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Burundi : La course en solitaire d’un prof d’Eps

Publié le lundi 28 juin 2010 à 00h28min

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Après la première république africaine francophone hier, c’est au tour du Burundi aujourd’hui d’entrer dans la danse de l’élection présidentielle. Si, en Guinée, le vote suscite à la fois l’engouement des électeurs et l’inflation des candidatures, 24, au Burundi en revanche, le scrutin pourrait connaître une toute autre fortune : primo, pour cause de contestation des résultats des communales du 24 mai dernier l’Alliance démocratique (des 12 principaux partis de l’opposition) pour le changement, l’ADC, boycotte ce scrutin ;

secundo, la consultation électorale se déroule sur fond de fronde sociale dans le système éducatif et de violences politiques, des attaques quotidiennes à la grenade ayant, au bout de 58 cas, fait rien moins que des dizaines de morts et des blessés, respectivement au nombre de 2 et de 3 pour ce qui est de la nuit de vendredi à samedi ; par ailleurs, le 15 juin, des milliers de militants du Front national de libération (FNL) n’avaient-ils pas été arrêtés ?

Ils entendaient empêcher que se réalise une rumeur sur un projet d’arrestation de leur leader, Agathon Rwasa, ex-rebelle, de nouveau dans le maquis depuis son occultation mercredi 23 juin 2010 ? En tout cas, le spectre de la reprise des combats hante les Burundais quand ceux-ci ne soupçonnent pas simplement le pouvoir de l’avoir mis hors d’état de nuire politiquement et, pourquoi pas, militairement.

La situation du Burundi est telle que son ministre de la Défense a craint sur RFI le retour de ce pays à la décennie 1993-2003 et dit clairement que l’évolution des choses vers le pire ou le meilleur dépend de l’attitude de chaque Barundi (1) individuellement pris.

Et les Accords d’Arusha dans tout ça ? Le moins que l’on peut en dire est que les protocoles II, Démocratie et bonne gouvernance, III, Paix et sécurité pour tous, IV, Reconstruction et développement, tous de l’Article premier, risquent de poser de plus en plus problème au fur et à mesure de l’exercice du pouvoir en solo s’ils ne le font pas d’ores et déjà.

Les Accords d’Arusha prévoyaient un partage politico-ethnique équilibré du pouvoir comme ferment de l’unité nationale. Le monopartisme, ici monoethnicisme étant à la démocratie ce qu’est la monoculture à l’agriculture, est-ce que ... ?

Ahl-Assane Rouamba

Notes : 1 - Barundi au singulier, Umurundi au pluriel

L’Observateur Paalga

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