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DECES DU CINEASTE BURKINABE MUSTAPHA DAO : Fin d’une carrière consacrée au cinéma pour la jeunesse

Publié le vendredi 2 juillet 2010 à 00h41min

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C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris le décès à l’âge de 55 ans du cinéaste burkinabè Mustapha Dao le lundi 21 juin 2010 à Paris, des suites de maladie. Il sera inhumé vendredi prochain à Paris.

Né en 1955 à Koudougou (100 km de Ouagadougou), Mustapha Dao (parenté au cinéaste Dao Abdoulaye, réalisateur de Une femme pas comme les autres) était l’un des rares cinéastes burkinabè voire africains à avoir consacré sa carrière à la réalisation de films pour enfants en créant un genre particulier de conte cinématographique "mêlant le sens de l’art oral africain à un goût du merveilleux où d’étranges créatures se fondent à la réalité des paysages africains".

Son premier film réalisé en 1987, A nous la rue, un court métrage, met essentiellement en scène des enfants d’un quartier populaire de Ouagadougou. Un film d’une grande sensibilité qui a été unanimement salué par la critique. C’est avec son second court métrage, Le Neveu du peintre (1989), qu’il s’investit dans l’adaptation des contes africains à travers l’histoire du jeune Ali dont les nuits sont troublées par les personnages des contes de sa grand-mère. Avec L’Enfant et le caïman (1991), il propose un conte moral africain à propos du non-respect de la parole donnée à travers l’histoire de la rencontre d’un enfant et d’un caïman au bord de l’eau.

Dans le traitement il met en scène des personnages réels interprétés par des enfants de la rue et use judicieusement de la technique du cinéma d’animation. Avec son quatrième et malheureusement son dernier court métrage L’œuf (1995) coproduit par son compatriote Idrissa Ouédraogo, il adapte un conte traditionnel burkinabè en mettant en scène des enfants déguisés. Depuis ce film, Mustapha Dao n’avait pas pu mettre en boîte ses nombreux projets d’adaptation des contes africains et s’était établi à Paris ou il exerçait dans l’exploitation cinématographique. Personnage affable et plein d’humour, Mustapha Dao avait foi en la portée pédagogique et universelle de son genre cinématographique car, disait-il, "Les contes africains issus de la tradition orale sont nourrissants pour tout le monde".

Ancien étudiant en lettres modernes de l’université de Ouagadougou et de l’Institut africain de l’éducation cinématographique (INAFEC), Mustapha Dao a entamé sa carrière dans le cinéma d’abord comme perchman et par la suite comme ingénieur de son à CINAFRIC (société privée de production créée à Ouagadougou dans les années 80). Avec seulement quatre courts métrages réalisés entre 1987 et 1995, il compte assurément parmi ceux qui comme Djibril Diop Mambety ont fait avancer l’écriture cinématographique africaine. Ses œuvres devraient inspirer les jeunes cinéastes qui bénéficient des possibilités qu’offrent les nouvelles technologies pour exploiter le conte cinématographique. L’Association des critiques de cinéma du Burkina (ASCRIC-B) présente ses condoléances à la famille de Mustapha Dao et à tous les acteurs du cinéma burkinabè et africain.

(Source : africulture)

Le Pays

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