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Cinquantenaire des indépendances africaines : Un tournant dans le renouveau des relations entre la France et l’Afrique

Publié le mercredi 14 juillet 2010 à 01h13min

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Arrivé le lundi 12 juillet en provenance d’Afrique du Sud où il a assisté à la finale de la 19e Coupe du monde de football, le président du Faso, Blaise Compaoré, invité d’honneur du président français, prendra part les 13 et 14 juillet 2010 à la commémoration du cinquantenaire des indépendances africaines en France marquée, cette année, essentiellement par un sommet réunissant autour du président français, Nicolas Sarkozy, douze des chefs d’Etat de l’Afrique francophone et un défilé des troupes africaines sur les Champs Elysées.

A 12 heures locales, les journalistes attendent impatiemment aux aguets les illustres hôtes. Il a fallu une heure environ pour que le président français apparaisse sur le perron de l’Elysée. On sent l’heure proche et le parterre de journalistes commence à se bousculer à la recherche d’un bon positionnement pour les prises de vue.

Quelques minutes après, le ballet des chefs d’Etat commence avec le ministre ivoirien de la Défense, Michel Amani N’Guessan. Le top de départ de ce ballet ouvre également le bal des crépitements des appareils photographiques des photographes et autres caméramen. C’est dans cette ambiance des grands jours que le président Blaise Compaoré a été accueilli le mardi 13 juillet 2010, en fin de matinée en avant-dernière position au perron de l’Elysée par son hôte Nicolas Sarkozy, juste avant le président camerounais Paul Biya, reçu en dernière position et considéré comme étant le doyen des chefs d’Etat africains.

Ils sont au total, 11 chefs d’Etat et un ministre de la Défense autour du président français, Nicolas Sarkozy pour le déjeuner de travail. Pour la circonstance, le président Sarkozy s’est entouré de son Premier ministre, François Fillon, du président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, des ministres des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi, Christine Lagarde, de la Défense, Hervé Morin, de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire, Eric Besson, du secrétaire d’Etat à la Défense et aux Anciens combattants, Hubert Falco et le secrétaire général du cinquantenaire des indépendances africaines, Jacques Toubon.

Selon un communiqué de presse de la présidence française, à travers cette invitation, le président de la république a voulu exprimer la reconnaissance de la nation aux soldats venus des anciennes colonies qui ont combattu pour leur liberté. La présence de ces pays sera également une occasion de confirmer la rénovation des liens privilégiés avec l’Afrique et de construire avec les partenaires africains, une relation résolument équilibrée, transparente et décomplexée.

La présence des chefs d’Etat permettra enfin, de célébrer la dimension contemporaine de l’héritage commun et la force des liens humains qui unissent les pays africains et la France. Le déjeuner de travail consacre ainsi le partenariat « rénové » entre la France et les pays africains invités et permettra de faire le point sur les évolutions engagées au cours des dernières années et de tracer les perspectives pour l’avenir.

Revitalisation de la relation entre la France et l’Afrique Il convient d’abord, de rappeler que c’est en juin 2009 que le président français, Nicolas Sarkozy avait lancé l’initiative « 2010-Année de l’Afrique » en mandatant un ancien ministre, Jacques Toubon, président de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, pour coordonner les festivités à l’occasion du cinquantenaire des indépendances africaines.

L’objectif de cette initiative est clair aux yeux des autorités françaises : une histoire partagée dont le cinquantenaire devrait marquer en réalité, un « tournant » et un « renouveau » dans les relations entre 14 Etats d’Afrique subsaharienne et la France. Et aussi étendre les valeurs de paix et de coopération mutuelle.

C’est la raison pour laquelle le secrétaire général du cinquantenaire des indépendances africaines, Jacques Toubon, a confirmé au cours d’une conférence de presse que cette commémoration des indépendances africaines en France doit être comprise comme un arrêt sur images, afin de regarder « les choses en face » en France, en Afrique et en Europe. Rappelant qu’il y a 50 années que le Général de Gaulle conduisait à son terme, le mouvement qu’il avait lui-même initié seize ans plus tôt à Brazzaville, M. Sarkozy a souligné qu’il ouvrait ainsi aux pays et aux peuples africains la voie de l’émancipation et de l’indépendance et que cet anniversaire d’un moment aussi fort de l’ histoire commune méritait d’être relevé.

