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A la recherche des cartes d’identité

Publié le jeudi 8 juillet 2010 à 00h42min

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24 heures après la conférence de presse animée par le colonel Abdou Diallo, le directeur général de l’Office national de l’identification (Oni), et suite aux récriminations des populations, une équipe de Fasozine.com s’est rendue à la direction du service des passeports qui abrite la coordination de la région du centre en charge de la confection de la carte nationale d’identité burkinabè (CNIB). Si les citoyens ont accepté témoigner, ce ne fut pas le cas avec le coordonateur.

Il était 11h30, ce mardi 6 juillet, lorsque nous arrivons au service des passeports. La cour grouille de monde. Des groupes se sont formés, non loin des piles de cartes d’identité entreposées sur des tables. D’autres sont encore dans des cartons. Des citoyens venus retirer leurs cartes, fouillent dans les différents lots. « Comment t’appelles-tu ? », demande un agent de police à une dame visiblement paniquée car ne retrouvant pas sa CNIB. « Assanata Nikiéma », répond-elle à son interlocuteur, qui, en la guidant, lui explique que les cartes sont disposées par ordre alphabétique. Elle revient au bout de quelques minutes, triomphante, remercier le policier pour sa collaboration. Car elle venait de retrouver sa carte qu’elle affirme chercher depuis un mois.

Tous les bénéficiaires n’ont pas cette chance. « J’ai établi ma carte en février et jusqu’à ce jour je ne l’ai pas obtenue. Chaque fois on me dit de revenir. Je suis allé même au siège de l’Oni à Ouaga 2000. On m’a renvoyé ici », avance Moussa Ouédraogo. Son compagnon, un fonctionnaire, lui souhaite que les horaires des retraits soient revus. « A partir de 12h, on ne peut plus retirer sa pièce. Il faut attendre 15h. Pour un fonctionnaire c’est difficile. Je vois mal un responsable accorder une permission à un agent pour juste venir retirer sa pièce », soutient-il. Gaoussou Tapsoba, lui dénonce de l’anarchie. « Les agents de l’Oni entassent les cartes sur les tables et vaquent à leurs occupations », s’offusque t-il.

Outre ceux qui viennent pour les retraits, il y a ceux qui sont là pour se faire établir la CNIB. Ces derniers déplorent la non disponibilité de chaises ou de bancs pour leur permettre, surtout les personnes âgées, de s’asseoir pour mieux supporter le temps d’attente qu’ils trouvent long.
Après cette visite, nous avons eu l’impression que se sont les CNIB confectionnées au mois de février dernier qui posent problème. Nous avons alors tenté de rencontrer le coordonnateur du centre pour en savoir plus. Mais celui-ci n’a pas voulu s’exprimer. Et nous sommes repartis du centre sans vraiment savoir pourquoi, malgré le travail énorme qu’ils abattent, si l’on se réfère aux chiffres de l’Oni , les agents de l’Office sont l’objet d’autant de critiques malveillantes de la part des usagers.

Joël Zoundi

Faozine

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Vos commentaires

  • Le 8 juillet 2010 à 15:17, par Yunus En réponse à : A la recherche des cartes d’identité

    Au mois de fevrier alors que j’étais en mission dans le Sanmatenga, j’ai entendu une autorité dire qu’il y a un véritable désordre dans la distribution des CNIB. Des pièces établies à Kaya par exemple pour des personnes résidents à Kaya, se sont retrouvées à Pissila ou à Tougri. Comment cela est-il arrivé ? Question.

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