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Lula Da Silva : Cet exemple venu des Amériques

Publié le lundi 19 juillet 2010 à 00h30min

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Dans la démocratie de nos rêves ici en Afrique, celle qui n’existe pas, ce devrait être un grand et beau exemple qu’un président quitte ses fonctions à la fin son mandat constitutionnel. Tous les chefs d’Etat qui ont permis à tous ces Africains de vivre la joie et toute l’émotion de l’alternance au pouvoir, du respect de principe de la démocratie ; tous ces présidents qui ne se sont pas laissés aveugler par le long règne ou le règne à vie, tous ces présidents, disons-nous, ont toujours bénéficié de tous les honneurs et reconnaissances dus aux grands de nos nations.

Malheureusement les Africains ont rarement l’occasion de fêter et d’honorer leurs chefs d’Etat qui sont plus enclins à modifier la Constitution de leur pays, à refaire à leur guise les règlements du jeu démocratique à leur seule faveur, à verser dans la corruption entre autres. Comme on le constate souvent, si la joie est rare pour ne pas dire jamais à l’intérieur, on la cherche ailleurs.

Le Président brésilien Lula Da Silva a bouclé une tournée qui l’a conduit dans beaucoup pays africains. C’est certainement sa dernière tournée en tant que président de république puisqu’il arrive au terme de son deuxième et ultime mandat. En huit ans de présidence, Lula se sera rendu dix fois dans la région, visitant vingt pays au total. Dans un contexte de grande effervescence de la diplomatie brésilienne, qui se déploie tous azimuts depuis quelques années, les pays africains semblent occuper une place à part. En sept ans, les échanges avec l’Afrique ont presque triplé, avec à la clé la création d’une dizaine de nouvelles ambassades brésiliennes sur le continent.

Le 3 octobre prochain, l’actuel président passera le témoin à son successeur. Au sein de sa formation politique il a désigné une femme, Dilma Rousseff, pour continuer son œuvre. Elle est officiellement nommée candidate du Parti des travailleurs pour le scrutin d’octobre 2010. Lula n’est pas autorisé à briguer un troisième mandat au terme de la Constitution brésilienne. En raison de la grande popularité de Lula dans l’opinion, des proches avaient avancé l’hypothèse d’un amendement à la Constitution pour permettre un troisième mandat présidentiel consécutif. Mais Lula s’est toujours opposé à un troisième mandat, estimant que “deux mandats, c’est plus qu’assez”.

“Deux mandats, c’est plus qu’assez”

On imagine les efforts intellectuels ou moraux que Lula a dû opérer et souffrir à chaque fois qu’il parcourt les terres africaines. Car il devait perpétuellement s’accommoder des transgressions des hommes politiques, particulièrement les chefs d’Etat du continent pour qui, généralement la limitation des mandats serait anti-démocratique ; pour qui deux mandats de cinq ans sont insuffisants pour réaliser des projets de société ; pour qui les Chefs d’Etat doivent toujours terminer les chantiers initiés pendant qu’ils sont au pouvoir ; pour qui il n’y a qu’un ou deux individus qui peuvent diriger une nation,…pour qui la démocratie est par essence une affaire de famille.

Lula devrait être confondu car ses certitudes semblent relever de la chimère quand il foule le sol africain. « Notre façon d’être, notre culture, notre art, notre couleur de peau ». Tout cela s’inspire de l’Afrique. Au passage, il reste convaincu d’une chose : « Nous ne pourrons jamais payer, ni mesurer en argent, notre dette historique envers l’Afrique. Tout ce que nous sommes, nous le devons au métissage du peuple brésilien ». Car au pays du Samba, il y a aujourd’hui 76 millions d’Afro-brésiliens, soit près de 40% de la population du pays.
Mais Lula a dû le comprendre : nombreux sont les dirigeants africains qui se moquent de la démocratie et de leur peuple. Ils se moquent des principes. Ils ne font qu’à leur tête pourvu que, eux et leurs « compteurs de veaux » trouvent leurs comptes.

Par Bendré

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Vos commentaires

  • Le 19 juillet 2010 à 01:01 En réponse à : Lula Da Silva : Cet exemple venu des Amériques

    Merci pour cet article. Ceux qui veulent modifier l’article 37 chez nous sont ceux qui pensent à leurs propres intérêts et non à l’intérêt général. Ils savent bien que les longs règnes finissent par mettre les pays dans le chaos. Il n’y a pas un seul exemple en Afrique qui puisse justifer le choix de la non limitation des mandats. Que tous ceux qui veulent voir notre cher Faso prospéré disent non et non à la modification de l’article 37.