Conscient que cette commémoration en France du cinquantenaire des indépendances africaines fait l’objet de polémique aussi bien en Afrique qu’en France, le président français a affirmé avec force que cela n’est pas l’expression d’une nostalgie coloniale, ou encore la tentation pour la France de s’approprier la célébration des indépendances africaines.

« C’est un contre-sens absolu, et c’est bien mal me connaître que de penser que je puisse être inspiré par un quelconque sentiment de nostalgie envers une période dont j’ai, plus d’une fois, souligné l’injustice et les erreurs », a-t-il soutenu. Selon le président Sarkozy, l’objet de cette rencontre est de « célébrer la force des liens que l’Histoire a tissés entre nos peuples. Et la force de cette rencontre, c’est de construire ensemble notre avenir ». Soulignant que la notion de « pré-carré » a vécu et que la France ne se prétend plus, ne se veut plus être le partenaire exclusif, ni même, dans certains domaines, le partenaire principal, M. Sarkozy se réjouit que des pays africains se soient ouverts à de nouveaux horizons.

« La France continuera de s’impliquer de plus en plus dans votre région, dans votre continent et dans d’autres. Tout ceci est normal et sain, je dirais même salutaire », a-t-il laissé entendre. Pour le numéro un français, l’Afrique a acquis depuis deux décennies un poids nouveau et que les Français et Européens savent désormais que c’est avec toute l’Afrique qu’ils doivent trouver des solutions communes à des défis communs.

« Et nous savons désormais que c’est du destin de l’Afrique que dépendra notre propre destin », a-t-il dit, précisant que la notion même de « relations privilégiées », de « relations spéciales », charrie des soupçons et des fantasmes. « …Je crois que notre amitié mérite mieux que ces stéréotypes. La meilleure réponse est que nous assumions ensemble, sans complexe et sans arrière-pensée, cette relation spéciale », a fait remarquer le président Sarkozy.

Soulignant que des contingents des armées africaines ouvriront le traditionnel défilé du 14-Juillet, le président français a dit être heureux et fier que des soldats africains soient les premiers à défiler sur les champs Elysées pour la Fête nationale.

« C’est un honneur, que la France n’accorde qu’à ses amis les plus proches, et c’est une façon pour nous de souligner la force de notre relation », a-t-il fait remarquer, insistant sur le fait qu’il est des dettes qui ne s’éteignent jamais et qu’il était temps de la reconnaître avec toute la solennité qui convient.. Selon lui, c’est le cas de celle que la France a contractée envers les pays africains, où commença de briller, voici 70 ans, la flamme de la France libre, et dont les fils ont versé leur sang pour libérer la France.

« C’est également pour témoigner de notre reconnaissance indéfectible envers les anciens combattants originaires de vos pays, que nous souhaitons les voir bénéficier désormais des mêmes prestations de retraite que leurs frères d’armes français. C’est une décision prise ce mardi 13 juillet 2010 en Conseil des ministres pour une « égalité parfaite » entre les anciens combattants de France et d’Afrique.

Le président français a également plaidé pour que l’effort de rénovation de la relation qu’illustre la renégociation des accords de défense qui liaient la France à 8 pays africains, ou encore les engagements souscrits par le secteur privé français à Nice, soient poursuivis. « Nous devons nous parler librement, de tout, sans tabou, d’égal à égal », a laissé entendre le numéro un français, précisant que c’est par amitié et par solidarité et aussi, par intérêt.

Pour appuyer cette ambition, la France entend mobiliser tous les acteurs publics et privés pour développer l’offre de formation professionnelle dans les pays africains. « Au cours des trois années à venir, nous consacrerons 180 millions d’euros, pour former 50 000 jeunes Africains par an », a-t-il dit. En matière de coopération militaire, la France s’engage également à débourser 300 millions d’euros sur les trois prochaines années afin de former 12 000 militaires africains au maintien de la paix. Sur les Champs-Elysées, le 14 juillet, défilera un contingent de l’armée de chaque pays concerné, aujourd’hui souverain.

