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Guillaume Soro : « L’élection présidentielle doit pouvoir se tenir au plus tard en octobre »

Publié le lundi 19 juillet 2010 à 00h33min

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Invité du tout premier numéro de votre nouveau mensuel panafricain d’information, Notre Afrik, le Premier ministre de Côte d’Ivoire, Guillaume Kigbafori Soro, a accepté d’aborder toutes les questions brûlantes du moment. Avec un certain recul, mais aussi et surtout avec un bel optimisme quant aux prochaines échéances électorales en Côte d’Ivoire. Somme toute, c’est un entretien plein de réalisme, avec ses haltes graves et ses détours décapants que Guillaume Soro a bien voulu accorder à l’envoyé spécial de Notre Afrik qui, lui, ne s’est pas gêné pour en redemander. Finalement, on en apprend beaucoup sur le Premier ministre, en même temps qu’on découvre –ou redécouvre- l’homme, dans un suave jeu de questions-réponses qui fera date, et qui ne laissera, nous l’espérons, personne indifférent…

Notre Afrik : Les acteurs politiques ivoiriens se sont enfin mis d’accord pour vérifier la liste provisoire des votants. Est-ce un soulagement pour vous ?

Guillaume Soro : Chaque fois qu’il y a une entente ou un accord entre les acteurs politiques, cela ne peut que nous réjouir. L’objectif est de s’assurer que chacun des acteurs ait la volonté politique nécessaire de sortir de la crise et d’aller aux élections.

Quand sera donc publiée la liste définitive des électeurs ?

Si l’on tient compte de ce travail de vérification et de la durée du contentieux, qui s’étale sur 21 jours, nous pouvons raisonnablement espérer que la liste définitive va être publiée dans deux mois au plus tard.

A quelle échéance devrait donc, selon vous, se tenir l’élection présidentielle ?

Si tout se passe bien, dès lors que la liste définitive sera publiée, on peut alors penser que l’organisation de la présidentielle ne sera plus qu’une question de semaines.

Le mois d’octobre vous semble-t-il être une échéance réaliste ?

Au regard de ce que je viens de dire, oui ! Cette élection doit pouvoir se tenir au plus tard en octobre prochain.

Au-delà d’octobre, l’opposition menace de ne plus reconnaître le président Laurent Gbagbo, et par ricochet vous-même comme Premier ministre…

On peut légitimement comprendre l’impatience de l’opposition. C’est pourquoi nous faisons tout pour que l’élection se tienne avant cette date fatidique. Mais ne perdons pas de vue que l’objectif reste, avant tout, de déboucher sur un scrutin incontesté. Je peux vous assurer que nous y travaillons d’arrache-pied.

Le facilitateur de la crise ivoirienne, Blaise Compaoré, a menacé de mettre fin à sa médiation si l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire n’était pas organisée avant la fin de l’année 2010. Est-ce le sentiment d’un malaise ?

Non, on ne peut pas parler de malaise. Je comprends cependant parfaitement le président Compaoré, qui a tout simplement voulu dire que toutes les conditions sont réunies pour organiser une élection en Côte d’Ivoire avant la fin de l’année. Vous conviendrez avec moi que ne pas organiser ce scrutin en 2010, serait une catastrophe pour la Côte d’Ivoire.

Si Blaise Compaoré se retire de la médiation, que faites-vous ?

De mon point de vue, il est inimaginable que le président Compaoré, qui a tant œuvré au retour de la paix en Côte d’Ivoire, se retire de la médiation à une période aussi charnière.

Pourquoi l’Accord politique de Ouagadougou (APO) peine-t-il a être appliqué dans son intégralité, plus de trois ans après sa signature ?

Je m’inscris en faux contre ce que vous dites. L’APO est, jusque-là, le meilleur remède pour la Côte d’Ivoire. Si nous pouvons entrevoir l’organisation prochaine de cette élection tant attendue, c’est grâce à cet Accord politique de Ouagadougou. N’oubliez pas que nous revenons de très loin et que beaucoup de progrès ont été accomplis. Vous autres journalistes avez tendance à oublier le chemin parcouru depuis 2002.

