LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Centrale des incidents de paiement : Les délinquants économiques ne se camoufleront plus

Publié le lundi 26 juillet 2010 à 01h35min

PARTAGER :                          

La Centrale des incidents de paiements (CIP), initiée par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), a été officiellement lancée, le jeudi 22 juillet 2010 à Ouagadougou. Base de données régionales permettant de centraliser et de diffuser des informations sur les incidents (lors des paiements par chèques, cartes bancaires, etc), cet instrument envisage d’améliorer le climat des affaires dans l’espace UEMOA.

Finie la phobie des commerces et autres pour les chèques sans provisions ou volés. Un instrument pour s’assurer de leur régularité est maintenant disponible. Il s’agit de la Centrale des incidents de paiement (CIP) qui est une base de données régionales initiée par la BCEAO permettant de centraliser et de diffuser les informations sur les incidents survenant à l’occasion des paiements par chèques, cartes bancaires, billets à ordre et lettres de change. Elle a été lancée au Burkina Faso, le jeudi 22 juillet 2010, avec pour objectif d’améliorer le climat des affaires.

"La CIP permet de lutter contre l’émission de chèques sans provision, de chèques ou de cartes frappés d’interdiction bancaire ou judiciaire et aussi, l’utilisation de cartes ou de chèques volés...", a expliqué le directeur national de la BCEAO, Bolo Sanou, à l’issue de la présentation du nouveau instrument au public constitué en majorité, de banquiers, d’entrepreneurs et d’hommes de droit.

Désormais, par serveur vocal, internet et bientôt par SMS, il est possible, pour ces différents acteurs, le grand public, de vérifier la régularité d’un chèque ou d’une carte bancaire dans la cadre de toutes transactions. Pour une efficacité de la CIP sur le terrain, le directeur national de la BCEAO, Bolo Sanou, a fortement sollicité le concours des établissements teneurs de comptes et le parquet.

A l’endroit des premiers, il leur a demandé de veiller à la déclaration exhaustive des informations, telles que les ouvertures et clôtures de compte, les chèques, cartes bancaires et autres et les avertissements et interdictions bancaires, pour un bon fonctionnement de la centrale "Ceux qui ne s’acquitteront pas de leurs obligations en matière de déclaration des incidents de paiement à la centrale sont passibles d’une amende de 3 millions de F CFA par faute commise", a averti Bolo Sanou.

Au nom des membres de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Burkina, Mamadi Napon a assuré l’adhésion de tous aux principes édictés par la CIP. "C’est un outil qui nous appartient tous et sur lequel nous fondons beaucoup d’espoir pour renforcer l’usage et l’acceptation des moyens de paiement scripturaux", a-t-il affirmé.

De même, le parquet est appelé à contribuer à l’efficacité du dispositif en appliquant les textes de droit en vigueur, surtout en ce qui concerne la loi uniforme relative à la répression des infractions en matière d’utilisation de chèques, cartes bancaires, etc.

Face à la recrudescence des chèques sans provisions, à la falsification des moyens de paiement scripturaux, a indiqué le vice-président du Tribunal de grande instance de Ouagadougou, Pascal Compaoré, la CIP, élargie aux interdictions judiciaires, vient à point nommé.

"Les juridictions répressives à travers le ministère public, veilleront à communiquer à la BCEAO, les sanctions pénales tenant aux interdictions d’émettre des chèques, ainsi que les mesures de suspension et de levée de ces interdictions", a-t-il rassuré.

Bref, la CIP, selon Bolo Sanou, offre toutes les conditions pour que les chèques, les cartes bancaires retrouvent leur place dans le règlement des transactions et surtout éviter aux commerçants, entrepreneurs et opérateurs économiques, les risques de manipulation soutenue de l’argent liquide.

Toute chose qui a réjoui ces derniers. "Nous avons encaissé de par le passé des chèques sans provision par manque de moyen de contrôle. Maintenant nous l’avons à notre portée", a salué le président de l’Ordre des pharmaciens, Jean Paré. Abondant dans le même sens, Isabelle Tapsoba de l’ONEA a déclaré que la CIP rendra les caissiers de la nationale des eaux moins frileux vis-à-vis des chèques des clients.

Sié Simplice HIEN


Comment consulter la CIP-UEMOA ?

Tout secteur économique peut consulter la Centrale des incidents de paiement de l’UEMOA, grâce à trois modes, pour vérifier la régularité d’un chèque ou d’une carte bancaire. Il s’agit d’abord du serveur vocal qui consiste en premier lieu, à composer le 50 32 71 00, suivre les instructions du serveur, choisir la langue de communication (mooré, français, dioula) et le type d’instrument à vérifier. Si c’est un chèque, l’on saisit les chiffres mentionnés au bas en trois groupes : les 7 premiers chiffres, ensuite les 12 suivants et enfin, les 12 autres. Après traitement, le serveur vocal donne le résultat de la vérification.

Lorsque c’est une carte bancaire, il suffit de saisir les 16 chiffres constituant le numéro. Quant à la consultation par internet, il faut saisir l’adresse, http://cip.bceao.int et dans le menu de navigation, cliquer sur le type d’instrusment de paiement dont l’on souhaite vérifier la régularité . Un formulaire apparaît pour la saisie du numéro : 31 chiffres pour le chèque et 16 pour la carte bancaire.

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique