et pour la présidentielle de novembre prochain, quelles sont les idées fortes que vous allez proposer aux Burkinabè pour qu’ils adhèrent à votre idéal ?

Tout est possible à celui qui croit ! Il faut oser le changement et se dire que non seulement il faut que les choses changent, que les pratiques changent mais aussi, il est plus que nécessaire qu’il y ait un renouvellement de la classe politique. Je veux que les Burkinabè aient de nouveau espoir et qu’ils ne se résignent pas à subir. Il faut se redresser et bâtir le pays avec le projet innovateur que je propose.

Il s’agit de : lutter résolument contre la pauvreté, redonner espoir à la jeunesse par la formation de qualité et une offre d’emploi, promouvoir l’esprit entrepreneurial en soutenant ceux qui veulent se lancer, soutenir le monde associatif dans son effort sans relâche en faveur des couches sociales défavorisées, combattre la mauvaise gestion et lutter efficacement contre la corruption, promouvoir une véritable justice indépendante, des institutions fortes et efficaces !

Les infrastructures routières, les nouvelles technologies, les énergies renouvelables, le soutien à la recherche autant de points qui méritent un effort de l’Etat. Les Burkinabè ont le droit aussi au rêve. Le rêve de voir un pays prospère, un pays solidaire, un pays où les valeurs de travail, de respect de la chose publique, de dévouement, de solidarité envers les plus fragiles seront des réflexes au quotidien.

Il faut de nouveau que la signification du mot Burkina ait un sens et que chacun soit fier de dire « je suis Burkinabè » c’est-à-dire je suis intègre ! Place à la jeunesse, à l’audace et à la compétence pour moderniser et redresser le pays afin qu’elle quitte définitivement le club des PPTE.

Le candidat Maxime Kaboré va-t-il pouvoir mobiliser les moyens nécessaires pour battre campagne ?

L’argent, c’est le nerf de la guerre en effet. Je me rends compte qu’il faut beaucoup de moyens pour satisfaire des électeurs habitués à recevoir plus durant la période électorale. Je compte sur la générosité des gens pour nous aider à faire face aux dépenses nécessaires. Je suis pour une campagne sobre surtout dans une période de crise où beaucoup de nos frères ont du mal à joindre les deux bouts. Néanmoins, je suis convaincu qu’avec peu, nous allons faire beaucoup car les gens ont maintenant compris ma démarche.

Je ne suis pas là pour faire de l’immédiat ; mais je suis partant pour des choses qui vont affecter durablement et en bien le quotidien des gens. L’accès à l’école, à l’eau potable, à l’électricité, à la santé, au logement, la sécurité alimentaire sont des domaines auxquels j’accorderai une attention toute particulière.

Je suis pour le financement public de la campagne avec une limite. Il faut éviter le gaspillage et la corruption de l’électeur. Cela fausse le jeu démocratique et encourage la corruption. Les opérateurs économiques financent, mais attendent en retour des faveurs de ceux qu’ils aident.

Tout cela se fait sur le dos du contribuable qui est floué et un manque considérable à gagner pour les caisses de l’Etat. Si on veut une élection fiable et transparente, il faut que les compétiteurs partent à armes égales. Celui qui en sortira vainqueur aura la légitimité populaire. Sa victoire sera éclatante et saluée par tous. Je suis démocrate, j’accepte le verdict des urnes.

Après la réussite de l’élection présidentielle au Togo, la Guinée (Conakry) a programmé pour le 19 septembre 2010, le second tour du scrutin présidentiel. Et tout cela sous la facilitation du président du Faso. Un chapeau pour le facilitateur Blaise Compaoré ?

Il faut saluer les efforts de paix du Président Compaoré qui a su créer un climat de dialogue là où la méfiance régnait. Il a ce talent d’écoute des parties en gardant la neutralité nécessaire pour réussir dans cette mission délicate qu’est une élection présidentielle dans un contexte de tension où tout peut basculer dans le chaos.

