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Exploitation artisanale d’or à Bourzanga : Un éboulement fait un mort et présage des risques imminents

Publié le vendredi 30 juillet 2010 à 01h09min

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Plus de 5000 orpailleurs ont pris d’assaut une colline située à moins de 2 kilomètres de la commune rurale de Bourzanga, dans la province du Bam (région du Centre-Nord). Dans la recherche effrénée du métal jaune, un orpailleur, a trouvé la mort, le 27 juillet 2010, suite à un éboulement.

"Bagouro", c’est le nom de la colline située à proximité de la commune rurale de Bourzanga qui fait parler d’elle, au-delà des frontières de la région du Centre-Nord depuis le début du mois de juillet 2010. Selon des vieux, que nous avons rencontrés, le flanc de cette colline servait de cimetière aux femmes décédées par suite d’accouchement et aux personnes mortes accidentellement. Voilà que moins d’un mois, ce cimetière est devenu un site d’orpaillage dont l’affluence inquiète les autorités locales et les honnêtes citoyens.

Dans la nuit du 26 au 27 juillet 2010, ce site enregistrait sa première victime, du nom de Olivier Ouédraogo, âgé d’une trentaine d’années qui a trouvé la mort, par suite d’un éboulement. Selon les informations recueillies sur place, le défunt se serait introduit frauduleusement, dans un trou abandonné pour chercher l’or.

Pendant ses fouilles, il a dû casser les supports (murs internes) et s’est retrouvé coincé dans les décombres et succombera de ses blessures. Informé de la situation, le haut-commissaire de la province, Lamoussa Constant Ouédraogo, s’est déporté sur le site, pour constater les faits et échanger avec les responsables du site sur le bien-fondé de l’arrêté portant interdiction temporaire des activités d’orpaillage. En rappel, l’arrêté qui date du 15 juin 2010 a été porté à la connaissance des responsables des différents sites aurifères existants sur l’étendue territoriale du Bam.

A la question de savoir pourquoi la persistance des activités d’orpaillage malgré l’existence de l’arrêté, un des responsables du site, El Hadj Abdoulaye Kinda, répond : "Il est vrai qu’avant l’entrée en vigueur de l’arrêté, ce nouveau site n’existait pas, mais du moment qu’il fait partie du ressort de la province, on ne peut qu’appliquer les textes.

Cependant, il faut reconnaître que sur le terrain, la réalité est tout autre, au regard de l’affluence et de l’engouement des orpailleurs. Interdire de facto les activités d’orpaillage, c’est créer d’autres situations graves. Mais entre deux maux, il faut choisir le moindre mal. Suite au décès de ce matin (le 27 juillet 2010) , nous allons renforcer le contrôle sur le site et poursuivre les sensibilisations afin d’éviter d’autres drames".

Philippe W. OUEDRAOGO (AIB Bam)

Sidwaya

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