Pensez-vous à un plan B ? Y a-t-il une autre porte de sortie de crise en dehors de l’Accord politique de Ouagadougou ?

Cet accord reste à mes yeux le fil conducteur de la résolution de la crise que nous tentons de régler définitivement. Nous sommes aujourd’hui presqu’à la fin du processus. Soyez patients.

Certains pensent pourtant que l’instauration du récent dialogue inter-ivoirien est un échec de l’APO...

Ceux-là n’ont rien compris… Au cas où vous ne le saviez pas, je vous informe que c’est le président Compaoré qui a encouragé ce dialogue entre acteurs politiques ivoiriens. Il a estimé que nous pouvons nous parler régulièrement pour faire avancer plus rapidement le processus.

Pourtant, ce serait bien la première fois que le Cadre permanent de concertation (CPC) se tiendrait sans le président Compaoré…

Oui, mais vous savez que le président Compaoré a son représentant spécial ici, en la personne de M. Boureima Badini. Il est partie prenante de toutes nos discussions.

Les ex-rebelles des Forces nouvelles ont commencé à être regroupés dans les casernes, depuis le 15 juin dernier. Le désarmement total devrait-il signer la fin des privilèges pour les commandants de vos zones ? Y sont-ils préparés ?

Cette question n’est pas nouvelle. Elle est à l’ordre du jour depuis quelques années. Avec les commandants de zone, nous avons longtemps débattu de la question et je crois qu’eux-mêmes comprennent que l’intérêt de la Nation, et leur propre intérêt -qui ne va pas sans celui de la Nation- est à l’encasernement et au regroupement, donc au processus de désarmement. Ils sont sensibilisés depuis longtemps et ils sont prêts aujourd’hui, d’autant plus que le vrai sens de leur combat, ce qu’ils ont toujours revendiqué et qui est noble, est que la question de l’identité soit réglée. Or, bientôt, nous serons en mesure de donner les cartes d’identité qu’ils ont toujours réclamées. Souvenez-vous que leur slogan était : « Donnez-nous une carte d’identité et nous vous rendons nos armes. »

Avez-vous songé à leur reconversion, pour ceux qui ne voudraient pas rester dans l’armée ?

Oui, il y a plusieurs possibilités qui s’offrent à eux. Certains feront leur mutation pour entrer en politique, d’autres pourront faire des affaires. Mais l’Accord politique de Ouagadougou stipule que les commandants de zone démissionnent après l’élection présidentielle. Ils en sont conscients et ont décidé de souscrire librement à l’Accord politique de Ouagadougou.

Comment avez-vous vécu les derniers incidents d’avril entre soldats des Forces nouvelles, qui se sont soldés par la mort de plusieurs personnes ?

Comme d’habitude, la presse a voulu donner à ce fait divers une dimension qu’il n’a pas.

Il y a quand même eu trois morts…

Ce qui s’est passé, c’est qu’au cours d’une intervention d’une patrouille, il y a eu des incompréhensions qui ont abouti à une fusillade. Le fait est grave, parce qu’il y a eu mort d’hommes, mais il ne faut pas y voir une bataille rangée entre soldats des Forces nouvelles.

Tentez-vous de nous faire croire qu’il n y a pas de dissensions au sein des Forces nouvelles ?

Pas au point où la presse a voulu porter cette dissension. Même dans les couples, entre un mari et une femme, il y a toujours des querelles. Donc, je ne suis pas celui qui irait dire que tout est parfait au sein des Forces nouvelles. Il y a sans doute de petites contradictions, mais sans gravité. Je comprends bien que tout ce qui se passe à Bouaké est surmédiatisé.

Avez-vous encore de l’autorité sur l’ensemble de ces chefs de guerre ?

Il est toujours difficile de parler de soi-même. Vous me posez la question, je ne voudrais pas sembler prétentieux, mais à partir du moment où ni la branche militaire, ni la branche politique n’ont contesté mon autorité, j’ai tendance à penser qu’il n’y a pas de problème.

Tous vous reconnaissent-ils toujours comme le patron ?

Jusqu’à ce qu’une preuve contraire vienne confirmer ce que vous supputez, à la date d’aujourd’hui, aucun chef militaire n’a tenu un discours divergent.