Dieu Merci le sens de responsabilité des différents acteurs en place a aussi permis cette sérénité. Car malgré la bonne volonté et les talents du Président, si les parties en place ne veulent pas cette main tendue, il sera difficile, voire impossible d’aboutir à un compromis acceptable pour tous.

Pourtant les choses semblent traîner en Côte d’Ivoire. Que pensez-vous des acteurs politiques ivoiriens ?

Les problèmes de la Côte d’Ivoire sont nés du phénomène de « l’ivoirité » ; c’est ce qui est le véritable problème. Malheureusement ce problème persiste avec une liste qui est contestée par le fait que celle-ci héberge des « étrangers ».

Mais je pense que le pire est derrière nous. N’oubliez pas que ce pays était au bord d’une guerre civile et on a craint le pire. La Côte d’Ivoire est un pays qui nous est cher pour des raisons historiques, économiques et sociales. Les ivoiriens sont nos frères. La paix dans ce pays concerne le Burkina et l’implication du président Compaoré a été salutaire pour éviter le chaos tant redouté. Maintenant, il appartient aux acteurs politiques ivoiriens de se ressaisir pour le bonheur du peuple ivoirien.

Les choses ne peuvent pas rester en l’état plus longtemps encore car, plus le temps passe, plus la méfiance s’installe et plus le chemin de la reconstruction devient long et parsemé d’embuches. Je crois que les considérations personnelles doivent laisser place à la recherche d’un consensus pour l’intérêt supérieur de tous les Ivoiriens. Il y a une lutte d’égos alors que le peuple n’aspire qu’à une seule chose, vivre en paix avec des institutions fortes et des dirigeants démocratiquement élus et en toute transparence !

Avez-vous déjà rencontré le président du Faso ? Si oui qu’est-ce que vous vous êtes dit ? Si non que lui direz -vous à votre première rencontre ?

Non ! Que j’apprécie de façon objective comme beaucoup de nos compatriotes ses efforts de paix dans la sous-région et qu’il ouvre plus ses yeux sur les vrais problèmes du pays. Pour le reste, ce n’est pas à la presse que je livrerai ma pensée.

Pour conclure cet entretien, quel est le message particulier que vous auriez voulu dire aux Burkinabè que nos questions ne vous auront pas permis de dire ?

Ce sera un message de paix et d’espoir. Je crois que le Burkina Faso a d’énormes richesses notamment le potentiel humain. Il faut oser le changement des mentalités et ne pas sombrer dans la déprime, le découragement et la résignation.

Oui les choses peuvent changer. Les choses doivent changer et cela commence par le comportement de chacun de nous. Le pays a besoin de tous ses enfants qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur. On ne peut pas négliger l’apport considérable de la diaspora dans le développement socioculturel et économique du Burkina Faso.

Il est temps qu’elle soit associée à la décision politique. Les Burkinabè qui vivent ailleurs avec une compétence et une expérience avérée ne doivent pas être perçus comme des étrangers parce qu’ils vivent à l’étranger. Ce sont des Burkinabè à part entière et ils méritent de la considération comme tout Burkinabè. Ils ne doivent pas être traités comme des gens déconnectés de la réalité du pays. On peut être loin géographiquement et proche du peuple d’en-bas comme on peut être proche géographiquement et être coupé du peuple d’en-bas.

Ne divisons pas les Burkinabè. Les considérations partisanes ne prennent pas le dessus sur l’unité et la cohésion nationale. Le pays a besoin de chacun et chacun doit aider son pays à progresser ! Burkina Faso signifie « pays des Hommes intègres ». L’intégrité, nous l’avons perdue à cause de la corruption, l’injustice, le népotisme, la gabegie, le favoritisme, en somme la mal gouvernance. J’invite donc tous mes frères et sœurs burkinabè à retrouver les valeurs que nous ont laissées nos parents.

Interview réalisée par Abou OUATTARA

L’Hebdo

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