Au coin du palais : Un voleur de poteaux dans de sales draps
Prévenus de vol d’un poteau électrique appartenant à la SONABEL, Amadé Yerbanga et Adama Tarnagda étaient devant les juges, le vendredi 6 août 2010 pour répondre de leur acte. C’était au mois de juillet, au secteur n° 21 de Bobo-Dioulasso. Après des travaux sur les lignes électriques, les agents de la SONABEL avaient déposé des poteaux électriques dans ladite zone.
Une nuit, Amadé Yerbanga, un ex-agent de la SONABEL de passage par là, découvre un de ces poteaux. Il échafaude donc un plan pour le voler. C’est ainsi qu’il fait appel à Adama Tarnagda, un chauffeur pour transporter le poteau.
Malheureusement pour eux, alors qu’ils étaient à l’œuvre, ils seront découverts par un agent de la SONABEL de passage. A la barre, Yerbanga se confond en excuses et demande la clémence de la Cour. Mais pour le procureur du Faso, « les faits sont si graves qu’ils méritent d’être découragés ». Les deux prévenus seront condamnés à 12 mois de prison avec sursis et au paiement de 1 F symbolique réclamé par la SONABEL. .
La sono et la barre rétablies
En panne depuis des mois, le matériel de sonorisation de la salle d’audiences du tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso est de nouveau fonctionnel. A l’audience du vendredi 6 août 2010, le public n’a pas eu besoin de tendre l’oreille comme d’habitude, pour entendre les prévenus se défendre. Dans la même veine, la barre qui avait été arrachée suite à la chute d’un prévenu malade, puis retenue depuis à l’aide d’une chaise, a été réparée.
Encore une affaire de parcelle !
Six mois fermes, c’est le verdict prononcé par le Tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso à l’encontre de Oscar Sanou, un jeune cultivateur résidant au secteur n° 14 (Bindougousso). Son chef d’inculpation : escroquerie et complicité d’escroquerie contre Amadou Diabaté, un sexagénaire résidant dans le même secteur. L’affaire semblait aux yeux du public ambiguë, mais suffisamment claire pour que le tribunal prononce une condamnation ferme.
Elle remonte au mois de juillet. Oscar dit avoir été approché un matin par le vieux Diabaté qui réfute cette version et soutient que c’est plutôt le jeune homme qui est venu à son domicile le rejoindre. Toujours est-il que, bien qu’étant dans la zone non-lotie, le nom de Diabaté n’est pas apparu sur la liste des attributaires de parcelles qui venait d’être publiée par la mairie de Dafra. Il veut donc que Oscar Sanou l’aide à avoir son nom sur la prochaine liste.
Ce dernier le met en contact avec Abdramane Ouattara qu’il présente comme étant un agent de la mairie. Le prétendu agent fait remarquer que Diabaté est installé dans une zone industrielle et que pour y avoir une parcelle, il faut 2 millions de F CFA. Le vieux négocie. Au passage, il offre sur le champ, 75 000 F CFA à Oscar comme « frais de carburant ».
Par la suite, l’agent fictif se présentera plusieurs fois chez le vieux pour prendre de l’argent. En retour, il reçoit de fausses quittances de service des domaines et même une liste fictive d’attributaires de parcelles. Diabaté continue de leur verser de l’argent. Le montant cumulé, selon la victime, s’élèverait à 825 000 F CFA. Oscar soutient que c’est 192 000 F CFA. Des mois passent.
Diabaté est gagné par le doute. Il se présente un jour à la mairie et ensuite, aux domaines pour vérifier l’authenticité des documents. Il tombe à la renverse, lorsqu’on lui signifie dans les deux structures que son nom n’existe pas sur le fichier des attributaires de parcelles du secteur n° 14. Il saisit alors la police qui ne tarde pas à mettre le grappin sur Oscar et son complice, actuellement en fuite. A l’annonce du verdict, Oscar lance un sourire et regagne le banc des détenus. S’attendait-il à un verdict plus sévère ?
Rassemblées par Frédéric OUEDRAOGO
Sidwaya