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Elections en Côte d’Ivoire : “Premier gaou n’est pas gaou...” (Dr Richard Kodjo, ambassadeur de RCI au Burkina)

Publié le lundi 9 août 2010 à 02h10min

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La République de Côte d’Ivoire (RCI) a célébré le 50e anniversaire de son accession à l’indépendance, le samedi 7 août 2010. La commémoration de cette fête à Ouagadougou a connu la présence du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale (MAECR), Alain Yoda.

Contexte oblige avec l’annonce de la date du 31 octobre pour la tenue de l’élection présidentielle au pays d’Houphouët-Boigny, l’ambassadeur de Côte d’Ivoire au Burkina, le Dr Richard Kodjo, en tenue traditionnelle akan pour la circonstance a souligné la nécessité de minimiser à cet effet les risques de confrontations, en rappelant l’expression populaire ivoirienne : “premier gaou n’est pas gaou, mais c’est le deuxième gaou qui est gnata”, en d’autres termes, une personne avertie en vaut deux.

Le moins que l’on puisse dire est que l’hôtel Laïco Ouaga 2000 était paré aux couleurs ivoiriennes ce samedi 7 août 2010. En effet, dès le hall aux environs de 18h, des hôtesses vêtues en orange-blanc-vert, se chargeaient d’accueillir les invités et de les conduire, après vérification de leur carte d’invitation par les agents de la Police nationale qui assuraient la sécurité de l’entrée, jusqu’à la salle de réception, elle aussi, drapée des mêmes couleurs.

Idem pour les ballons et les murs de la pièce ornés de fanions portant le logo du Cinquantenaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. 19h moins, la fanfare nationale entonne l’hymne national ivoirien sous l’attention du parterre d’invités au nombre desquels le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Alain Yoda ainsi que des représentants de missions diplomatiques.

Vient alors le moment pour l’ambassadeur de la RCI au Burkina, le Dr Richard Kodjo, de prendre la parole ; qui monte sur l’estrade habillé en tenue traditionnelle du groupe ethnique akan en compagnie de Me Titinga Pacéré lui aussi arborant le même style vestimentaire. La tribune ornée symboliquement de deux défenses d’éléphant (emblème du pays) est parée de drapeaux du Burkina et de la Côte d’Ivoire.

“Aujourd’hui 07 août 2010, jour pour jour, cela fait 50 ans que le père fondateur de la Côte d’Ivoire, feu Félix Houphouët-Boigny, proclamait à la face du monde, l’accession à la souveraineté internationale de la République de Côte d’Ivoire, mettant fin à de longues périodes de privation de liberté et de colonisation anarchique et déshumanisante”.

C’est en ces termes que le doyen du corps diplomatique au Burkina a introduit son allocution avant de retracer les grandes lignes de l’histoire de son pays, marquée notamment par une crise. Pour Richard Kodjo, cette crise met en exergue deux choses : “premièrement, les indépendances restent à consolider dans les petits pays comme la Côte d’Ivoire ; deuxièmement, l’Afrique en général et notre sous-région en particulier, reste trop souvent passive, n’ayant pas toujours les instruments nécessaires pour agir efficacement mais surtout promptement en cas de crise. Pire, sa solidarité a été éprouvée étant donné qu’elle a une politique étrangère aussi diversifiée et centrifuge qu’elle a d’entités qui la composent”.

En ce qui concerne les relations entre son pays et celui des Hommes intègres, le diplomate dira qu’ils forment un seul et même espace, un même peuple ayant une histoire commune et un destin commun. Il en veut pour preuve de cette “solidarité matérielle” la présence à ses côtés de Me Pacéré qui démontre de la nécessité de capitaliser les aspects positifs de l’expérience commune notamment au niveau de l’UEMOA et de la CEDEAO, et d’abandonner ceux négatifs.

Le Dr Kodjo n’a pas manqué de saluer le rôle joué par le Président du Faso, Blaise Compaoré, dans la résolution de la crise ivoirienne, et dont l’un des acquis est l’annonce par le président Laurent Gbagbo, himself, le jour même, de la date du 31 octobre 2010 pour la tenue de l’élection présidentielle. A en croire l’ambassadeur ivoirien, il faut “faire les élections et gagner la paix”.

Pour ce faire, les élections à venir doivent se fonder, selon lui, sur des listes électorales fiables, et sur le désarmement : “En 1995 comme en 2000, les élections se sont déroulées dans la violence en Côte d’Ivoire. Il est donc plus que jamais nécessaire pour celles à venir de minimiser les risques de confrontation pour bien coller à une expression populaire bien de chez nous qui dit : premier gaou n’est pas gaou, mais c’est le deuxième gaou qui est gnata” ; entendons par là qu’une personne avertie en vaut deux”.

Et le ministre Alain Yoda de se réjouir qu’il y ait une date pour les élections ivoiriennes, très attendue aussi bien par les Ivoiriens eux-mêmes que par la communauté internationale et le Burkina Faso. Un cocktail a mis fin à la commémoration .

Hyacinthe Sanou

L’Observateur Paalga

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