“C’est par compassion pour les usagers de la route que nous avons barré la voie de Réo ce matin, car ce pont doit être réhabilité. Pour l’instant, il n’y a pas eu de drame et c’est tant mieux. Mais cela ne doit pas nous amener à occulter le danger que représente cette partie de la nationale 21.

A travers ce mouvement d’humeur, nous voulons tirer la sonnette d’alarme et interpeller qui de droit”, a lancé Mme Ouédraogo née Kaboré Rasmata quand nous lui avons demandé les raisons de leur manifestation. Il faut dire que tôt le matin, ce mardi 6 juin, nous avions été informé du fait que les riverains de la route menant à Réo ont bloqué le passage à l’aide de blocs de pierre, de troncs d’arbres et d’autres objets encombrants. Ces barricades ont été placées sur les deux côtés du pont défectueux par des jeunes et des femmes, visiblement en colère et désabusés, que nous avons trouvés sur les lieux.

Du coup, les usagers étaient obligés d’emprunter d’autres ruelles ou de slalomer dans les quartiers pour rejoindre des voies un peu plus loin. Selon Abdoul Karim Ouédraogo, un des initiateurs de ce mouvement, ce n’est pas de gaieté de cœur que les jeunes ont posé cet acte, mais plutôt par obligation morale et par mesure de sécurité pour les enfants. Il estime que même si leur action nuit à la circulation, c’est pour, à terme, rendre service aux usagers. Et de rappeler qu’en voulant contourner le trou, un camion remorque s’est renversé et a déversé son chargement dans une cour sans, fort heureusement, qu’il y ait eu de perte en vie humaine. (NDLR : Nous en avions fait cas dans une de nos publications).

Un jeune a fait remarquer que les autorités municipales ont été informées du problème mais sont restées sans réaction. Il a ajouté que quand le Premier ministre et son cortège ont emprunté la voie récemment, la population avait cru que quelque chose allait être fait, mais hélas ! Mazou Ouédraogo, lui, ne comprend pas qu’une si importante voie, qui relie Koudougou aux provinces du Sanguié, du Sourou et du Nayala, souffre pour si peu.

D’autres riverains et même des usagers ont salué ce mouvement et ont dit espérer que cette expression de colère sera entendue par les autorités concernées, notamment la direction générale des Infrastructures et du Désenclavement. Quand nous tracions ces lignes, malgré le passage du commandant et d’agents de la police municipale, les barricades n’avaient pas encore été levées. Nous avons appris que les manifestants devaient rencontrer les autorités municipales le soir même autour du sujet. Espérons qu’à l’heure actuelle une solution a été trouvée. Nous y reviendrons dans nos prochaines parutions.

Cyrille Zoma

L’Observateur Paalga