Quand vous entendez dire que Guillaume Soro est désormais plus en sécurité au Sud, chez Gbagbo, que dans son fief de Bouaké, c’est tout de même préoccupant, non ?

Non, ce n’est pas vrai ! C’est de la calomnie et du dénigrement. Franchement, je suis en sécurité sur l’ensemble du territoire ivoirien. Et, croyez-moi, en 2002, les Forces nouvelles n’étaient pas aussi bien organisées qu’elles le sont aujourd’hui, si cela peut vous rassurer. Alors, si vous le dites parce que mon avion a subi des tirs à Bouaké, je vous signale qu’ici même, à Abidjan, j’ai été séquestré à la télévision nationale.

On ne connaît toujours pas les résultats de l’enquête sur l’attentat contre votre avion. Avez-vous laissé tomber ?

Non, on ne laisse jamais tomber un fait aussi grave. Mais je dois avouer que nous n’avons pas eu tous les moyens utiles pour mener une enquête de grande envergure. Je ne désespère pas qu’un jour, cette enquête puisse aboutir.

L’ONG International Crisis Group a pourtant demandé que votre sécurité soit renforcée…

C’est généreux de sa part, mais comme je n’ai jamais eu l’occasion aimable de rencontrer les responsables de cette ONG, et d’en parler avec eux, je ne sais pas de quoi il s’agit. Je ne les ai jamais vus pour discuter de la préparation de ce fameux rapport, et c’est ce que j’ai toujours reproché à l’ensemble de toutes ces ONG généreuses, qui font de bons rapports. A mon avis, le minimum est de pouvoir discuter des termes du rapport avec ceux qui les écrivent. Ceci dit, je suis d’accord pour dire qu’il faut renforcer la sécurité du Premier ministre, et partant de tous les acteurs politiques, surtout que nous nous acheminons vers les élections.

Le sergent-chef Ibrahim Coulibaly continuerait à exercer de l’influence sur certains soldats des FN. Votre sommeil en est-il troublé ?

J’avoue que mon sommeil n’est pas troublé. A ce sujet, du reste, ma position demeure la même. C’est un frère avec lequel nous avons travaillé à la création de la rébellion, et qui s’est fâché à un moment donné, pour des raisons qu’on peut comprendre.

Une réconciliation est-elle possible entre Guillaume Soro et Ibrahim Coulibaly ?

Aujourd’hui, je suis totalement ouvert. Je ne peux pas dire que je fais la réconciliation en Côte d’Ivoire, mettre toute mon énergie en asseyant sur la même table, Messieurs Bédié, Ouattara et Gbagbo, discuter moi-même avec le FPI [Front populaire ivoirien, parti au pouvoir, NDLR] et exclure M. Ibrahim Coulibaly. Le jour où il le décidera, je suis prêt à engager le dialogue interne au sein des Forces nouvelles avec lui.

De quand date votre dernière conversation ?

Ah ! Il y a bien longtemps ! Je me souviens l’avoir appelé pour lui présenter mes condoléances lors du décès de sa maman. J’ai fait le pas et j’ai même participé à l’organisation des obsèques.

Dans l’hypothèse où l’élection présidentielle était enfin organisée, un président de la République légitime serait alors élu et votre mission de Premier ministre prendrait fin. Comment voyez-votre avenir personnel ?

Ecoutez, mon vœu le plus ardent est, comme vous pouvez l’imaginer, l’organisation de l’élection présidentielle, et qu’elle se déroule dans un climat apaisé, que le vaincu reconnaisse la victoire du vainqueur. C’est d’abord cela ma principale préoccupation. Après quoi, je rendrai ma démission, et puis je mènerai la réflexion avec mes amis et mes proches pour décider de mon avenir. Mais l’idée qui me vient à l’esprit, c’est d’avoir un bon moment de tranquillité.

Vous retournerez à Bouaké ? Vous resterez à Abidjan ? Vous vous exilerez ?

La vérité, c’est que je prendrai un moment sabbatique pour me récréer. Vous convenez avec moi qu’avec tout ce que nous avons vécu, je puisse vraiment prendre un moment de tranquillité et souffler.

En Côte d’Ivoire ou à l’étranger ?

