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Ayamard Kabré, Président de la "Fondation Blaise Compaoré pour la paix"

Publié le mardi 31 août 2004 à 07h19min

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La Fondation Blaise Compaoré pour la paix, vous connaissez ? Si c’est non, ça tombe bien. Son président national, M. Evance Aymard Kabré, est venu nous en parler.

Qu’est-ce qui vous a poussé à créer une Fondation Blaise Compaoré pour la paix ?

C’est une initiative de jeunes qui, face aux actions du chef de l’Etat en faveur de la paix, se sont retrouvés en 1995 pour mettre en place cette structure, en vue de promouvoir la paix. A l’époque, quand nous avons déposé le dossier pour la reconnaissance, il nous avait été dit qu’il fallait au préalable l’autorisation du chef de l’Etat. La présidence a répondu favorablement. D’association, nous sommes devenus aujourd’hui une organisation non gouvernementale (ONG) reconnue par le BSONG, qui assure le suivi de nos activités.

De quoi vit la Fondation Blaise Compaoré pour la paix ?

En plus de l’action de ses membres, la Fondation vit des gestes de générosité de certaines personnes ressources, qui n’hésitent pas à nous approcher lorsque nous leur adressons des requêtes. Lorsqu’ils trouvent que notre projet est viable, ils nous appuient avec les moyens dont ils disposent.

La Fondation cherche à promouvoir la paix. Cette recherche de la paix n’est-elle pas compromise par les multiples accusations d’ingérence dont est victime notre pays, la dernière en date provenant de la Mauritanie ?

Face à cette question, j’éprouve quelques réserves, car elle est éminemment politique. C’est, je pense, un problème d’Etat à Etat. Ce n’est pas du ressort de la Fondation de donner un point de vue. Nous ne sommes qu’une ONG qui prônons la paix.

Après une dizaine d’années d’existence, votre Fondation semble méconnue du grand public. Est-ce un manque de dynamisme ou une stratégie ?

Nous agissons dans la discrétion. Par ailleurs, nos moyens sont limités. Ils proviennent de nos membres et d’autres personnes qui veulent bien nous appuyer. Si le grand public ne connaît pas la Fondation, par contre, au niveau des institutions, nous sommes très bien connus.

De tous les projets d’activités, lesquels avez-vous pu réaliser ?

En solidarité avec la Croix rouge et le ministère de l’Action sociale, nous avons pu venir en aide à nos compatriotes revenus de la Côte d’Ivoire, par un appui en vivres et en médicaments, avec en sus une formation pour une intégration dans le tissu économique. Nous avons réalisé un bosquet de la paix à Laongo. Nous organisons également de petites conférences par-ci par-là et nous avons procédé à la mise en place de notre structure dans certaines localités, car pour le moment, nous ne couvrons pas toutes les provinces. Nous agissons dans le domaine de la conservation des sols, par l’installation de cordons pierreux et de fosses fumières.

Nous comptons, pour promouvoir l’instruction civique, mettre en place une grande bibliothèque où toute personne pourra avoir accès aux écrits parlant de la paix. Nous avons également des projets basés sur la lutte contre le Sida. Par ailleurs, nous avons des partenaires en France et au Canada, qui nous envoient des habits de seconde main, que nous distribuons aux personnes démunies. Mais nous pensons que nous pourrions faire mieux si nous avions plus de moyens.

On remarque que tous vos cordons pierreux et fosses fumières ont été faits à Ziniaré. Pourquoi ?

C’est une région que je connais très bien pour avoir travaillé dans une ONG de la place. J’ai jugé que je pouvais les appuyer. Mais c’est une action qui va s’étendre encore plus loin. Nous sommes ouverts à d’autres projets venant d’autres provinces.

N’est-ce pas parce que c’est le village du chef de l’Etat ?

Enfin ! Ne dit-on pas que la charité bien ordonnée commence par soi-même ?

Une grande partie de l’opinion pense que ceux qui créent des regroupements du genre sont des "cocos" stratégiques, attirés par le gain facile. Qu’en dites-vous ?

Nous, nous existons depuis 95. Si tel était le cas, les gens allaient le ressentir. Je ne pense pas que la création d’une association répond toujours à un besoin personnel. C’est plutôt un idéal, une conviction qu’on a et on s’attelle à cela. En ce qui nous concerne, nous avons d’autres activités sur lesquelles nous nous appuyons pour garantir notre pitance quotidienne. Seulement, on ne peut dissocier la création d’une association des moyens qui doivent être mis en œuvre pour l’entretenir. Comme l’homme, une association ne vit pas seulement d’amour et d’eau fraîche. C’est vrai qu’actuellement il y a une floraison d’associations de soutien au président. Je trouve cela bien, mais on ferait mieux de les regrouper.

Avez-vous rencontré le premier concerné par la Fondation, à savoir le président Blaise Compaoré ?

Le bureau de la Fondation, non. Mais lors de certaines rencontres dans un cadre informel, nous avons eu certains échanges. Cependant, lorsque nous avons un projet d’une grande envergure, nous avons toujours obtenu son soutien.

Déjà nous avons obtenu son accord pour créer la fondation en son nom. C’est beaucoup. Maintenant, notre vœu le plus cher, c’est de pouvoir le rencontrer pour lui exposer nos projets et avoir des suggestions. Aujourd’hui, ce dont nous avons besoin, c’est d’un appui institutionnel. Certes, nous sommes dans le bénévolat, mais pour bien fonctionner, nous avons besoin d’un siège. Ce sera un endroit où les membres pourront venir s’imprégner des idéaux et des recommandations du bureau exécutif. Nous cherchons des appuis pour la réalisation de projets qui, loin d’être utopiques, sont un tremplin pour l’évolution de la jeunesse burkinabè.

Entretien réalisé par Issa K. Barry
Observateur Paalga

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