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BEPC 2010 : Baisse consternante du taux de succès

Publié le vendredi 2 juillet 2010 à 00h41min

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Le constat est consternant, le niveau de l’éducation au Burkina continue de chuter et ce ne sont pas les derniers chiffres de l’Office central des examens et concours du secondaire (Ocecos), par rapport aux résultats du BEPC de cette année, qui diront le contraire. Ils attestent, en effet, une baisse du taux de succès au Brevet d’étude du premier cycle (BEPC). De 37,9% en 2006, on est passé à 31, 8% en 2007, 38,7% en 2008 et 28,29% en 2009, pour se retrouver à 30,70% en 2010. Sur le sujet voici des avis d’un apprenant de la classe de 3e et de parents d’élèves.

Bernard Oualbéogo (parent d’élèves)

Si les résultats sont mauvais, c’est à cause du manque de sérieux dans les études. Ici à Ouagadougou, les élèves s’adonnent trop au divertissement, même si je pense que c’est souvent nécessaire pour récupérer et se détendre un tant soit peu. Il y a aussi le fait que, pour des raisons purement mercantiles, des établissements privés de l’Enseignement secondaire recrutent parfois des élèves qui n’ont pas le niveau de la classe de troisième. Je pense que les enseignants recrutés et formés par l’Etat sont mieux outillés pour faire un travail de qualité et relever le niveau de nos enfants.

Bertrand Yoda (parent d’élèves)

On assiste à une baisse du niveau de nos enfants et cela à travers tout le Burkina. C’est dommage ! Au niveau de la cellule familiale, il y a un laisser–aller qui s’est établi. Les enfants agissent comme bon leur semble. L’autorité parentale est entamée, voire inexistante. On encadre de moins en moins les enfants à la maison. Il n’y a plus de suivi à domicile. Or, les professeurs ne peuvent pas tout faire. C’est à nous les parents d’élèves qu’il incombe la mission de les aider. Si nous ne prenons pas garde, la situation va aller en s’aggravant.

Oumou Gouem (élève en classe de 3e)

Nous étions 68 élèves dans la classe. L’effectif était donc pléthorique et par conséquent difficile à gérer. Souvent, les professeurs nous donnent des exercices qu’ils ne corrigent pas. Certains enseignants ne terminent jamais leur programme et on avance avec des insuffisances dans presque toutes les matières. Beaucoup de professeurs, au lieu d’aller à l’essentiel préfèrent perdre le temps dans des causeries qui ne nous sont pas utiles !

Bruno Zouré (stagiaire)

Fasozine

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Vos commentaires

  • Le 2 juillet 2010 à 10:40 En réponse à : BEPC 2010 : Baisse consternante du taux de succès

    Bonjour.
    C’est vraiment dommage que les choses en soient telles que vous le dites. Je pense personnellement que la baisse du taux de reussite au BEPC est due à plusieurs facteurs et les facteurs identifiés par les parents d’élève ne sont pas les moindre. Il faut dire que la cellule familiale ne joue plus son role. Je suis enseignant et parfois c’est ecoeurant de constater que certains parents ne puissent pas etre ferme devant leurs enfants. Aujourd’hui les enfants utilisent les divergences, l’irresponsabilité de leurs parents pour regner sur eux. Si toi meme, tu n’es pas un exemple, comment voudrais-tu que ton enfant en soit un. L’economie à sapper les fondements de nos foyers. Chacun parent vit comme il veut, il fait ce qu’il veut, il a ses moyens. Personne ne pense qu’il n’a besoin de l’autre.
    C’est vraiment dommage, s’il en était ainsi posons nous la question : pourquoi Dieu a t il créé l’homme et la femme ? Ne pouvait il pas créé l’homme seul ou la femme seule ? Pourquoi le mariage et qu’est ce que le mariage ? La reponse à ces questions peuvent etre utile pour l’éducation de nos enfants, voire battir une jeunesse forte pour un lendemain meilleur.

  • Le 2 juillet 2010 à 11:38 En réponse à : BEPC 2010 : Baisse consternante du taux de succès

    Le Pr Laya Sawadogo alors MESSR avait declare qu’il n’est pas possible que le niveau de l’enseignement baisse. Car les programmes d’enseignements demeurent les mêmes depuis longtemps.Il y aurait seulement insuffisance de travail des enfants.