  • Le 19 juillet 2010 à 01:58, par Inoussa verite En réponse à : Lula Da Silva : Cet exemple venu des Amériques

    j’ai eu les larmes aux yeux en lisant votre article. que c’est triste d’etre africain. nous sommes excelllents dans les mauvais examples...

    • Le 19 juillet 2010 à 19:01 En réponse à : Lula Da Silva : Cet exemple venu des Amériques

      C’est bien triste mon frère Inoussa et cela me rappelle les propos du maire simon qui disait que deux mandats de 5 ans ne suffisaient pas pour un maire à plu orte raison celui d’un président de la république. En lisant bien cet article, on se rend bien compte cette affirmation du maire est archi faux pour tout bon citoyen voulant se mettre entièrement au service de son pays et non se servir à volonté de son pays pour un enrichissement personnel et de son entourage. En réalité les meilleurs présidents ont toujours hâte de partir pour profiter d’un repos mérité après leur second mandat même si les soi-disant peuples les réclament à corps et à cri. Copions toujours donc les bons exemples en la matière messieurs les mandataires (présidents surtout). Nul n’est autant indispensable pour son pays. Que chacun pose sa pierre (fût-il président) et qu’il quitte les lieux pour ne pas obstruer le chemin afin les autres puissent le faire également et le plus tôt possible.

      Très bel article donc mon cher journaliste. Continuer de multiplier autant que possible ces articles pour clouer le bec aux flagorneurs du moment pour leur mauvaise foi.

  • Le 19 juillet 2010 à 07:12, par nosalade En réponse à : Lula Da Silva : Cet exemple venu des Amériques

    "...un grand et beau exemple..." ? Plutôt "...un grand et bel exemple...". Mon logiciel grammatical fonctionnerait-il mal ?

    • Le 19 juillet 2010 à 12:29, par Jeune Burkinabè Indigné En réponse à : Lula Da Silva : Cet exemple venu des Amériques

      voici l’exemple tytique d’un pauvre africain. Dans tout l’article, lui il n’a rien vu de plus important si n’est de vouloir dénigrer un de ses frères parceque ce dernier n’a pas bien parlé la langue d’autrui.
      Interesse plutôt au fond qu’à la forme de l’article ; ou bien cette erreur t’a empêché de le comprendre ? Malheur à toi !
      Merci au journaliste pour ce bel article. Espérons que nos présidents suivront l’exemple de leur homologue brésilien.

  • Le 19 juillet 2010 à 10:19, par OUDRAOGO MOUSSA En réponse à : Lula Da Silva : Cet exemple venu des Amériques

    Lessentiel c’est que l’on a compri le fond.Prions que les logiciel fonctionne de même por nos langues nationales et pour nos économies.

  • Le 19 juillet 2010 à 12:50, par Africainbf En réponse à : Lula Da Silva : Cet exemple venu des Amériques

    Cet article ne laisse aucune personne de bonne foi indifferent !
    C’est vraiment triste que nous ayons des chefs d’Etat tout à fait le contraire des chefs occidentaux. Je me pose de fois la question à savoir si ce n’est pas une malédiction !
    Des intelectuels se permettent de sortir à la télé, devant tout le monde, visage non couvert et se mettent à defendre la non limatation de mandat pour ne pas dire notre obligation à s’assombrir !
    C’est très triste ! Que Dieu nous aide !

    • Le 19 juillet 2010 à 14:23, par Ladji espoir En réponse à : Lula Da Silva : Cet exemple venu des Amériques

      Quelle honte pour l’Afrique ?? !! Quelle honte ? !

      Les africains peuvent copier, récopier tout à lettre chez les blancs mais s’il sagit de la démocratie ils ne sont pas pret à le faire. Ainsi il ya des chefs d’Etats africain qui ne savent meme pas que la France est présentement diriger par Sarkozy ils croient plutot qu’elle est toujours dirigée par Chirac. Oui !je vous avoue qu’ils sont nombreux à ne pas le savoir. Surtout ceux qui sont au pouvoir pendant que Obama était encore adolescent ?!

      L’afrique est-elle maudite ?

