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Cinquantenaire des Forces armées nationales : 1991-2010, période de multiples réformes

Publié le mercredi 4 août 2010 à 01h02min

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Le 3e volet de la première conférence du cinquantenaire des forces armées, axé sur la période 1991-2010 a été développé par le colonel-major Kodjo Lougué.

Le colonel-major Kodjo Lougué, chef-d’état major de l’armée de terre s’est occupé d’un pan de l’histoire récente de l’armée burkinabè. Il s’est agi, pour le colonel-major, de passer en revue l’évolution de l’armée de la période de 1991 jusqu’à nos jours. D’entrée de jeu, le conférencier a soulevé comme souci le fait que l’histoire récente vécue par bon nombre de personnes présentes à la conférence pourrait être difficile à relater.

Le facteur déterminant de la période récente qui va marquer aussi la vie de l’armée est l’avènement de la IVe République. « Avec le référendum de 1991, les Forces armées nationales ont fait peau neuve » a-t-il dit.

Ainsi, la grande muette va subir des mutations aussi bien sur le plan organisationnel, les ressources humaines et la formation que les missions et les moyens. Dans le domaine de l’organisation de l’armée, le conférencier a relevé la création des organes centraux de commandement, la création d’entités spécifiques, les multiples directions dont celles de l’analyse stratégique, la direction centrale pour ne citer que celles-là. C’est une période qui a vu également l’apparition des états-majors des armées.

Et au conférencier d’énumérer ceux qui ont été à la tête de l’armée depuis 1991 jusqu’à nos jours. Les chefs sont entre autres Louis L. Yaméogo, Badaye Fayama, Ibrahim Traoré, le général Kouamé Lougué, le général de brigade Ali Traoré enfin le général Dominique Djiendéré. Dans le domaine de la formation, le colonel-major Lougué a noté la prééminence de l’homme et sur tout la recherche du professionnalisme.

« Cette période a vu la mise en place des textes légaux dans le système de recrutement et la création récente de la direction des ressources humaines », a-t-il noté. Selon ses dires, le recrutement se fait par quota selon le nombre de la population de chaque province. « Ce système permet un recrutement sur des bases claires, ce qui exclut le système de régionalisme, de l’ethnocentrisme... », a-t-il martelé.

L’une des armées les plus disciplinées de la sous-région

De nos jours, on peut estimer à 15 000 hommes l’effectif de l’armée burkinabè. Avec les réformes, selon le conférencier, depuis 2007, les gendarmes sortent de l’école avec le grade de sous-officier et de nouveaux galons ont été créés.

Le troisième intervenant, toujours dans le domaine de la formation, a mentionné la création du Centre d’entraînement commando et l’Ecole nationale des sous-officiers. « L’armée burkinabè est surtout caractérisée par la loyauté, le sens du devoir, le service désintéressé, l’intégrité, etc. », a mentionné M. Lougué avant de relever les quelques crises qu’a connues l’armée. De son avis, les crises de 1999, de 2006 sont imputables aux conditions de vie difficiles des militaires.

La structure organique de l’armée étant désormais considérée comme un réservoir de forces, sa mission se résume à la formation des hommes. En la matière, l’armée burkinabè est à l’avant-garde. En témoignent les multiples exercices et manœuvres organisés avec d’autres pays. Pour étayer ses propos, il a cité les exercices tels que la Cohésion Cinkansé 2000 avec le Togo, Nangbeto, Cohésion Kompienga et tout récemment Flintlock.

Dans le secteur socioéconomique, il a noté une contribution plus accrue des forces armées dans l’économie burkinabè et la présence des contingents de paix dans plusieurs pays. « Depuis 1993, l’armée burkinabè s’est toujours illustrée dans la recherche de la paix dans le monde ».

A en croire ses propos, l’armée burkinabè a pris part aux missions de paix au Togo, en Centrafrique, au Liberia et depuis août 2009 avec le bataillon Laafi au Darfour. Sur le plan de l’équipement, le colonel-major a noté la perfection du système d’équipement avec la dotation de nouvelles armes, de nouveaux aéronefs, l’aménagement des champs de tir, des zones de manœuvres, etc. En matière de tenue, la présentation des militaires burkinabè a fondamentalement changé.

M. Lougué a terminé sa communication en émettant des perspectives. Pour une armée soudée, performante en conformité avec les ambitions et les défis du Burkina Faso et objet de fierté nationale, celui-ci a proposé le renforcement du caractère national du recrutement, la préservation de la neutralité des FAN, la promotion d’une solidarité constructive, etc. « L’armée burkinabè n’a cessé de se muer, il faut travailler à l’adapter avec les conditions du moment », a conclu le conférencier.

Rasmané SIMBRE (Collaborateur)

Sidwaya

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