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ANNIVERSAIRE DE LA RDP : Le message du FFS

Publié le mercredi 4 août 2010 à 01h03min

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Le Front des forces sociales (FFS) a publié la déclaration ci-dessous, à l’occasion du 4-Août, date anniversaire de la Révolution démocratique et populaire (RDP).

Chers compatriotes, Notre peuple commémore en ce jour 04 Août 2010, le 27e anniversaire de l’avènement de la Révolution démocratique et populaire (RDP) au Burkina Faso, notre chère Patrie. Pour les acteurs directs de cette révolution (hommes, femmes, jeunes...), pour ses contempteurs ou les simples témoins de l’histoire de notre pays, ainsi que pour ceux à qui elle a été contée sous quelque version que ce soit, la date du 04 août 1983 s’est inscrite à jamais de manière irréversible et indélébile dans le destin du peuple burkinabé.

Par dessus toute nostalgie, cette date mérite une attention de notre part à tous : en tant que patriotes burkinabè, en tant que révolutionnaires ou en tant qu’hommes d’Etat respectueux des valeurs nationales et républicaines ! Toute autre attitude serait antipatriotique, antidémocratique et antirépublicaine. La reconnaissance des qualités et des mérites du Président Thomas Sankara a imposé qu’il soit reconnu et distingué Héros national. Quoiqu’on eût pensé ou quoiqu’on eût dit de lui, cette reconnaissance l’acquitte et l’honore à jamais ! De ce fait, la Nation entière ne saurait rester indifférente à ses œuvres. Cependant, il est manifestement perceptible que des efforts se déploient dans l’ombre pour subrepticement et subtilement effacer le nom Thomas Sankara et cette page significative de notre passé assez récent, ou la tronquer. Peine perdue, on ne saurait tronquer l’histoire ! L’heure des illusions est révolue.

Après plus de deux (2) décennies de pouvoir de Monsieur Blaise Compaoré, il nous a été donné de constater que de l’agonie de la morale, on est passé à la mort de la morale. Sans avoir rien fait d’eux-mêmes pour le bien-être et le progrès des burkinabé, cantonnés qu’ils sont à obéir aux injonctions et directives des institutions de Bretton Woods, Blaise Compaoré et ses fidèles courtisans croient avoir relevé le défi du développement solidaire, celui du progrès continu... et se sentent subitement capables de relever le grand défi d’un Burkina émergent à l’horizon 2025 dans un pays pauvre très endetté marqué par une fracture sociale des plus profondes, par la corruption et autres crimes économiques impunis !

Reconvertis sans scrupule aucun au néolibéralisme, méconnaissables de par leurs propos et actes, certains pontes du régime, qui passaient pour être des hommes intègres au temps de la RDP, se sont reniés sans état d’âme, et se jettent à corps perdu dans l’apologie du pouvoir personnel à vie qu’ils défendent avec bec et ongles. Et pourtant, quelle ardeur n’ont-ils pas montrée à abattre l’impérialisme, le colonialisme, le néo¬colonialisme, le capitalisme... et tous ces autres « ennemis » de la Révolution qu’ils prétendaient défendre et chérir ! Cette RDP survenue le 04 Août 1983 qui se voulait un bouleversement quantitatif et qualitatif au profit du peuple et par le peuple, qui était justement une remise en cause de l’ordre néocolonial inféodé à l’impérialisme international. Elle se voulait un processus inclusif et participatif en vue d’une mutation profonde de la société burkinabè, débarrassée de l’ignorance, de l’injustice, de l’exploitation et de la misère.

C’est en cela qu’elle a su et pu incarner rapidement par des résultats palpables, un idéal et un espoir. En effet, en quelques quatre (4) années de pouvoir démocratique révolutionnaire en toute souveraineté, le bilan fut éloquent et se laissait voir et apprécier dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’économie, de l’éthique, de l’engagement patriotique, etc. La Révolution a donné la preuve éclatante que lorsque le peuple se met debout, l’impérialisme tremble ; et que le peuple est capable de créer lui-même et de ses mains, les fondements matériels et moraux de son devenir. C’est ainsi que sous la RDP, le Burkina Faso a réussi à se mettre à l’abri des programmes d’ajustement structurel (PAS.) avec leurs effets pervers, tandis que d’autres pays en faisaient les frais sous les auspices des régimes néocoloniaux fantoches. En cela, le Président Thomas Sankara fut et demeure un pionnier de l’altermondialisme. Malheureusement, notre pays sera lui-même traîné dans cette galère des PAS. une fois la révolution liquidée, et ne cessera plus sa descente aux enfers et dans les profondeurs des classements, au moment même où les peuples anciennement bâillonnés par les présidents à vie s’éveillent.