    • Le 3 juillet 2010 à 11:31 En réponse à : BEPC 2010 : Baisse consternante du taux de succès

      Je ne partage pas tout à fait votre avis. Certes, les élèves semblent avoir réduit leurs efforts de travail personnel.
      Mais je crois que quand on parle de baisse de niveau : il s’agit d’une estimation générale, en baisse, de la compréhension et de l’appropriation EFFECTIVES des connaissances et savoir-faire transmis. Et,justement, la qualité de cette transmission doit rester intacte à travers le temps voire s’améliorer, même si ces connaissances (programmes) restent les mêmes. Ce qui est loin d’être le cas.
      Il y a donc beaucoup à faire à ce niveau et surtout à ce niveau pour retrouver la qualité d’autrefois.
      Pour ce faire, il faut tout simplement :
      - Construire plus d’écoles (avec un effectif de 68 dans une classe, point de qualité). Et pas besoin de faire polytechnique pour savoir que cela est plus qu’à notre portée. Cela allègera les effectifs, laissera plus de temps à l’enseignant pour suivre ses élèves et utiliser certaines méthodes d’enseignement non adaptées aux effectifs pléthoriques. Les parents se concentrerons ainsi plus sur l’éducation civique et sociale. Rappelons-nous que le niveau était plus élevé avant alors qu’on avait beaucoup moins de parents à même de donner un coup de pouce à leurs enfants à la maison.
      - Mieux former et outiller les enseignants. Je suis encore plus écoeuré par les chiffres du fait que le partage du savoir et des moyens pédagogiques sont beaucoup plus accessibles de nos jours. Vous vous rendez compte du potentiel d’Internet ? Bien sûr, tout le monde n’y a pas accès, mais avec le peu qui l’a, le bottom line (les chiffres) devaient logiquement s’améliorer.

      - Enfin, pour les parents, (re)inculquer aux enfants les vertus du travail, de la discipline et du respect.

      Avec cela, je crois qu’on ferra un grand pas en avant.

  • Le 2 juillet 2010 à 13:11, par OneMan En réponse à : BEPC 2010 : Baisse consternante du taux de succès

    a ce niveau il est a blamer :
    les professeus,
    les eleves,
    les parents d’eleves,
    le programme d’education

  • Le 2 juillet 2010 à 14:06 En réponse à : BEPC 2010 : Baisse consternante du taux de succès

    Il faut un effort national pour redresser la barre afin d’eviter d’aller dans le decor. Le drame est qu’au niveau général, nous envoyons tous, je dis bien tous, un faux message à nos rejetons par les facilités que nous nous octroyons. Quel enfant ne connait pas les mauvaises manoeuvres de son père ou de sa mère, quand il voit l’etalage des richesses alors qu’il connait les moyens de chacun. Tous ceux assis à l’assemblée nationale, comment y sont ils arrivés ? Avec quel niveau d’etudes ? Notre probleme est national et se trouve entre les mains d’un seul homme.

  • Le 3 juillet 2010 à 15:45 En réponse à : BEPC 2010 : Baisse consternante du taux de succès

    Moi je dirai que c’est les changements dans nos manieres de vivre qui refletent cette baise des resultats. Avant nos parents etaient la les soirs qu’on reviennaient des cours. Ils fallaient apprendre les lecons et ensuite reciter aupres des parents pour qu’ils se rassurent avant d’aller au lit. Maintenat les perents d’eleves se retrouvent dans les maquis pour gerer les gamines, les enfants sont laisse a eux meme avant la maman pour regarder les feuilletons non educatifs. C’est le desordre dans la societe pas etonnant.

  • Le 5 juillet 2010 à 18:57, par Madina En réponse à : BEPC 2010 : Baisse consternante du taux de succès

    À mon avis les jeunes n’ont plus de motivation pour travailler dur. La société valorise de plus en plus la facilité et les raccourcis vers la "réussite" sociale. Quand un jeune voit des adultes s’enrichir (souvent de façon malhonnête) sans se donner du mal alors que des diplômés peinent à s’en sortir, il se dit qu’il serait idiot de bosser dur pour finir avec un salaire de misère. Nous mettons trop l’accent sur le paraître et non sur l’être. Nous n’apprenons pas aux jeunes que la connaissance acquise n’est jamais inutile. Revenons aux valeurs essentielles sur le travail et la discipline et disons aux jeunes que le plus important n’est pas ce qu’ils possèdent mais ce qu’ils valent (et cela va au-delà du diplôme, on s’entend).

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