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Logements sociaux : La commune de Ouagadougou en quête d’une politique

Publié le jeudi 24 juin 2010 à 23h23min

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Il s’est ouvert le 24 juin 2010, à Ouagadougou un colloque sur le logement social qui réunit des élus et des acteurs du domaine du bâtiment. Doter la ville d’instruments de mise en œuvre d’une politique de logements sociaux adaptée aux conditions de vie des populations, tel est l’objectif de ces échanges, initiés par la commune, en partenariat avec le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme.

La ville de Ouagadougou, qui comptait 60 000 âmes en 1960, abrite aujourd’hui environ 2 millions d’habitants, et s’étend sur 25 km d’est en ouest et 20 km du nord au sud, soit une superficie de 51800 hectares. Quant au taux de croissance démographique, il est estimé à 7,6% avec une densité de 40 habitants/ha considérée comme l’un des plus faibles de la sous-région. Ce sont là des statistiques, données par le maire de la commune de Ouagadougou, Simon Compaoré, preuve de la justesse de l’initiative de ce colloque par sa commune.

Car, expliquera-t-il, « la question de l’habitat demeure cruciale dans la ville de Ouagadougou où l’offre de logements ou de terrains aménagés est largement inférieure à la demande, entraînant du même coup le développement de l’habitat spontané dans les quartiers périurbains ». Pour Simon Compaoré, cette extension démesurée risque de se heurter aux limites territoriales de Ouagadougou. A cela, a-t-il indiqué, s’ajoutent les types de constructions et leur expansion spatiale qui sont en déphasage avec le schéma directeur d’une urbanisation harmonisée en fonction de la croissance démographique.

D’où l’opportunité de ce colloque dont l’objectif est, selon lui, de doter la commune de Ouagadougou « d’instruments nécessaires à la mise en œuvre d’une politique de logement social adaptée aux conditions des populations, qui s’intègre parfaitement au paysage urbain ». Le ministre de l’Urbanisme, Vincent Dabilougou, qui a présidé la cérémonie d’ouverture du colloque, prévu pour 72 heures, a d’emblée loué la pertinence de ce colloque rassemblant des représentants d’agences immobilières, des architectes et d’experts en urbanisme venus du Burkina, du Mali et de la France.

Selon lui, le logement social est, depuis les années 90, au cœur des préoccupations de la communauté internationale qui a affirmé la nécessité d’impliquer le secteur privé et les municipalités dans la construction des logements. Pour Vincent Dabilougou, ancien Directeur général des services techniques municipaux, l’extension de la ville de Ouagadougou, le tissu urbain, notamment la typologie de son patrimoine bâti, exerce une pression aussi bien sur la commune que sur le gouvernement.

Il a loué la tenue de ce colloque auquel le gouvernement, selon lui, accorde un intérêt particulier. Le ministre a, en outre, salué l’élargissement de ces échanges aux partenaires au développement et à des pays amis (le Mali et la France). De son point de vue, on ne peut pas penser le logement social sans prendre en compte la planification et la question de son financement. Cette nécessité, le Burkina l’a comprise, a-t-il dit, en revenant sur les politiques urbaines.

Il a, à cet effet, mis en place un programme qui vise à permettre aux ménages les plus démunis de trouver dans l’immédiat une réponse spéciale à cette question épineuse de logement. A cela s’ajoute sa politique nationale en matière d’habitat qui priorise le partenariat communes - secteur privé. Il en est de même de l’adoption de la loi sur la politique immobilière tout comme l’initiative des 10 000 logements sociaux pour donner surtout au niveau local, la forme de participation avec les populations.

Le ministre Dabilougou a recommandé aux participants le respect d’un certain nombre de principes de base d’un logement social. Entre autres, il a énuméré la décence, l’accessibilité à tous les revenus et à tous les ménages, la densification de la ville (construction en hauteur). Le logement social, selon lui, ne doit pas être implanté à la périphérie de Ouagadougou car cela risquerait d’augmenter les coûts de transport pour les populations.

Il a également formulé le vœu que la construction du logement social préserve le tissu urbain et garantisse la cohésion sociale, de sorte à favoriser la cohabitation entre le riche et le pauvre. Au-delà de tous ces aspects, il a exhorté la municipalité à tenir compte d’un partenariat pluriel entre l’Etat, les municipalités et le secteur privé.

Hamidou Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 25 juin 2010 à 09:40, par Robert SAVADOGO En réponse à : Logements sociaux : La commune de Ouagadougou en quête d’une politique

    Mes encouragementS pour les politiques dans le domaine du logement. Je reste convaincu qu’elles ne satisfont qu’une infime partie des citoyens. Je pense une politique en la matière qui permettrait de résoudre les problèmes de logement d’un grand nombre serait encore plus louable.Je propose : Une réduction du taux de la TVA sur les prets bancaires de constuctions. C’est faisable. Je suis à votre disposition pour approffondir ma réflexion

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