Fier et auto satisfait des assurances flatteuses et mensongères que lui décernent ses courtisans et autres pseudo-technocrates intéressés, le Chef de l’Etat burkinabè consacre ses énergies et son entière disponibilité au service de causes outre-frontières. Il ne sait pas que son propre peuple souffre, ou peut-être qu’il aime que son peuple souffre, pourvu qu’il se taise, et qu’il ne lorgne point son "naam" ! Par contre, on en connaît aujourd’hui en Afrique, de présidents qui ont résolument décidé de se consacrer aux problèmes de leur pays réel et de tout mettre en œuvre pour soulager ses souffrances. Il y a des pays africains qui sont en train d’écrire de belles pages de leur histoire en mettant l’accent sur la qualité de leur gouvernance politique et administrative (dépolitisation du service public, élections véritablement justes et transparentes, renforcement du droit...), sur le respect strict de la Constitution, sur la lutte contre la corruption, et dont les présidents n’hésitent pas à communiquer régulièrement et directement avec le peuple ou à compatir promptement à ses moindres difficultés.

Ces bonnes pratiques de gouvernance sont celles que le Président Thomas Sankara pratiquait au Burkina Faso il y a plus d’un Quart de siècle...

Aujourd’hui, le Burkina Faso se présente comme un carrefour privilégié des conférences internationales, le pays de la ripaille, des discours sans effets notables sur les conditions de vie des populations. Quid de l’impérialisme, de la domination et de l’exploitation ? L’impérialisme, la domination et l’exploitation ne sont nulle part ailleurs, ils sont là ! Ils ont la nationalité burkinabé. Comment peut-on comprendre qu’au moment où notre pays est réputé PPTE et à ce titre, la communauté internationale s’apitoie sur notre sort, nos autorités se complaisent dans des bilans qui insinuent que "le Burkina est un eldorado", "l’étoile du Burkina brille", "le programme du progrès continu pour une société d’espérance a été réalisé à 92%", etc. ? Et pourtant Samendeni reste toujours au stade de projet sur papier après bien des années, la route Koudougou-Dédougou demeure encore à l’état de l’amoncellement des tas de terre après moult lancements, l’autoroute Ouaga-Bobo annoncée sans vergogne continue d’exister dans les têtes de ceux qui croient encore aux promesses électorales de ce régime.

Et pourtant, nous voyons tous combien ce peuple croupit sous le joug de la pauvreté et de la misère extrême ! Grands dieux ! Comment peut-on prétendre tout avoir et ne rien avoir ? Et être d’éternels assistés, des mendiants chroniques ? La Révolution du 04 Août s’était résolument détournée de ces flagorneries et avait fait de la question du développement une question de dignité. Aussi étions-nous convaincus que pour vivre libres, nous devions vivre dignes. La dignité, nous l’avons perdue depuis belle lurette. La commémoration de la date anniversaire de l’avènement de la RDP en cette année 2010, coïncide avec le cinquantenaire des indépendances de nombreux pays africains dont le nôtre. L’état des lieux de la vie de nos nations porte peu la marque visible de cette souveraineté :
- Politique, c’est la France (et la françafrique) ;
- Economie, c’est encore la France, mais aussi le FMI, la Banque Mondiale ;
- Social, c’est la misère, malgré les PTF et les ONG !
- Culture, c’est le mimétisme et le poids de l’impérialisme culturel.

Le 04 Août était pour le Burkina Faso un symbole fort de la conquête de notre souveraineté et de notre droit à nous autodéterminer

A l’opposé du sommet de Vittel qui restera à jamais gravé dans nos mémoires, la participation au défilé du 14 juillet sur les Champs Elysées de nos chefs d’Etat et troupes, n’est certainement pas la plus grande preuve de nos indépendances quinquagénaires.

Chers compatriotes, démocrates et patriotes, camarades militantes et militants,

Seules la mobilisation et la lutte libèrent. La désespérance s’installe là où subsistent la lassitude et le fatalisme. Le Président Thomas Sankara ne disait-il pas si justement que « là où s’abat le découragement, s’élève la victoire des persévérants ! » ? Les sacrifices que des Burkinabè ont consentis et qui jalonnent toute l’histoire de notre pays ne sauraient rester vains. En ce jour anniversaire de la commémoration du 04 août, et à la veille de celui de la proclamation de l’indépendance de notre pays, nous exhortons tous les dignes fils du Burkina Faso à se démarquer de la politique des faits accomplis, qui procède de la patrimonialisation, puis de la monarchisation et de la dynastisation du pouvoir, sous le prétexte du principe majoritaire savamment instauré et entretenu au travers de la démocratie-miroir, de l’obscurantisme, de la misère et des promesses démagogiques et populistes.