En réponse au discours du numéro un français, le président du Cameroun, Paul Biya, doyen des chefs d’Etat a indiqué que pour les Africains, l’indépendance revêt une double signification, à savoir qu’elle est d’abord synonyme de liberté et ensuite, accéder aux responsabilités. Rappelant que la colonisation ne fut pas « un long fleuve tranquille », le président camerounais s’est félicité que grâce au général De Gaulle, la colonisation connut une fin heureuse.

Sur le bilan des indépendances africaines, M. Biya trouve que l’aspiration à la justice et le partage de la langue française sont des atouts pour les pays africains.

Issa SOMA, envoyé spécial à Paris

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 14 juillet 2010 à 06:31, par Le Lutteur En réponse à : Cinquantenaire des indépendances africaines : Un tournant dans le renouveau des relations entre la France et l’Afrique

    Ma kiinndi kaamba a tous les presidents qui se sont rendus pour feter leur honte en france ce 14 Juillet. J’ aurai aime etre toujours sous la coupe du colon. Honte aux dirigeants de toute l’ Afrique noire francophone !!!! chrrrr

    • Le 14 juillet 2010 à 20:50 En réponse à : Cinquantenaire des indépendances africaines : Un tournant dans le renouveau des relations entre la France et l’Afrique

      Je pense que le prétendu "lutteur" (déjà à terre en raison de ses propos désobligeants) a dû être conçu par insémination artificielle. Autrement dit, il aurait eu la pudeur d’ingurgiter des termes aussi vulgaires qui le déshonorent et déshonorent encore plus ses parents pour l’éducation nécessaire qu’il devrait recevoir. On ne sait pas d’ailleurs au nom de quelle légitimité ce "non makindbiiga" s’exprime de cette manière. Je dis plus que CHRRRRRRR et carton rouge direct. si le modérateur peut nous épargner ce type d’intervention, ce serait bien. ouf !

  • Le 14 juillet 2010 à 07:16, par Paris Rawa En réponse à : Cinquantenaire des indépendances africaines : Un tournant dans le renouveau des relations entre la France et l’Afrique

    « en fin de matinée en avant-dernière position au perron de l’Elysée par son hôte Nicolas Sarkozy, juste avant le président camerounais Paul Biya, reçu en dernière position et considéré comme étant le doyen des chefs d’Etat africains. »

    - Qui crée et qu’est-ce qui légitime ce malheureux titre de doyen des chefs d’État africains, quand on sait qu’il ne peut revenir qu’à ceux qui triche pour ce maintenir au pouvoir ? La France nie dans son attitude tout relent de néocolonialisme. Pourquoi alors son protocole organise la réception des chefs d’État, de manière à donner à ceux qui respecte le moins la démocratie dans leur pays ? En quoi BIYA, est-il légitime pour prendre la parole au nom des autres chefs d’État devant le président français ?

    - La France pratique toujours avec l’Afrique et encourage en Afrique, de manière feutrée, la loi du plus fort. La diplomatie française est toujours du côté des hommes forts d’Afrique, plus qu’elle n’est à l’écoute des peuples d’Afrique. Si la France veut comprendre pourquoi elle est de plus en plus détestée par les populations africaines, qu’elle relise le discours que Barack Obama a adressé aux africains au lors de son voyage au Ghana. L’Afrique n’a plus besoin d’homme fort, mais d’institutions fortes et respectées par les dirigeants.

