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Editorial de Sidwaya:Gouvernement-Secteur privé-Société civile, acquis et consolidation

Publié le lundi 26 juillet 2010 à 01h38min

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Ibrahiman Sakandé, DG des Editions Sidwaya

Dans son discours lors de la cérémonie de sortie de la promotion 2010 de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM), le parrain de ladite promotion, M. Lassiné DIAWARA, a dit : "Au Burkina Faso, le partenariat public/privé est dynamique et vivant, grâce aux réformes économiques, administratives et institutionnelles entreprises par le gouvernement qui fait du Secteur privé le moteur du développement et de la croissance économique."Cette option majeure du gouvernement doit être comprise de tous les Burkinabé.

Car, il n’est, ni juste, ni pertinent de "tuer" tout effort de réflexion sur ce secteur nodal de la gouvernance démocratique avec le mot magique de "corruption". Nous sommes en train de passer, selon l’analyse de M. Diawara, d’une administration bureaucratique et régalienne à une administration républicaine de développement. N’est-ce pas dire que chacun de nous est, devant l’Administration, co-administrateur de ses intérêts pour le renforcement de l’intérêt bien compris de tous ?

En effet, la rencontre Gouvernement/Secteur privé dont la dixième édition s’est tenue du 18 au 19 juillet à Bobo-Dioulasso a encore montré "que les résultats auxquels nous parvenons sont le fait d’hommes et de femmes de bonne volonté, pétris de la citoyenneté et de "la passion de l’excellence". Des échanges, sans complaisance, on peut retenir plusieurs enseignements.

L’Etat et tout son appareil administratif, au Burkina Faso, maîtrisent beaucoup mieux que par le passé, le maniement du gourdin de la fiscalité. C’est El Hadj Djiandjinaba Barro, à la suite de plusieurs autres opérateurs économiques, qui l’affirme : "Depuis la dernière rencontre Gouvernement/Secteur privé de 2009, j’ai constaté que l’Etat a fait des efforts pour diminuer les charges fiscales des entreprises." Il est intéressant de noter que le gouvernement organise le suivi des idées-projets qui sont émises chaque année. Un consultant a même été responsabilisé à cet effet.

Il dit d’ailleurs ceci au sujet des contrats d’objectifs que le gouvernement a institués : "Les contrats d’objectifs ont été mis en œuvre dans le souci de pallier le fait que chaque année on débat des problèmes aux rencontres Gouvernement/Secteur privé et qu’on revenait de façon répétée discuter des mêmes problèmes les années suivantes." En responsabilisant un consultant pour ce suivi, le gouvernement passe à la vitesse supérieure en termes de volonté politique.

L’Etat suit de près la création et l’évolution des industries burkinabè. Isabelle Garongo, directrice générale adjointe d’une entreprise basée à Bobo-Dioulasso, le reconnaît et explicite l’initiative du gouvernement pour ce qui est de la fiscalité : "A mon avis, dit-elle, depuis la dernière rencontre gouvernement/secteur privé, l’Etat a fait des efforts en faveur des industries. J’en veux pour preuve la mise en place d’un programme de restructuration et de mise à niveau des entreprises en difficulté... Il y a aussi de l’amélioration dans le domaine de fiscalité. Les acomptes sur le Bénéfice Industriel et Commercial (BIC) ont été supprimés."

Le soutien aux entreprises, toutefois, n’est pas synonyme de laisser-aller. Dans un secteur aussi féroce, l’anarchie est suicidaire. C’est pourquoi l’Etat garde et exerce pleinement son droit de contrôle. C’est ainsi qu’après la rencontre de 2009, le gouvernement a diligenté une analyse en France auprès du laboratoire Expert-agro à Saint-Cloud au sujet des produits (huile de coton) de Gosspol.

La bonne qualité de ces produits ayant été reconnue, le tollé général que ce débat avait soulevé, a cessé. A l’issue de la rencontre de 2010, plus d’un expert affirme que si le Burkina Faso parvient à mettre en place un document de cohérence sur les stratégies d’appel à l’investissement privé et une loi d’orientation, il sera dans la même position que la Tunisie, le Maroc, Singapour et l’Ile Maurice.

C’est pourquoi l’avenir, proche et lointain, de ce volet capital de notre gouvernance démocratique, pour être réellement consolidé, doit rester activement suspendu à ce "si". Chemin faisant, nous pouvons être fiers, ensemble, d’avoir réalisé cette prouesse, qui est, que nous savons exactement où nous allons. Nous pouvons faire économie de plus de mille allégations et foncer droit devant nous pour le bonheur de tous et de chacun.

Par Ibrahiman SAKANDE (sakandeibrahiman@yahoo.fr)

Sidwaya

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