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SOLIDARITE NATIONALE : Où est passé l’Etat ?

Publié le mardi 13 juillet 2010 à 00h38min

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C’est un phénomène de société qui a tendance à ne plus émouvoir. Les colonnes des journaux sont régulièrement inondées de SOS de nécessiteux, qui ne savent plus à quel saint se vouer, soit parce que leur enfant souffre d’une malformation, soit parce qu’ils doivent subir une intervention qu’ils ne peuvent supporter, faute d’argent. Comme il existe encore des Burkinabè au grand cœur, certains n’hésitent pas à délier le cordon de la bourse et leurs contributions passent quelquefois par les médias qui ont lancé le SOS. Que c’est beau, l’élan de solidarité de ces personnes dont la charité n’est pas forcément criée sur tous les toits !

Ce qui l’est moins, c’est qu’on a la désagréable impression que l’Etat est invisible. A notre connaissance, le gouvernement a fait l’option de la solidarité nationale depuis quelques années. Le ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale a, pour ce faire, créé le fonds national de solidarité et initié le mois de la solidarité chaque année. Mais, il nous semble que, comme dans certains domaines, les principes sont édictés mais il manque des moyens conséquents. Ce qui amène parfois à se demander : quelle est la part du budget national réservée à ce département ministériel ? Nous ne sommes peut-être pas dans le secret des dieux, mais l’Action sociale fait assurément partie des départements les plus démunis et qui n’a pas les moyens d’agir efficacement.

Comment peut-elle alors secourir les plus pauvres qui ont faim, soif, qui sont malades quand on manque soi-même de moyens ? C’est une question de volonté politique même si tout est prioritaire dans un pays pauvre comme le nôtre. Quand on croit aux vertus de la solidarité, il faut doter ce ministère de moyens suffisants pour agir et efficacement. Dans tous les cas, une situation de dénuement n’a pour seul effet que de démotiver les agents de ce département qui, soit dit en prenant, crient régulièrement à des conditions de vie et de travail difficiles. Il faut également déplorer le manque de visibilité du Fonds national de solidarité. Dans quelle circonstance cette caisse peut intervenir et quels sont les critères d’interventions ?

Tout ce que l’on sait, c’est que de nombreuses personnes après des SOS infructueux, disent n’avoir pas eu gain de cause et certains ont été dirigés vers d’autres services. Si des nécessiteux se tournent vers la presse pour "vendre leur maladie", c’est que, pour le moment, aucun système public d’assurance maladie n’existe et les mutuelles privées ne sont qu’à leurs débuts. Or, des privilégiés (des dignitaires), à la limite, soignent leur rhume à Paris, à Genève, à Rabat ou au Qatar. Non, l’Etat burkinabè doit exister pour tout le monde. Si ces SOS continuent, c’est qu’il y a un problème quelque part. Et cela, le gouvernement devrait s’en occuper afin que les plus démunis puissent trouver toujours réconfort et que la solidarité ne s’arrête pas uniquement à des actions inachevées de particuliers.

SIDZABDA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 13 juillet 2010 à 11:08 En réponse à : SOLIDARITE NATIONALE : Où est passé l’Etat ?

    Avec ces réalités de misère poignante ,il ya des gens qui continuent de « vuvuzèler » nos dignitaires et demandent même qu’ils s’ éternisent dans leur naam !

  • Le 13 juillet 2010 à 15:42, par nosalade En réponse à : SOLIDARITE NATIONALE : Où est passé l’Etat ?

    Je me réjouis de constater que la question de l’organisation de la solidarité nationale préoccupe de plus en plus nos concitoyens. Il est à regretter que la solidarité dans nos pays africains demeure essentiellement interindividuelle. C’est la grande différence avec la solidarité occidentale qui, elle, s’exprime avant tout à l’échelle nationale... Il nous faut organiser la solidarité à l’échelle nationale pour, d’une part, justifier la raison d’être de l’Etat, d’autre part, permettre aux individus d’investir pour développer le pays. En effet, quelle est la raison d’être d’un Etat qui laisse pour compte les citoyens les plus démunis ? Et comment le citoyen pourrait-il investir pour développer son pays dès lors qu’il doit continuellement faire face aux imprévus familiaux (dépenses de santé, de funérailles...) ?

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