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Chefferie coutumière de Gourcy : Naaba Wobgo conduit à sa dernière demeure

Publié le lundi 5 juillet 2010 à 00h39min

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Sa majesté, Naaba Wobgo de Gourcy, décédé des suites d’une longue maladie à l’âge de 92 ans, a été inhumé le mercredi 30 juin 2010 en présence des membres de la famille royale de Gourcy et de nombreuses autorités politiques, administratives, religieuses et coutumières.

Le robuste vieillard aux cheveux blancs, Naaba Wobgo portait une barbe, des lunettes solaires et toujours vêtu somptueusement dans sa démarche majestueuse, il s’aidait d’une canne dont le pommeau représente une tête d’aigle sculptée dans un métal doré.

Il s’en est allé à l’âge de 92 ans en cette matinée du lundi 28 juin 2010. Son canton est considéré depuis des siècles comme étant un poste avancé et stratégique pour la protection de Ouahigouya, capitale du royaume du Yatenga. Né dans un milieu familial coutumier, influencé par le contexte islamique, Naba Wobgo a mené une vie de foi, d’intimité profonde avec le Christ à travers une ferveur toute particulière à la sainte trinité et à la vierge Marie.

Baptisé un jour de Toussaint le 8 novembre 2010 dans sa 90ème année , sa Majesté Naba Wobgo a exprimé solennellement sa ferme volonté d’être inhumé conformément aux rites de l’église catholique. Le peuple de Gourcy, toutes tendances religieuses confondues, a naturellement escorté le patriarche à l’église de la paroisse St Joseph de Gourcy pour la prière funèbre et l’absoute sous la conduite du curé de la paroisse l’abbé Armand Marie Désiré Sawadogo.

"Jean 17" c’est la référence de cet évangile qui a servi au clergé pour illustrer la vie de l’homme à l’image de Jésus lors de sa dernière prière avant le départ vers le père céleste. L’unité de son royaume, la joie, la vérité qui animaient en tout temps, Naba Wobgo et tout le bien qu’il faisait autour de lui sans distinction ont été abordés au cours de l’homélie prononcée par l’abbé Vincent de Paul Zalle.

Ce dernier a fait un plaidoyer en lançant un message aux filles et fils de Gourcy afin de ne plus se laisser diviser par la politique. Il a aussi exhorté les frères musulmans de Gourcy à l’entente afin que la mosquée du vendredi soit de nouveau fonctionnelle après des années de fermeture.

C’est dans cette ferveur que le patriarche a été raccompagné par des chants et danses religieux à sa dernière demeure où il repose à coté de son frère défunt Naba Kougri dans le domaine de la famille royale. Le géant baobab qui est tombé laisse derrière lui 20 enfants, 62 petits-fils et tout une population de Gourcy inconsolable après au total 64 ans de règne. Paix à son âme.

Philibert NIKIEMA

Sidwaya

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