      • Le 19 juillet 2010 à 16:53 En réponse à : Lula Da Silva : Cet exemple venu des Amériques

        lAfrique n’est pas maudite. Elle construit tout comme les autres continents, son histoire, avec ses succes et ses echecs. Les etats occidentaux ont mis beaucoup de temps pour en arriver a leurs niveau actuelle. Ca n’excuse en rien le comportement de certains africains et chefs d’etat-africain mais il faut faire attention avant de jeter des fleurs aux etat occidentaux qui en realite on connu des periodes bien sombre. Chez eux aussi des hommes se sont accapare le pouvoir pendant des dynastie entiere sans egard a la souffrance des populations. Ils se sont fait des guerres ethnico-religieuse (Chercher sur google le massacre de la St-Barthelemy), ils ont connu des epidemies grave que l’on consieraient maudite (peste, lepre etc) Je passe les exemples sinon la liste serait longue. De plus ces etat qui s’erigent en modele aujourdhui se sont enrichis sur le dos des autres nations (Guerres, conquetes, esclavages). Le roi Louis 14 a "piller" son peuple pour realiser ses grandes oeuvres et soutenir son rhytme de vie luxueux. Seulement voila, ces etats ont fait du chemin et on fini par instaurer des systeme plus egalitaire petit a petit. Et cela est venu d’une population de plus en plus consciente et de plus en plus eduquer. Une certaine "conscience" de groupe est nee pour refuser certains abus et fonder ensemble une societe plus juste. Les afrcains manquent de solidarite encore et ne sont pas encores assez conscient du besoin d’avoir des societes plus egalitaire. Quand Thomas Sankara proposait de rejeter en bloc la dettes des pays africains envers les occdentaux, tres peu l’on suivi. Quand il proposait des champs d’actions pour le developpement des societe africaines, peu d’africain ont mis a execution ce qu’il proposait. il va falloir du temps, mais le fait que deja que le sujet est aborde ici est le genre d’action qui mene petit a petit a une plus grande prise de conscience et un changement de mentalite. Prions pour que l’afrique soit debarasser de ses guerres et sa misere en un premier temps. Car aucun developpement meme avec alternance politique ne peu se faire sans stabilite. Or trop souvent un chef d’etat en afrique en remplace un autre pour exactement commettre les meme erreurs. Il faut eduquer la jeunesse, les former des aujourdhui pour avoir demain le genre dhomme et de femme que l’ont veut avoir en afrique. Ca prend du temps mais on y arrivera. les pays occidentaux ne sont pas des modeles quil faut palement copier. Ils ont juste eu si j’ose dire la chance de vivre assez d’evenements tragique pour en arriver a une certaine prise de conscience. Apres Hitler et la seconde guerre, remarquez que les europeens reflechissent a deux fois avant de se lancer dans un conflit arme. pardonne mes fautes de frappe et de francais, moi aussi je m’interesse plus au fond que a la forme...

        • Le 19 juillet 2010 à 20:05, par LPT En réponse à : Lula Da Silva : Cet exemple venu des Amériques

          Pourquoi remettre ce qu’on peut aujourd’hui et tout de suite à demain ou plus tard ? Vous êtes le genre de personne qui préfère le statuquo (qui arrange le président Compaoré et son entourage et certainement vous-même) et qui voulez injecter de l’opium à ceux qui refusent la médiocrité. Non, ça ne marche pas. Le respect simplement de notre constitution n’est il pas à notre portée ? Qu’ont-ils fait le Mali, le Benin, le Ghana pour ne citer que ces exemples qui nous entourent pour parvenir à ce qu’ils sont aujourd’hui en termes d’avancée démocratique et surtout de respect de leur disposition constitutionnelle relative aux mandats présidentiels. Sont ils des supers pays ou n’ont-ils pas connu l’esclavage, la colonisation etc au même titre que notre pays ? Non monsieur, vous nous demandez de réinventer la roue à travers les exemples que vous prenez. Nous sommes à l’heure des TIC et vous vous êtes bien servi en utilisant un ordinateur, un clavier, une connexion internet pour nous faire partager votre opinion sur un article donné ; pourquoi n’avez-vous pas utilisez un tamtam sillonnant toutes les villes et villages du Burkina pour faire entendre votre message ? Nous avons plutôt besoin d’avancer même si c’est à pas de caméléon au lieu de reculer. Est-il mentionné dans notre loi fondamentale que notre pays doit refaire le même parcours que les pays avancés en matière démocratie avant de mettre en application ses règles les plus élémentaires ? Je pense notre peule (et le vraie) s’est dit mature en adoptant la constitution, donc en faisant le choix de la démocratie, mais une démocratie non tronquée sinon, il aurait fallu continuer avec l’Etat d’exception. Monsieur, ravisez vous SVP sinon vous êtes sur la pente de la trahison de la démocratie tel que l’a voulu les bukinabè dans leur immense majorité depuis 1991, à moins que vous faites partie de ceux qui desserrent la ceinture pendant les autre doivent la serrer pour faire avancer le pays.

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