J’irai chercher la tranquillité où elle se trouve. Depuis 2002, cela fait bien huit ans que nous sommes sous pression.

Etes-vous tenté par une carrière politique ?

Ça, c’est une autre question qu’il faudra aborder après l’élection ! Pour l’heure, ma conviction est qu’il faudrait qu’on se donne le temps nécessaire pour la réflexion. Pour l’instant, nous tentons d’organiser les élections. Organisons-les, et après on verra ! A chaque jour suffit sa peine.

Ressentez-vous une fierté particulière à être Premier ministre à 38 ans ?

C’est lorsque mes anciens camarades de la Fesci [Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire, NDLR] viennent me voir pour me dire « Guillaume, nous sommes contents de t’avoir comme Premier ministre. C’est une fierté pour notre génération », que je mesure la responsabilité qui m’échoit. Cela veut dire que je ne suis pas Premier ministre pour Guillaume Soro tout seul, mais pour toute une génération qui sera fière de constater que j’ai pu assumer cette responsabilité avec succès.

En aviez-vous rêvé ?

Honnêtement, non. Je n’y avais jamais pensé. Quand j’étais à l’Université, j’avais à cœur de réussir mes examens, obtenir mes diplômes avec l’ambition d’être enseignant ou de m’occuper de la formation des jeunes. J’ai toujours été séduit par de grands professeurs comme Zadi Zaourou et bien d’autres.

Est-ce grisant d’être Premier ministre à votre âge ?

Comme je ne suis pas un Premier ministre ordinaire, qui fonctionne tranquillement, peut-être que mon point de vue sera nuancé. Ici, en tout cas, en Côte d’Ivoire, être Premier ministre n’est pas une sinécure.

Le tapis rouge et les lambris dorés vont vous manquer quand vous ne serez plus Premier ministre…

Vous savez, c’est tellement superficiel et factuel. Je n’ai pas appris à accorder une grande importance à cela.

Après avoir été Premier ministre, rêvez-vous du job de président de la République ?

Quand vous avez assumé les responsabilités qui sont les miennes avec tant de difficultés, d’iniquité et de méchanceté de la part des êtres humains, vous vous rendez compte qu’ils sont bien courageux, ceux qui veulent assumer la charge de président de la République.

Quels sont vos rapports aujourd’hui avec le président Gbagbo ? Vous tutoyez-vous toujours ?

On se tutoie en privé. Nous avons une bonne relation de confiance et je suis très heureux de voir que nos rapports ont positivement bien évolué.

La méfiance s’est-elle dissipée entre Henri Konan Bédié, Alassane Dramane Ouattara et vous-même ?

Franchement, j’ai des rapports de confiance avec eux. J’ai récemment déjeuné avec le président Bédié, et j’ai aussi rencontré M. Ouattara. Rassurez-vous, en ce qui concerne le crédit et la confiance entre nous, elle est intacte.

Avez-vous eu une pensée particulière pour le défunt président gabonais, Omar Bongo Ondimba, dont on a commémoré le premier anniversaire du décès le mois dernier ?

Oui, le président Bongo était un père pour moi. Vous me posez la question parce que vous connaissiez sans doute la qualité de nos rapports. Il m’a toujours entouré et donné de bons conseils. Je vais vous faire une confidence. Avant d’accepter la charge de Premier ministre, je suis allé le consulter. Et, alors que j’énumérais les difficultés auxquelles je serais confronté, le président Omar Bongo m’a dit : « Fiston, une telle responsabilité ne se refuse pas ! » Je lui avais donc demandé s’il pouvait, à l’approche des élections en Côte d’Ivoire, venir épauler son jeune frère Compaoré, et il m’avait promis qu’il le ferait au moment opportun. Hélas, il n’est plus là !

Quels rapports entretenez-vous aujourd’hui avec son fils, le nouveau président, Ali Bongo Ondimba ?

Nous avons évidemment de bons rapports. Il était récemment à Yamoussoukro. Ce que je regrette un peu, c’est qu’avec mes responsabilités, je n’ai plus le temps d’aller régulièrement à Libreville, comme je l’aurais souhaité. Mais je ne désespère pas d’y retourner.

