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Echanges d’espions entre USA et Russie : Derniers miasmes de la guerre froide

Publié le lundi 12 juillet 2010 à 00h36min

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A Yalta en 1945, les Accords conclus entre Churchill, Roosevelt et Staline prévoyaient l’organisation d’élections libres en Europe de l’Est, les pays où s’expérimentait le communisme à la sauce russe. Ces supposés scrutins n’auront jamais lieu. Dans ces zones où régnait en maître l’Armée rouge, les communistes ont un pouvoir absolu. “De Stettin, sur la Baltique, à Trieste, sur l’Adriatique, un rideau de fer est descendu sur le continent”, a alors assené Churchill, le 5 mars 1946. Rideau de fer ! l’expression sera brevetée dans le langage politique.

Le monde était désormais bipolaire : l’Est, caractérisé par le communisme lénino-stalinien, et l’Ouest dit libre, territoire du capitalisme. Les deux (2) Allemagnes d’alors illustraient à merveille cette césure et il fallait la chute du Mur de Berlin en novembre 1989 pour que s’estompe petit à petit ce distinguo.

Mais entre l’Archipel du Goulag d’Alexandre Soljenitsine et la destruction de ce mur, il y a eu la chute de Phnom Penh en avril 1975, et bien avant cette guerre du Vietnam, le rapport de Nikita Krouchtchev sur les méthodes de Staline, faites de purges, de terreur et de culte de la personnalité. Et bien sûr la longue guerre froide entre les deux (2) blocs dont les têtes de ponts étaient les Etats-Unis d’Amérique et l’Union des Républiques socialistes soviétiques (URSS).

La guerre chaude avec canons, baïllonnettes, chars, et escadrilles a fait place à une autre guerre dite froide, rampante, silencieuse, et pernicieuse, via des agents à double ou triple vie, déclinée sommairement à travers des films tels le mythique personnage James Bond (007) de Ian Fleming ou celui de OSS 117.

La réalité est souvent plus mitigée, mais les agents secrets existent bel et bien. Ils mènent souvent une vie paisible dans les ambassades et ONG si ce n’est d’honnêtes citoyens venus s’installer dans le pays à espionner. Les récentes arrestations d’espions “popov” par les Américains viennent rappeler que la guerre froide se poursuit entre Est et Ouest, même si la ligne de démarcation entre les deux n’est plus si nette. Fin juin 2010, dix (10) espions russes ont été pris dans la nasse aux USA, emprisonnés puis échangés contre quatre (04) prisonniers Américains condamnés pour espionnage en Russie.

Evénement banal depuis quelques années entre Washington et Moscou car, c’est connu, le FBI et le FSB (ex-KGB) travaillent souvent la main dans la main, lorsque les intérêts de la Maison Blanche et du Kremlin l’exigent. Ces échanges d’espions mettent également en relief que la politique d’entente ou d’intérêt, instiguée par Barack Obama avec son homologue Dimitri Medvedev, peut porter les fruits escomptés.

Le nucléaire iranien qui donne de l’urticaire aux Américains a besoin d’être éradiquer, et l’Amérique ne saurait se passer du partenaire russe. Ce dernier sollicite également l’appui des USA pour accéder au juteux marché de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC).

Au fil des années, les espions continueront donc certes d’exister (et déréchef la guerre froide)mais comme de tout le temps, ils seront graciés ou sacrifiés selon les impératifs étatiques russes. Les présents échanges américano-russes en la matière ne sont qu’un avatar de cette guerre froide qui manifeste sans doute ses derniers miasmes .

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

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