    - On ne peut pas évoquer l’histoire commune entre la France et les pays africains pour s’autoriser à faire n’importe quoi. Une fête est un symbole qui s’explique par le passé pour traduire une situation actuelle et un projet d’avenir. C’est pour cette valeur symbolique qu’aucun pays ne va commémorer sa fête nationale de son indépendance à l’étranger, et qui plus est, en marge de la fête nationale de l’ancien colonisateur. C’est ridicule quant au symbole et c’est humiliant et ruineux pour l’image de l’Afrique dans le monde ! Nous seront toujours la risée des autres (latins et asiatiques y compris) qui seront tentés de toujours traiter avec nos dirigeants et avec nos peuples comme on fait avec des enfants qui ne comprennent pas dans quel monde ils vivent. Mais nos chefs d’État ne semblent même pas s’apercevoir de cela ! Les images et les symboles, ça compte énormément. N’attendez pas que la France, même invitée par l’Allemagne, aille célébrer sa libération en marge de la fête nationale Allemande sous prétexte d’amitié ou d’histoire commune ! D’ailleurs, la France n’a jamais fêté sa libération en Afrique, et pourtant, Brazzaville a été la capitale de la France libre pendant l’occupation nazie. Oui, il n’y a qu’aux chefs d’États africains, salivant toujours à l’odeur du fric facile, et désireux d’exister diplomatiquement et médiatiquement à l’international, il n’y a qu’à ces assoiffés d’honneur festif à tout prix que l’on peut faire avaler cette grosse couleuvre du 14juillet 2010. Quant à eux, les peuples, aussi bien français qu’africains, ne sont pas dupes !

    • Le 14 juillet 2010 à 21:00 En réponse à : Cinquantenaire des indépendances africaines : Un tournant dans le renouveau des relations entre la France et l’Afrique

      Vous avez raison sauf que vous avez savamment occulté le fait que le droit d’aînesse de par l’âge en Afrique est un symbole aussi fort que la démocratie que vous réclamez à cor et à cri.
      Pour le reste, vous êtes à côté de la plaque car la réalité politique est toute autre. Et si des gens comme vous pouviez changer cette situation et ne le font pas au pire, c’est criminel, au mieux, c’est du dédain pour les peuples africains et français. Compris ?

  • Le 14 juillet 2010 à 07:48 En réponse à : Cinquantenaire des indépendances africaines : Un tournant dans le renouveau des relations entre la France et l’Afrique

    envie de vomir !!! c’est dégueu !!

  • Le 14 juillet 2010 à 12:48 En réponse à : Cinquantenaire des indépendances africaines : Un tournant dans le renouveau des relations entre la France et l’Afrique

    après la mort de la mojorité des ancien combatants on leurs donnent des droits.

  • Le 14 juillet 2010 à 12:49 En réponse à : Cinquantenaire des indépendances africaines : Un tournant dans le renouveau des relations entre la France et l’Afrique

    Sarko viendra t’il pour les fêtes d’independance

  • Le 14 juillet 2010 à 14:20, par KELMENDI Ali En réponse à : Cinquantenaire des indépendances africaines : Un tournant dans le renouveau des relations entre la France et l’Afrique

    C’est simplement HONTEUX !

  • Le 15 juillet 2010 à 00:47, par ERIC SOW En réponse à : Cinquantenaire des indépendances africaines : Un tournant dans le renouveau des relations entre la France et l’Afrique

    Que dire,vive la cote d’ivoire revolutionnaire . Dire que son premier president fut un assistant imperialiste ,VIVE LAURENT et j’imagine SANKARA dans sa tombe.Repose toi car la vie reserve de tres grand surprise.

    ERIC SOW : VIVE LE BURKINA REVOLUTIONNAIRE.

  • Le 26 juillet 2010 à 21:23, par Hermann En réponse à : Cinquantenaire des indépendances africaines : Un tournant dans le renouveau des relations entre la France et l’Afrique

    « Il est clair que dans vingt, trente, quarante ans c’est en Afrique, et en particulier dans l’Afrique subsaharienne qu’on va trouver les hommes, les terres, les ressources, c’est donc un continent ou les enjeux de l’avenir seront majeurs » Conférence de presse de Jacques Toubon au CAPE (1er avril 2010) Chic !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! La bourgeoisie française renouvelle le contrat du renforcement de l’exploitation néo-coloniale. Notre tour va venir où les armes vont crépiter. Que ce moment arrive pour que âme puisse enfin avoir la paix. Le combat révolutionnaire va venir ça sera notre armes pour abattre l’impérialisme français dans nos pays

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