Vous étiez aussi « le fils » du président sénégalais, Abdoulaye Wade…

Je le reste toujours. Le président Wade est aussi mon papa. Vous voyez que j’en ai plusieurs. Le président Wade est le premier chef d’Etat avec qui j’ai parlé quand la rébellion a éclaté. Nous nous sommes longuement parlé au téléphone, et je dois dire qu’il nous a beaucoup aidés. Aujourd’hui, je peux vous faire cette autre confidence, comme les choses ont évolué : le président sénégalais est celui qui a plaidé notre cause auprès de la France. Je prévois d’ailleurs d’aller le saluer très bientôt à Dakar.

Le président Compaoré vous maintient-il toujours sa confiance ?

Ah, oui ! Si ce n’était pas le cas, vous le sauriez. Le président Blaise Compaoré et moi avons des relations de confiance, très fraternelles.

On vous dit très riche aujourd’hui ? Etes-vous devenu milliardaire ?

En Afrique, surtout en Côte d’Ivoire, et particulièrement dans le milieu des journalistes, on surfait les fortunes des gens…

Ce n’est pas une fable des journalistes, l’opinion publique spécule aussi sur votre richesse…

Je vois que vous défendez vos confrères. Non, sérieusement, je ne crois pas que je sois riche au point de posséder des milliards de francs. Non ce n’est pas vrai.

Etes-vous au moins à l’abri du besoin ?

Un Etat met en place les commodités et les moyens nécessaires pour que ses premiers responsables soient à l’abri du besoin. Sinon, ce serait dramatique.

Quel est le salaire du Premier ministre ?

Ce n’est pas un tabou, mais ce n’est pas nécessaire de donner le salaire du Premier ministre, des ministres ou du président de la République. Comme vous êtes curieux, vous pouvez accéder au livre des comptes, vous serez édifiés.

Quel est votre modèle de chef d’Etat sur le continent ?

Notre continent a eu de grands chefs d’Etat dont nous devons être fiers, et je suis toujours malheureux de voir la presse internationale et des médias africains eux-mêmes brocarder systématiquement tous ceux qui ont été chefs d’Etat sur le continent. Or tout monde ne peut pas avoir été mauvais.

Lesquels vous inspirent le plus ?

Le président Nelson Mandela, naturellement. C’est une icône universelle. Le président Houphouët-Boigny fut aussi un grand homme d’Etat, et Dieu seul sait que nous avons été parmi ceux qui l’ont combattu, qui ont critiqué son action.

Si cette rébellion, que vous avez lancée en 2002, était à refaire, le referiez-vous ?

Je pense que la cause qui a été celle des Forces nouvelles était juste. Le fait de se battre pour son identité est, de mon point de vue, quelque chose de noble. Maintenant, au regard de ce que nous avons vécus, j’estime que si c’était à refaire, nous améliorerions l’approche et la méthode.

C’est-à-dire que vous n’opterez plus pour l’option militaire ?

Après ce que j’ai fait pour parvenir à la paix, vous ne me voyez tout de même pas prôner l’option militaire ! Maintenant, on ne refait pas forcément l’histoire, on peut comprendre que la cause des Forces nouvelles est noble et que des gens aient pu décider de sacrifier leurs vies.

A quoi occupez-vous vos moments de détente ? Quels sont vos loisirs ?

Vous savez, à ce niveau de responsabilité, on sacrifie généralement ces moments-là…

Vous êtes pourtant encore bien jeune...

Hélas, oui ! Croyez-moi cependant, mes seuls loisirs se résument à recevoir mes amis à la maison autour d’une bouteille.

Ecoutez-vous de la musique ? Quels sont vos goûts musicaux ?

Oui, j’écoute de la musique dans ma voiture, de mon domicile à mon bureau. Mes goûts musicaux sont variés et vont du reggae à la variété ivoirienne, en passant par la rumba congolaise.

Vous me démentirez, si je me trompe. Vous êtes un grand fan de Koffi Olomidé !

Oui, c’est vrai, vous avez raison. Je ne m’en cache pas, j’aime la musique de Koffi. J’ai appris, au fil du temps, à apprécier sa voix et ses mélodies.

Par Thierry Hot (Envoyé spécial à Abidjan)

Fasozine

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