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Inondations à Zorgho et Mogtédo : 202,3 mm d’eau tombée, plus de 2000 sinistrés

Publié le vendredi 6 août 2010 à 00h07min

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Les communes de Zorgho et de Mogtédo ont subi les effets des fortes pluies qui se sont abattues dans la province dans la nuit du samedi 31 juillet au dimanche 1er août 2010. Les dégâts enregistrés sont énormes et les secours d’urgence s’organisent pour venir en aide aux sinistrés. Le président de l’Assemblée natonale, Roch Marc Christian Kaboré, et le gouverneur Youssouf Roamba se sont rendus sur place dès les premières heures qui ont suivi la catastrophe.

De fortes pluies se sont abattues sur Zorgho (202 mm) et Mogtédo (66 mm). L’événement s’est produit alors que les populations du Ganzourgou, après la furie des pluies de juillet 2009 dans la province, commençaient à se remettre de leurs émotions. La vie reprenait son cours normal non sans difficulté. C’est la seconde fois en cette campagne agricole que des quantités importantes d’eau tombent dans la zone. En effet, les 21 et 22 juillet 2010, la ville de Zorgho avait reçu plus de 120 mm d’eau.

Les récentes précipitations ont surtout occasionné des dégâts considérables à Zorgho et Mogtédo. Dans ces deux localités, le bilan établi par les autorités locales fait sortir un constat désolant : près de 2000 sinistrés, des champs inondés, des maisons écroulées par-ci par-là.

Le comité provincial de secours d’urgence et de réhabilitation en alerte maximum a fait le point de la situation des premières heures. Mogtédo qui est à son deuxième sinistre de la saison, compte après cette pluie et selon les données du COPROSUR, plus de 500 sinistrés, des champs détruits au niveau des villages.

Dans la grande plaine rizicole et maraîchère, les plants qui étaient au stade pépinière sont irrécupérables selon les services de l’agriculture. Kaboré Moussa et sa famille témoignent sur ces heures pénibles : « nous étions tous endormis quand le bruit de l’eau m’a réveillé. Je suis sorti et j’ai constaté que ma cour était déjà inondée.

Quelques minutes plus tard, les murs ont commencé à tomber et l’eau a envahi nos maisons qui ont commencé aussi à tomber. J’ai crié aux membres de ma famille pour que tous nous sortions de là. Nous sommes sortis mais nos effets, vivres sont restés dans les décombres. Dieu merci, nous sommes vivants ».

Du côté de Zorgho, la situation est encore plus dramatique. Des maisons réduites en débris, des habitants qui s’affairent à sortir les restes des décombres, de l’eau qui coule toujours au milieu de certaines habitations, des vêtements et autres effets étalés à même le sol, sont le constat qu’on pouvait faire à travers la ville de Zorgho.

Le haut-commissaire, Mimninga Laurent Kondombo, président du COPROSUR parle de plus de 1500 personnes touchées. Il a fait remarquer également que des animaux ont été emportés. Les ouvrages hydrauliques comme ceux de la digue du barrage du secteur 4 et le pont en construction reliant le CSPS urbain à la cours royale sont fortement endommagés. Les installations de l’ONEA (les conduits d’eau) ont aussi partiellement payé les frais de ces pluies diluviennes.

Ce qui a amené les autorités communales à faire arrêter momentanément dans les secteurs concernés, l’approvisionnement en eau afin de préserver selon lui, la santé de la population.

Un tour dans la ville a permis d’écouter les témoignages de certains sinistrés. Madame Babongo Rachel se rappelle très bien de ces moments difficiles : « C’est mon enfant qui a attiré notre attention sur le fait que l’eau a atteint nos chambres. Nous avons voulu sortir, mais déjà c’était impossible ». Comme madame Babongo, la plupart de ces centaines de sinistrés disent avoir été surpris par les eaux. Ce qui explique les pertes en matériel. Fort heureusement, on ne déplore aucune perte en vies humaines.

Solidarité mais aussi conseils

Quelques heures seulement après le sinistre, le président de l’Assemblée nationale, Roch Marc Christian Kaboré et le gouverneur du Plateau central Issouf Roamba sont venus le matin du 1er août, constater l’ampleur des dégâts et exprimer leur solidarité aux populations victimes.

Au-delà de la forte pluie qui est la cause évidente du sinistre, le président Roch Marc Christian Kaboré a lancé un appel aux populations qui ont souffert des conséquences des inondations de 2009, afin qu’elles quittent les zones inondables. Aussi, a-t-il exprimé la nécessité que les maires des deux communes projettent des lotissements pour reloger les victimes. Pour le gouverneur du Plateau central Issouf Roamba, des mesures seront prises pour que les populations acceptent le principe de relogement dans des zones plus sécuritaires.

Le Comité national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR) a promptement réagi face à ce sinistre en mettant à la disposition du COPROSUR le dimanche 1er août, des céréales, du riz, des nattes, des couvertures, du savon, de l’huile et des corned-beef.

Face à la catastrophe, le gouvernement a dépêché lundi 2 août 2010, une mission dans les zones sinistrées de Mogtédo et Zorgho. La délégation était composée des ministres de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, de la Santé, de l’Environnement et du Cadre de vie.

A Zorgho, les trois émissaires ont visité des familles sinistrées, les installations hydrauliques touchées et le magasin de la SONAGESS où près de 18 tonnes de céréales ont été atteintes par les eaux. A Mogtédo, les membres de la délégation ont également fait le constat des quartiers sinistrés. Ils sont allés constater de visu l’opération de distribution des secours et adressé à la population le message de compassion du gouvernement.

« Nous sommes venus pour apporter la solidarité du gouvernement aux personnes qui sont sinistrées, nous rassurer aussi que les administrations locales se sont activées comme il le faut », s’est exprimé le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation Clément P. Sawadogo à la fin de cette visite.

Tout en saluant le dispositif mis en place par l’administration locale, il a apprécié la solidarité entre les populations. Toute chose qui a permis aux victimes d’avoir chacune un logis. Pour les prochains jours, le gouvernement continuera, selon lui, de suivre de près la situation et apportera si besoin en était, d’autres secours aux populations.

Hahadou Daniel NADINGA : AIB/Zorgho

Sidwaya

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