Camarades,

Dans un peu plus de deux (2) mois, nous commémorerons le triste anniversaire de la fatidique date du 15 Octobre 1987. La Direction nationale du Front des Forces sociales (F.F.S.) appelle d’ores et déjà l’ensemble des responsables et militants sur toute l’étendue du territoire national, à se mobiliser grandement pour le succès de cette commémoration.

Ensemble, multiplions l’action salvatrice !

Vive le Peuple burkinabè !

Vive le 04 août 1983 !

F.F.S., Parti de l’avenir !

Ouagadougou, le 04 août 2010

Pour le Bureau exécutif national, Le Président national Norbert Michel TIENDREBEOGO

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 4 août 2010 à 08:23 En réponse à : ANNIVERSAIRE DE LA RDP : Le message du FFS

    Salut mon Président !

    Vous avez tout dit. R.A.S

  • Le 4 août 2010 à 18:35, par L’Intègre En réponse à : ANNIVERSAIRE DE LA RDP : Le message du FFS

    Extrait de quelques phrases de Capitaine THOMAS SANKARA : Président du Faso, Assassiné le 15 octobre 1987 par Blaise Comparé.

    (à lire et à méditer)

    « Ce sont les tragédies des peuples qui révèlent les grands hommes. Ce sont les minables gens qui provoquent ces tragédies »

    « Nul n’ignore a quel point la graine du pauvre a nourrit la vache du riche »

    « Entre le pauvre et le riche, il n’y a pas la même morale. La bible, le coran ne peuvent pas servir de la même façon a celui qui exploite le peuple, et celui qui est exploité ; il faut deux éditions de la bible et deux éditions du coran’ »

    « L’esclave qui ne veut pas se libérer ses chaînes ne mérite pas qu’on s’apitoie sur son sort. »

    « C’est notre sang qui a nourri l’essor du capitalisme, rendu possible notre dépendance présente, et consolidé notre sous développement »

    « Bientôt les astres reviendront visiter la terre d’où ils se sont éloignés pendant nos temps obscurs ;le soleil déposera son spectre sévère , redeviendra étoile parmi les étoiles , toutes les races du monde se rassembleront à nouveau après une longue séparation , les vieilles familles orphelines se retrouveront et chaque jour verra de nouvelles retrouvailles ,de nouveaux embrassements ; alors les habitants du temps jadis reviendront vers terre ,en chaque tombe se réveillera la cendre éteinte , partout brûleront à nouveau les flammes de la vie, vieilles demeures seront rebâties, les temps anciens se renouvelleront et l’histoire sera le rêve d’un présent à l’étendue infinie »

    « Nous préférons un pas avec le peuple que dix pas sans le peuple »

    « Un militaire sans formation politique et idéologique n’est qu’un criminel en puissance »

    « Chacun porte au creux de ses mains les clés de ce monde qui ouvrent les portes des grands destins »

    « Nous avons besoin d’un peuple convaincu et non d’un peuple vaincu »

    « Tout ce qui est imaginable par l’homme est réalisable par l’homme »

    « Toute lutte efficace s’inscrit en principe dans le camp des exploités ; en faveur des peuples »

    « Au Burkina, des chercheurs qui cherchent on en trouve, mais des chercheurs qui trouvent, on en cherche ».

    « Notre pays a besoin d’hommes libres pour mettre en place un monde de paix et de respect »

    « Est-ce que vous êtes d’accord que nous maintenions dans notre armée ces militaires pourris ? (Non !!!!) .

    Alors il faut les chasser. Nous les chasserons !!!!

    Cela va nous coûter la vie peut être.

    Mais nous sommes là pour prendre des risques !!!

    Nous sommes là pour oser !!!!

    Mais vous êtes là pour continuer la lutte !!! Coûte que coûte !!!!!!!

    « Là ou s’abat le découragement, c’est là ou s’élève la victoire du perceverant »

    « Je parle au nom des femmes du monde entier, qui souffrent d’un système d’exploitation imposé par les mâles. En ce qui nous concerne, nous sommes prêts à accueillir toutes suggestions du monde entier, nous permettant de parvenir à l’épanouissement total de la femme burkinabé »

    « Seule la lutte libère et nous en appelons à toutes nos sœurs de toutes les races pour qu’elles montent à l’assaut pour la conquête de leurs droits. »

    « Mon pays est un concentré de tous les malheurs des peuples, une synthèse douloureuse de toutes les souffrances de l’humanité, mais aussi et surtout des espérances de nos luttes »

    « Je crie au nom des journalistes qui sont réduits soit au silence, soit au mensonge, pour ne pas subir les dures lois du chômage »

    « Il vaut mieux se tromper avec les masses que d’être intelligent tout seul »

    L’Intègre

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