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Affaire Bettencourt : Quand Sarkozy s’emmêle les pinces

Publié le mercredi 7 juillet 2010 à 00h48min

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Liliane Bettencourt

Liliane Bettencourt. Jusque-là discrète milliardaire - l’une des plus grosses fortunes de France avec environ 20 milliards d’euros - son nom est désormais associé aux affaires nauséabondes qui ne finissent pas d’empoisonner la vie politique dans l’Hexagone. Disons-le, la France d’en haut est engluée dans les affaires.

Considérée comme un banal fait divers il y a de cela quelques jours, l’affaire Bettencourt a pris les allures d’une affaires d’Etat, d’où sortira difficilement indemne le n° 1 français, Nicolas Sarkozy. Après les démissions des ministres Alain Joyandet et Christian Blanc du gouvernement, voilà que le site Médiapart sort de nouvelles révélations sur un financement illégal de la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy. Les propos de l’ex-comptable de Liliane Bettencourt publiés par Médiapart hier mardi font l’effet d’une bombe.

En effet, Claire T., à travers un entretien accordé à cette édition, a révélé que Nicolas Sarkozy, à l’époque maire de Neuilly, était un habitué de la table de Bettencourt et recevait des enveloppes au vu et au su de tout le monde. Des révélations reprises en boucle dans toute la presse occidentale et qui plongent la majorité au pouvoir dans l’embarras.

Et en dépit des dénégations de quelques responsables politiques proches du pouvoir, le moins que l’on puisse dire, c’est que le climat devient de plus en plus lourd, et la situation gouvernementale plus que jamais intenable. L’Elysée semble avoir reçu un coup de massue et reste groggy. Sarkozy, qui attendait patiemment le mois d’octobre pour procéder à un remaniement ministériel, semble avoir perdu la maîtrise du calendrier et l’UMP, le parti au pouvoir, s’enmèle les pinces, ne sachant plus vraiment comment répondre aux accusations.

Cette nouvelle affaire tombe d’autant plus mal que le président français, qui ne voulait à aucun prix être distrait, œuvrait activement à sa réforme de la retraite, que devrait porter au Parlement, en septembre, Eric Woerth, son ministre du Travail. Or c’est justement le même ministre qui, à son corps défendant, doit mettre un temps ses dossiers de côté pour faire face à une vive polémique sur l’affaire Bettencourt.

Non seulement ce dernier, qui passe pour être son confident et sur qui reposait tous les espoirs de voir aboutir ce projet de réforme des retraites en septembre, est fragilisé dans ce scandale, mais surtout Sarkozy lui-aussi est cité pour avoir bénéficié de la rondelette somme de 150 000 euros en liquide (environ 100 millions de FCFA) pour financer sa campagne de 2007. Une nouvelle révélation qui relègue au second plan la fraîche démission de deux ministres et qui semble dire que le « grand blanc » n’est pas aussi Blanc qu’on le pense.

Si ce climat délétère d’affaires qui éclabousse le pouvoir tombe comme du pain bénit pour l’opposition, du côté du pouvoir, on parle de calomnie, tout en tentant bien que mal de resserrer les rangs, de s’exprimer d’une seule voix. Mais comme l’a dit à haute et intelligible voix Jean François Copé, le président du groupe parlementaire UMP, Sarkozy doit parler aux Français. Parler, oui, mais pour dire quoi ?

Par Boureima Diallo

L’Observateur Paalga

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