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La Communication : L’un des points faibles des Burkinabè

Publié le lundi 19 juillet 2010 à 00h30min

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De nos jours toutes les sociétés semblent s’accorder à reconnaître l’importance de la communication tant dans leurs rapports entre humains qu’entre elles et les institutions qui sont à leur service. Au Burkina Faso, des pratiques suggèrent tout autre son. La communication reste encore ce qu’il y a de moins dans les vertus de nombreux Burkinabè.

« La communication n’est plus de nos jours un luxe, elle est plutôt une nécessité pour la bonne marche de toute société », font remarquer les hommes avertis de la vie publique. Selon le dictionnaire Petit Robert (édition 2009), la Communication est le fait de communiquer, d’être en relation avec quelqu’un ou quelque chose. Elle est le fait de faire connaître quelque chose à quelqu’un. La communication sert à rapprocher l’homme des hommes, à donner une dynamique à l’activité dans une société. Son rôle est donc très important dans toute société.

Dans une circulaire de décembre 2008, le Premier ministre Tertius Zongo rappelait le droit du journaliste professionnel au libre accès aux sources d’information à l’exception de certaines limitations énumérées. D’ailleurs, il était surpris de la rétention de l’information par certains membres de son gouvernement ainsi que par certains chefs de service et de projets. De nombreux agents publics font de l’information destinée au grand public, aux usagers une vie privée, si ce n’est un titre de gloire. Soit, ils se plaisent à se faire supplier, à se faire attendre pour une information soit, ils la passent biaisée ou même font fi des besoins du public ou des usagers de l’institution. Il n’est pas exclu de voir souvent des informations et/ou des actes bloqués à un certain niveau du simple fait de l’absence du chef ou attendant ses ordres. Le Naaba (chef) n’a rien dit donc tout est bloqué dans la chaîne, causant des désagréments aux usagers.

A quoi sert par exemple un adjoint à un poste de responsabilité si, en l’absence du titulaire, il ne peut donner une information ou des renseignements qui intéressent le public ? Plus que l’information, il faut déplorer la communication de façon générale. On soumet le fonctionnement de l’administration, du service, de l’entité, à son humeur. On s’en fout ! On donne l’information, on communique quand on veut ; tant pis pour ses destinataires ! On s’en fout ! Conséquences ? Ce sont les usagers, les collaborateurs et les subalternes qui ruminent dans l’ombre leur amertume. On s’en fout ! Pourtant, le rythme imposé par le monde moderne aux différentes sociétés dans leur course vers le développement appelle sans cesse chaque ’’athlète’’ de ce marathon à s’investir pleinement à travers les éléments de base de cet élan commun. La communication dans son ensemble apparaît de nos jours donc comme une composante essentielle pour atteindre le stade d’une société épanouie.

Faire de la communication, la chose la mieux partagée

Dans l’individuel comme dans le collectif, chacun doit avoir le souci de soigner sa communication (faits, gestes, paroles, tic), surtout lorsqu’on assume une responsabilité dans une entité, privée ou publique. Si nous voulons prendre le rythme de la vie, être dans le wagon qui mène à bon port, il faut nécessairement intégrer la communication dans nos mœurs. Elle doit être la chose la mieux partagée afin d’éviter qu’une chaîne d’activités ou d’individus n’en pâtissent du seul fait de la mauvaise foi d’un seul maillon. A tous les niveaux de la société burkinabé, il y a encore des efforts de communication à faire.

Car, si ce n’est son absence totale, la communication est insuffisante ou mal rendue. Par exemple, la gargotière du quartier accueille malgré elle son client en répondant au bonjour de ce dernier d’une manière désintéressée (ou laconique) ; le pompiste d’une station, pour une question de monnaie, n’hésite pas à tourner dos sans piper mot à son client. Celui-ci ne se rendra compte que s’il fait appel à sa force d’interprétation. Pareille pour certaines secrétaires de bureau qui, non contentes de se faire prier pour des renseignements, informations de premier ordre, se hissent en patron des lieux tendant à réduire l’usager à un moins que rien.

On fait fi de la vocation des services (publics ou privés). De cette façon de communiquer, il faut logiquement s’attendre à compter sur l’énergie des interprétations sur divers sujets. Plusieurs crises trouvent leur source dans le manque de communication. La communication, elle ne coûte pas cher mais ses retombées sont importantes en termes de dénouement de problèmes (comme on le dit, petite pluie abat grand vent). C’est aussi le lieu de faire un clin d’œil à ces hommes qui font l’effort de communiquer dans leurs tâches quotidiennes, tant avec leurs collaborateurs qu’avec leurs usagers. Ceux-là ont compris que l’information est un droit pour le public, pour leur public en dehors des cas énumérés par les textes. Sans information, des actes sont souvent des sujets à critique, à un regard péjoratif. Evitons-les donc !

Oumar OUEDRAOGO

Le Progrès

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Vos commentaires

  • Le 19 juillet 2010 à 11:00, par kass En réponse à : La Communication : L’un des points faibles des Burkinabè

    Articule très intéressant et instructif ! Le manque se communication se fait sentir presque dans toutes les structures au Burkina y compris les structures très sensibles comme les hôpitaux et autres formations sanitaires !!!

  • Le 19 juillet 2010 à 11:35, par SALAM En réponse à : La Communication : L’un des points faibles des Burkinabè

    JE suis pariculierement d’avis avec vous que dans notre pays on accorde pas grand interet à la communication je vous donne un exemple à vous couper le souffle !
    EN COTE D’IVOIRE L’AMBASSADE DU BURKINA GERE PRES DE TROIS MILLIONS DE SES RESSORTISSANTS ET POURTANT PAS DE SERVICE DE COMMUNICATION . CE QUI EXPLIQUE POURQUOI CERTAINS ORGANES SE DONNENT à COUER JOIE DANS L’INTOXICATION DES COMPATRIONTES .

  • Le 19 juillet 2010 à 17:02 En réponse à : La Communication : L’un des points faibles des Burkinabè

    c’est drole quand meme....
    la communication n’etait - elle pas une valeur bien Africaine ?

  • Le 19 juillet 2010 à 17:52, par Mon type En réponse à : La Communication : L’un des points faibles des Burkinabè

    Merci à l’auteur de cet article simple, clair, facile à lire et intéressant ! je vous exhorte à continuer dans ce sens. c’est ça aussi la communication. Le pays a besoin de cela pour progresser.

  • Le 19 juillet 2010 à 21:30 En réponse à : La Communication : L’un des points faibles des Burkinabè

    C’est vrai ce deficit de communication. Je souhaite beaucoup d’audace aux journalistes pour continuer à excercer leur sacerdoce. Ils doivent comprendre que dans un état où il y a beaucoup de choses à cacher (vols, detournements, mauvaises gestions, recrutements irreguliers, falsifications de documents,......), il n’est pas aisé pour un responsable de discuter franchement avec les responsables sans qu’ils ne se compromettent. Mais ce n’est pas une raison pour les bousculer pour pouvoir nous informer. COURAGE COURAGE COURAGE.

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