LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Lutte contre l’insécurité : L’arme de la communauté

Publié le mercredi 7 juillet 2010 à 00h51min

PARTAGER :                          

Le ministre de la Sécurité, Emile Ouédraogo a rencontré, le lundi 5 juillet 2010 à Fada, les acteurs de la lutte contre l’insécurité dans la région de l’Est. L’objectif de cette rencontre était de s’imprégner des réalités sur le terrain et de réorienter la stratégie de lutte en mettant l’accent sur la collaboration des comités locaux de sécurité.

Revoir la stratégie de combat pour mieux impliquer les comités locaux de sécurité et la population dans la lutte contre l’insécurité. C’est sous ce signe que le ministre de la Sécurité, Emile Ouédraogo, a rencontré les différents acteurs de la lutte contre l’insécurité dans la région de l’Est à Fada, le 5 juillet 2010. Il s’est agi pour le premier responsable de la Sécurité de s’imprégner des réalités sur le terrain et de dégager des perspectives de lutte contre le grand banditisme.

Conscient que la paix et la sécurité constituent des facteurs indispensables pour tout développement, l’Etat burkinabè a trouvé nécessaire de se doter d’un instrument d’orientation pertinent et efficace en vue d’organiser la sécurisation des personnes et des biens.

Cette nouvelle stratégie nationale de sécurité intérieure, adoptée par le gouvernement, a accordé une place de choix à la police de proximité ou Comités locaux de sécurité (CLS). L’évaluation de la mise en œuvre du premier plan d’action de cette police de proximité a révélé, selon le ministre Emile Ouédraogo, l’impact positif de l’implication des communautés dans la prévention et la lutte contre l’insécurité.

Le représentant des comités locaux de sécurité, Boureima Manli a indiqué que depuis la mise en place de la police de proximité dans les villages et secteurs, ces agents ont travaillé en étroite collaboration avec les services de sécurité dans le but de venir à bout du grand banditisme dans la région de l’Est.

Ces efforts ont permis à la région, précédemment classée parmi les zones rouges en matière d’insécurité, d’enregistrer un recul du grand banditisme.

Selon le gouverneur de l’Est, Kilimité Théodore Hien, les attaques à main armée sont passées de 268 cas en 2007 à 48 au premier trimestre de 2010. Quant aux agressions à arme blanche, elles sont passées de 36 cas en 2008 à trois pour le premier trimestre de l’année en cours. "Cette tendance à la baisse est le résultat de la lutte acharnée que les forces de sécurité mènent au quotidien avec la collaboration des comités locaux et la population", a soutenu Kilimité Théodore Hien.

Toutefois, le bilan de la mise en œuvre de la police de proximité a révélé des difficultés et des blocages qui ont eu des effets préjudiciables sur les objectifs visés. "Depuis un certain temps, des comités locaux de sécurité s’interrogent sur la suite de cette politique de police de proximité. Des efforts d’opérationnalité sont certes déployés, mais il n’en demeure pas moins qu’un certain nombre de limites et de difficultés ont contribué à entacher l’efficacité de nos structures", a relevé le représentant des CLS, Boureima Manli.

Au regard de la persistance des difficultés, le ministre de la Sécurité a estimé qu’il s’avère nécessaire de jeter un regard rétrospectif et d’agir dans une vision prospective et anticipatoire pour une véritable participation communautaire.

Il s’agira, selon le ministre Ouédraogo, de réorienter la police de proximité en tirant les leçons des insuffisances et des acquis du passé afin d’atteindre dans un proche avenir les objectifs visés. "En termes de perspectives, le renforcement de la participation communautaire à la lutte contre l’insécurité et à la gestion des problèmes locaux constitue une option d’importance majeure pour mon département", a affirmé le ministre de la Sécurité.

Ce renforcement de la participation communautaire vise à améliorer significativement et durablement les résultats et les impacts de la police de proximité à travers une plus grande mobilisation sociale. Pour le gouverneur, Kilimité Théodore Hien, la victoire contre l’insécurité restera un leurre si certains acteurs de la scène de répression ne font pas convenablement leur travail. Selon lui, le découragement de certains éléments de sécurité et le refus parfois de la population de collaboration ont une seule explication. "Il s’agit du relâchement quasi-quotidien de certains bandits appréhendés et mis à la disposition de la justice.

Cette situation, si elle va perdurer, ne sera rien d’autre qu’une forme de recyclage des hors-la-loi afin de les rendre plus performants", a soutenu le gouverneur de l’Est. Il a donc promis de muscler la lutte contre l’insécurité dans sa région. En réponse à la préoccupation du gouverneur, le ministre de la Sécurité, qui a indiqué que 60 % des bandits appréhendés sont des récidivistes, a relevé que cette situation est en passe d’être résolue.

Lassané Osée OUEDRAOGO

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique