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Cantine scolaire à la spiruline : Une bouffée d’oxygène pour les élèves des écoles de Nayalgué "A" et "B"

Publié le mercredi 14 juillet 2010 à 01h12min

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Depuis quelques années, le Burkina Faso grâce à l’Organisation catholique pour le développement et la solidarité (OCADES/Koudougou), avec le soutien du gouvernement et de Technap, est devenu un pays producteur de spiruline. La première ferme de production de spiruline date de 2000 et est implantée dans l’enceinte du petit séminaire de Koudougou. En 2001, les travaux d’une ferme de grande envergure sont lancés à Kassou, toujours dans la commune de Koudougou.

Ferme qui a d’ailleurs été inaugurée en mai 2010. S’il est vrai que la spiruline est produite pour être commercialisée, le caractère hautement social de l’OCADES reste collé à la spiruline. C’est ainsi que pour lutter contre la malnutrition et les déperditions scolaires, un projet de cantine scolaire à la spiruline est en marche dans les écoles de Nayalgué "A" et "B" dans la circonscription d’éducation de base de Koudougou IV.

Tout a commencé en 2008 par une expérience de distribution de la spiruline dans cinq écoles de Koudougou en avril et mai. Cette opération de distribution avait permis de toucher cinq cents élèves. Elle avait en son temps, été conduite par Technap, une association française qui apporte son assistance technique à l’OCADES dans la construction des fermes. A la rentrée d’octobre 2008, Technap a souhaité aller plus loin en finançant un projet-pilote de cantine scolaire à la spiruline pour deux classes de l’école primaire publique Nayalgué "A".

Ce projet-pilote a d’abord concerné les élèves du cours préparatoire au nombre de 103 qui recevaient ainsi leur repas de midi enrichi de spiruline de novembre 2008 à juin 2009. Au regard de l’impact de la cantine à la spiruline sur ces élèves, un projet d’extension du projet-pilote aux deux écoles primaires que sont Nayalgué "A" et "B" voit le jour. A la rentrée scolaire 2009-2010, le projet s’étend aux deux écoles et couvre toute l’année au grand bonheur de l’ensemble des acteurs, à savoir élèves, enseignants et parents d’élèves.

Signalons que l’Association des parents d’élèves contribue au projet en fournissant les vivres pour le deuxième trimestre. Si ce projet cantine scolaire à la spiruline a pu être réalité et surtout tenir toute l’année sans interruption au profit des 735 élèves des écoles Nayalgué "A" et "B" en cette année scolaire 2009-2010, c’est grâce à la ýFondation Lemarchand pour l’équilibre entre les hommes et la terreý basée en France qui a accepté de subventionner le projet par l’intermédiaire de Technap partenaire de longue date de OCADES- Caritas-Koudougou.

Satisfaction et souhait de la généralisation de la cantine à la spiruline

Dans les écoles Nayalgué "A" et "B" où nous nous sommes rendu le lundi 28 juin en compagnie de Silvère Romuald Kologo, responsable de la cellule des projets à l’OCADES et coordonnateur du présent projet, ce sont des bénéficiaires tout heureux que nous avons rencontrés sur toute la ligne. Fernand Yaméogo et Assétou Ouédraogo, respectivement des classes de CM2 et CM1 de l’école Nayalgué "A" se disent contents de bénéficier de la cantine scolaire à la spiruline, car non seulement elle leur permet de bien manger, mais surtout de rester en bonne santé et les encouragent à être plus réguliers.

Quant à la directrice de l’école Nayalgué "A" Madame Idani née Zoungrana Noelie, elle indique que l’impact de la spiruline sur le rendement des élèves est très positif. Elle dit avoir constaté une évolution positive au niveau des résultats et cela a un lien direct avec la cantine scolaire à la spiruline. Grâce à la cantine dit-elle, nous avons un taux de fréquentation très satisfaisant et surtout des élèves qui tombent rarement malades. Son souhait c’est de voir l’OCADES et ses partenaires étendre ce projet à beaucoup d’écoles.

Pour Jean Baptiste Tiendrébéogo, adjoint au directeur de l’école Nayalgué "B", la cantine à la spiruline a un impact très positif sur les élèves car elle éveille et cultive leur attention et cela se ressent sur les résultats scolaires. Aussi, pour M. Tiendrébéogo, au-delà de l’OCADES et ses partenaires, il faut que l’Etat s’implique si possible afin de généraliser la cantine à la spiruline à l’ensemble des écoles du Burkina Faso.

Quant à Sayouba Zongo, président de l’Association des parents d’élèves (APE) de l’école Nayalgué "A", personne n’est plus heureux de la cantine à la spiruline que les parents d’élèves. Pour lui, le parent est aidé à plusieurs niveaux pour une bonne fréquentation de son enfant. Sur le plan alimentaire, sanitaire, et surtout la motivation d’aller chaque jour à l’école, la tâche du parent se trouve ainsi aisée. Ce qui inquiète le président de l’APE, c’est d’entendre un jour que la cantine à la spiruline va prendre fin.

De l’avis de Brahima Ouédraogo, infirmier, chef de poste du CSPS de Nayalgué, chargé du suivi sanitaire des élèves, l’impact de la spiruline sur les élèves est très visible et positif.

Avec la spiruline, la fréquentation des élèves au CSPS a considérablement baissé, et au cours des visites médicales que nous opérons régulièrement, le constat établi est que la plupart des élèves prennent constamment du poids, grandissent convenablement. L’infirmier, chef de poste de Nayalgué est du même avis que les enseignants en appelant de tous ses vœux, les autorités en charge de l’enseignement primaire et de la santé à une vulgarisation de la cantine à la spiruline à l’ensemble des écoles du Burkina Faso.

François KABORE

Sidwaya

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