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DELESTAGE A KONGOUSSI : Décharge de colère sur la SONABEL

Publié le lundi 12 juillet 2010 à 00h37min

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La ville de Kongoussi connaît un délestage permanent depuis avril 2010. Mais ces derniers temps, la situation s’est de nouveau aggravée avec une nouvelle panne d’un des groupes électrogènes de la centrale de Kongoussi. Face à cette situation, certains habitants déchargent leur colère sur la SONABEL de Kougoussi et demandent à cette société de prendre ses responsabilités, à travers ce micro trottoir que nous avons réalisé.

Boukary Sawadogo, vendeur de poisson frais : Le délestage joue négativement sur notre activité. Vous savez que nous vendons du poisson et dans de pareilles situations, nous payons un lourd tribut. Malgré notre volonté et notre disponibilité à débrancher nos congélateurs à chaque coupure, nous avons néanmoins abîmé un congélateur. C’est pourquoi je profite de l’occasion pour inviter les responsables de la SONABEL à tout mettre en œuvre pour pallier cette situation.

Ousséni Ouédraogo, couturier : Les coupures intempestives nous ont beaucoup perturbés. Je travaille avec des machines électriques, ce qui fait qu’en cas de coupure, je ne peux rien faire.

Pour pouvoir travailler, j’étais obligé d’acheter un groupe électrogène. Présentement, avec les longues coupures, je démarre mon groupe et avec environ 4 litres d’essence, j’arrive à tenir sans problème. A mon niveau, Je n’ai enregistré aucun dégât matériel mais le fait d’être habitué au courant fait que je ne suis pas à l’aise en travaillant avec le groupe. Aussi, vous savez que tout passe par l’énergie actuellement, ce qui fait que la population a des difficultés en cas de coupure. Comme message, j’invite les responsables de la SONABEL à redoubler d’efforts pour résoudre le problème qui a déjà perduré.

Michel Bel, gestionnaire de la DPEBA : Le délestage de Kongoussi nous crée beaucoup de soucis parce qu’on n’arrive plus à travailler correctement. J’ai appris que ce sont des pannes de machines qui, semble-t-il, sont indépendantes de leur volonté. Mais tout compte fait, nous sommes dans un service où presque tout le monde travaille avec l’ordinateur et quand une coupure intervient, nous sommes obligés d’arrêter de travailler. Alors, je souhaite que la situation revienne à la normale le plus rapidement possible.

Siméon Ouédraogo, agent d’administration : Personnellement, je n’ai pas grande connaissance du problème de la SONABEL. Mais je sais qu’au début du délestage, un communiqué sur le programme avait été diffusé. Pour ce fait, je demande aux gens de comprendre la situation parce que c’est une première du genre depuis l’implantation de la SONABEL en 1997. Donc, je pense qu’il faut donner du temps à la SONABEL de bien faire son travail.

Dénis Gansonré, gérant de bar : Nous avons subi le délestage depuis longtemps mais nous ne savons pas pourquoi cela est arrivé. La situation est très mauvaise pour nous. On peut passer toute la journée sans électricité et cela joue négativement sur notre rendement. A l’endroit de la SONABEL, je lui demande de voir avec l’Etat afin qu’ensemble ils débloquent la situation de Kongoussi sinon ça ne va pas du tout.

Daouda N. Zoromé, maire de Kongoussi : Les coupures intempestives empêchent le fonctionnement des services. Mais le grand problème, c’est l’hôpital. J’étais là-bas récemment pour voir un malade, mais quand les coupures interviennent, l’intérieur des salles d’hospitalisation devient invivable. Vraiment c’est une situation préoccupante. La plupart des services dépendent de la SONABEL et, en cas de coupure, tout est paralysé dans la ville. A titre d’exemple, en cas de coupure, la pression de l’eau baisse et parfois même disparaît. Imaginez-vous une ville comme Kongoussi sans électricité ni eau. C’est pourquoi, en tant que maire, je souhaite que la situation trouve une solution afin que les activités socio- économiques de la cité soient de nouveau redynamisées.

Salifou Ouédraogo, vendeur de yaourt : Vraiment, le problème de la SONABEL, on ne sait plus quoi dire. Je subis d’énormes pertes à cause des coupures. Chaque fois que nous préparons le yaourt, on est obligé de vider et de jeter parce que les coupures interviennent au hasard ces jours-ci. On dirait que notre secteur (secteur 3) est beaucoup plus concerné par ces délestages que les autres. Seulement, je ne comprends pas pourquoi la SONABEL n’a pas pu prévoir cette situation. Il faut qu’elle redouble de professionnalisme sinon ça ne va pas. Même la facturation connaît des problèmes. Nous avons l’habitude de payer entre 46 000 et 47 000 F CFA. Mais malgré les coupures, la dernière facture est venue à 86 000 F CFA. Comment pouvez-vous comprendre cette situation ? A cela s’ajoutent des dégâts matériels. Nous sommes à un 3e moteur de congélateur bousillé à cause des coupures intempestives.

Adama Zoromé, entrepreneur : Vraiment, je ne sais pas pourquoi il y a délestage parce que je n’ai pas approché la SONABEL. Sauf les rumeurs de la ville qui font état de panne de groupe à la centrale. Tout ce que je peux dire, c’est que les coupures intempestives nous empêchent de travailler. Je suis entrepreneur, j’ai monté un dossier la dernière fois et je n’ai pas pu le tirer faute d’électricité. Cette situation m’a causé beaucoup de tort et je profite lancer un cri du cœur à la Direction générale de la SONABEL pour ne pas dire à l’Etat afin qu’elle résolve rapidement le problème de Kongoussi qui a déjà assez duré. Avec cette situation d’obscurité dans la ville, le banditisme ne fait que se développer. Le grand problème est que l’hôpital est aussi touché par les coupures. Il est bien vrai que leur groupe a été réparé, à ce niveau, mais il paraît que la consommation en carburant est élevée. Il faut que l’Etat fasse tout son possible pour que Kongoussi retrouve son électricité parce qu’on ne peut pas rester comme cela.

Arsène Sawadogo, tenancier de boîte de nuit : Notre entendement par rapport au délestage de Kongoussi est qu’il s’agit de panne de groupes et, selon les mêmes sources, les pièces seraient en train d’être acheminées à Kougoussi. Seulement, nous n’arrivons plus à comprendre la situation parce qu’elle a trop duré. Je suis un tenancier de boîte de nuit, avec les coupures intempestives, je perds la clientèle et le grand problème, c’est que les coupures interviennent le jour comme la nuit. A ce rythme, nous risquons d’endommager nos matériels. La SONABEL avait parlé d’interconnexion avec Ouaga depuis 1999. Dix ans après, rien n’est fait. Présentement, avec les matchs de la Coupe du monde, je suis obligé de m’approprier un groupe électrogène rien que pour les matchs. Mais cela ne résout pas mon problème. Il faut que la direction de la SONABEL fasse de son mieux pour nous sortir de cette situation parce que nous faisons partie du Burkina et nous ne méritons pas ce traitement. Vraiment, on en a marre.

Propos recueillis par Asmado RABO

Le Pays

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