Bagré : Le poumon économique de la région du centre-Est
30 000 hectares de plaines agricoles aménagées, 16 hectares de périmètre pour la pisciculture moderne, un centre éco-touristique d’envergure international, voilà des projets nés autour du barrage hydro-électrique de Bagré. Une véritable aubaine pour le décollage économique de la région du centre-est. Découverte des potentialités de Bagré en 4 heures à la faveur de la grande conférence régionale dans cette partie du pays.
C’est au pas de course que nous avons visité les réalisations faites autour du barrage de Bagré. Dimanche 1er août, 10h. Un cortège de 26 véhicules quittent Tenkodogo. Destination Bagré.
Composée d’une vingtaine de journalistes, d’agents du ministère de la culture, du tourisme et de la communication avec à sa tête, le ministre Philippe Savadogo et le général Marc Tiémoko Garango, et de quelques personnalités de la région, le cortège s’ébranle vers ce qu’on pourrait appeler les richesses de la région du centre-est. Au bout d’une heure, nous voilà au barrage de Bagré avec ses impressionnantes infrastructures. Déjà, les visiteurs qui y arrivent pour la première fois sont épatés. Mais le meilleur est à venir. Après quelques éclaircissements des gestionnaires de l’infrastructure, le cap est mis sur le projet d’élevage piscicole. Une trentaine de minutes auraient suffi pour y être en traversant les plaines rizicoles aménagées autour du barrage.
35 bassins, des pompes, des forages, l’usine de production d’aliments, une bibliothèque ; le tout sur une superficie de 16 hectares.
Ce centre sert à la production de poissons marchands et de semence piscicole (alevins) pour les besoins de la station, mais aussi pour toute structure privée qui s’intéresse à la pisciculture. Pour éviter un travail approximatif, des agents vulgarisateurs du ministère de l’agriculture, de l’hydraulique et des ressources halieutiques y sont admis pour des stages de perfectionnement et de renforcement dans la production piscicole. Les aliments dans les bassins étant insuffisants au regard du nombre élevé de poisson, les responsables y ajoutent des aliments artificiels. Du supplément d’oxygène y est aussi ajouté pour compenser l’étroitesse des bassins. D’ailleurs, l’un des problèmes majeurs auquel les pisciculteurs de Bagré font face, c’est le problème de l’espace. Les 35 bassins s’avèrent insuffisants au regard des objectifs de productions fixés.
Dans la chaine de production, plusieurs étapes sont à observés avec la plus grande préoccupation. Après des tailles de 5 à 6 grammes, les alevins sont transférés dans des bassins de grossissement. À partir de 10g, les males sont séparés des femelles. Mais, ils ne sont consommables que lorsqu’ils ont un poids compris entre 400 et 500g. Pour cela, il leur faut six à huit mois. Une trentaine d’agents travaillent dans ce centre qui a vu le jour grâce à la coopération taïwanaise. Ils produisent entre 80 à 120 tonnes de poisson par an. Mais, tout n’est pourtant pas rose. Les agents, la plupart des assistants en aménagement aquacole, rencontrent des problèmes d’écoulement, d’eau parfois et aussi de nutriments pour les poissons. Mais, ces difficultés sont loin d’ébranler leur élan.
Cap sur le centre éco-touristique
Après ce centre d’élevage piscicole, le cortège continue sa randonnée. Aux environs de 13h, nous voilà au centre éco-touristique. L’histoire se répète. Les responsables du centre nous font l’histoire du centre, ses objectifs et les souhaits pour le rendre plus rentable.
105 lits, une plage naturelle, un espace pour enfants, bref, ce centre pourrait servir de lieu de vacances pour les uns et de visite d’étude pour d’autres, notamment les universitaires. Mais l’objectif est d’intégrer ce centre éco-touristique au grand ensemble « Bagré » afin d’avoir une chaine de développement économique dans la région. Le site a une influence sur le développement du Burkina à travers la production d’électricité, la production du riz, le centre d’élevage piscicole qui offre des opportunités de formation, le centre éco-touristique avec sa plage naturelle.
Bagré doit bénéficier à tout le grand centre-est et partant, du Burkina tout entier. Pour le gouverneur de la région, il faudra « travailler à ce que le centre éco-touristique de Bagré soit un point focal pour le rayonnement de la région ». pour cela, il faut confier sa gestion à « un gestionnaire d’envergure international et professionnel », prévient le général Marc Garango, fils de la région et ancien ministre de l’économie et des finances. Il y a des règles strictes à respecter. Si elles sont observées, l’infrastructure sera intéressante aussi bien pour la région que pour le Burkina tout entier.
Moussa Diallo
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 4 août 2010 à 10:08, par soldat kakato En réponse à : Bagré : Le poumon économique de la région du centre-Est
Je suggerre au journaliste de fouiller un peu avant de publier car celui lui aurait permis de soulever les questions qu’on aborde pas souvent ou qu’on ne veut pas aborder : 1)d’abord le centre eco touristique, est il fonctionnel ? eh be non et en juillet quand j’y etais le centre n’etait pas fonctionnel par defaut.... d’eau et envahi par l’herbre. le general a raison de dire qu’il faut confier la gestion a quelqu’un qui a une envergure (aller y a Kompienga et vous verrez comprendrez). 2) ensuite la gestion des terres amenagées, les autochtones dont les terres ont ete recupere pour le barrage n’ont pas eu de parcelles amenagées pour produire le riz, en guise de protestation ils commencent achasser les colons intalles par la MOB sur les terres pluviales ; the last : la volonté du pouvoir d’installer des agrobusiness en lieu et place des paysans tradtionnels (qui pourtant produisent entre 4 et 5 tonnes de riz a l’ha) pose le probleme de pour qui travaille le gouvernement.
Donc a monsieur le journalisme, c’est plusque recopier et publier ce qu’on vous dit de faire.
2. Le 5 août 2010 à 12:09, par venbi En réponse à : Bagré : Le poumon économique de la région du centre-Est
merci pour votre article. reste t-il encore des surfaces cultuvables à bagré ? si oui comment faire pour avoir quelques hectares pour investir dans l’agriculture ? merci
3. Le 7 octobre 2010 à 07:43, par JJP En réponse à : Bagré : Le poumon économique de la région du centre-Est
Le touriste français que je suis reste stupéfait de voir les conditions existentielles des villageois de Bagré village qui n’ont pas accès à l’électricité (même la Mairie), ni à l’eau potable malgré de telles richesses à proximité et conseille vivement au journaliste ci-dessus de visionner le film de Hubert SAUPER : "Le cauchemar de Darwin", qui décrit parfaitement les effets de la mondialisation criminelle en particulier au travers de la pisciculture. Qui va déguster les bons filets de poisson nourris au soja OGM et laisser tête et queue aux locaux. Pour le coup, c’est Taiwan, mais c’aurait pu être Paris ou Pékin. Courage les burkinabé, ne vous en laissez pas conter, votre prochain bulletin électoral est une arme.