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CAMPAGNE COTONNIERE 2010-2011 : 600 000 tonnes de coton graine attendues

Publié le mercredi 23 juin 2010 à 00h16min

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L’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB) a tenu son assemblée générale ordinaire les 17 et 18 juin 2010 à Bobo- Dioulasso. Le ministère de tutelle était représenté au plus haut niveau par le ministre délégué à l’Agriculture, Abdoulaye Combary, qui a présidé les travaux en présence de Joachim Somda, secrétaire général de la région des Hauts-Bassins représentant le gouverneur. Le président de l’UNPCB, Karim Traoré a situé l’importance de la rencontre qui devra accoucher des orientations pour la campagne cotonnière 2010-2011.

Quatre mois seulement après sa prise de fonction, le nouveau président de l’UNPCB, Karim Traoré, et son équipe veulent impulser une dynamique nouvelle à la faîtière des organisations de producteurs de coton après la période de léthargie qu’a connu la filière au plan mondial. C’est dans cette optique que le conseil de gestion a convoqué les membres en assemblée générale. Toutes les provinces couvertes par l’UNPCB étaient représentées à cette rencontre. Deux jours durant, les producteurs ont eu droit à un compte rendu des activités menées au cours de l’année 2009, ce qui lui a permis de proposer des activités pour bien amorcer l’année 2010. L’assemblée générale a adopté un programme d’activités à soumettre à l’Association professionnelle des producteurs de coton en Afrique (AProCA), et la demande d’adhésion de l’Union provinciale des producteurs de coton du Kourittenga à l’UNPCB.

Aussi, sous l’impulsion du nouveau conseil de gestion, une stratégie de relance de la filière à travers la recherche de solutions durables à la crise du secteur a été adoptée. Ainsi, l’assemblée a souhaité vivement que l’UNPCB soit le "vecteur de la relance de la production cotonnière, de l’amélioration de la productivité dans les exploitations agricoles, de la cohésion et de l’amélioration des conditions de vie des producteurs de coton” tel que le stipule l’article 5 des statuts de l’Union. Dans cette optique, des stratégies à court et moyen termes devront être appliquées à savoir, entre autres, le renforcement de la communication interne et externe tant à la base qu’avec les partenaires, la pérennisation du conseil de gestion financière, une nouvelle orientation à l’opération commercialisation collective du maïs et le renforcement des capacités de création de la valeur par les unions provinciales.

Des actions pour accompager la nouvelle vision

Des actions devront accompagner cette vision du nouveau conseil de gestion dont notamment des sorties d’information des producteurs, des cadres de concertation avec les partenaires (sociétés cotonnières, l’Association des producteurs de coton au Burkina et les services déconcentrés de l’Etat) en vue de mener de nouvelles réflexions et définir de nouvelles orientations. Enfin, des activités génératrices de revenus, le renforcement du réseau d’épargne et de crédit propre aux cotonculteurs, la réorientation des activités économiques de l’Union afin de garantir la rentabilité au strict profit des producteurs (programme coton biologique qui semble présenter beaucoup d’avantages pour les producteurs, opération intrants) sont en ligne de mire du programme du conseil de gestion qui entend redonner un nouveau souffle à la filière.

Le ministre délégué, Abdoulaye Combary, a réaffirmé l’appui du gouvernement aux producteurs à travers l’équipement agricole, les intrants et les semences. Cette campagne agricole se tient sous le thème “Quel système de production agricole en réponse aux changements climatiques ?”. Le ministre Combary a fait remarquer que de façon globale, il y a une baisse de la production agricole au plan national à l’exception du riz pluvial. Dans un message particulier adressé aux producteurs, il a insisté sur les pratiques agricoles qui, d’après lui, sont tributaires de l’augmentation de la production particulièrement la productivité.

C’est pourquoi il a exhorté les producteurs à mettre un accent particulier sur l’utilisation de la matière organique, la rotation des cultures (coton-céréales-légumineuses/jachère) car "la culture du coton Bt a ses propres exigences. Le facteur déterminant de la production étant le sol, nous devons amener la fumure organique dans nos champs. Nous devons aider nos champs à être aptes à produire. Il faut également intensifier sur nos parcelles car c’est un passage obligé pour échanger d’égal à égal avec nos partenaires". Le ministre Combary a rappelé aux producteurs l’engagement pris devant le Président du Faso, Blaise Compaoré, lors de la 13e Journée nationale du paysan tenue à Koudougou à savoir “une famille, une fausse fumière ”. Dans cette optique, il a demandé à l’UNPCB d’établir un partenariat avec le Bureau national des sols et les structures déconcentrées du ministère de l’Agriculture.

Un bilan globalement satisfaisant

Dans l’ensemble, cette assemblée générale ordinaire a eu un succès total de l’avis des délégués provinciaux qui y ont pris part. Les échanges ont été fructueux, les débats ont été démocratiques, a estimé le président Karim Traoré qui a tenu à ce que tous les participants s’expriment car, il y va de l’avenir de la structure dans la mesure où les décisions prises engagent tout le monde. Au cours de la conférence de presse qui a suivi la clôture de l’AG, le conseil de gestion a présenté les conclusions des travaux et s’est également prêté aux préoccupations des journalistes. Au cours des échanges, le président a fait remarquer que le bilan est satisfaisant de façon globale en dehors de l’opération maïs qui a connu quelques difficultés.

A propos de l’affaire dite du licenciement des 88 conseillers, les membres du conseil de gestion ont fait remarquer que l’UNPCB n’a pas les moyens de les prendre en charge. C’est pourquoi, elle leur a demandé de rester à l’écoute car l’argent qui devrait permettre d’assurer leurs salaires (qui coûte à la structure environ 46 millions de F CFA par mois) n’est pas disponible et le bailleur qui devait prendre en charge 75% des salaires pour la première année, 50% pour la deuxième année et 25% pour la troisième année n’a pas encore apporté sa contribution. Le bailleur pose comme préalable que l’UNPCB apporte sa contribution, ce dont elle ne dispose pas car les sociétés cotonnières ne se sont pas encore acquittées de leur dette envers l’Union, a dit le président du conseil de gestion. Ce qui veut dire que le recrutement des conseillers semble prématuré eu égard au fait que la structure avait déjà en charge 60 conseillers qu’elle peinait à payer, a-t-il ajouté.

Les 88 conseillers en gestion recrutés portent le nombre total des conseillers à 148. Le conseil de gestion a dit être conscient que la question de l’emploi est une préoccupation des jeunes, "D’ailleurs, en tant que père de famille, nous ne pouvons pas mettre en chômage 88 jeunes qui sont nos enfants mais nous avons pris une décision "sage et responsable”, a fait savoir le président. Ce n’est pas un licenciement, nous sommes disposés à les reprendre si les conditions du bailleur sont remplies car leur apport est bénéfique à l’Union, a-t-il conclu sur la question.

Les membres du conseil de gestion ont chacun répondu tour à tour aux questions des journalistes avant que le président ne fasse une synthèse. Pour le président, cette méthode de travail est une trouvaille du nouveau bureau qui accorde une importance capitale au débat démocratique et à l’esprit d’équipe. L’UNPCB a besoin d’idées innovantes, d’un esprit nouveau afin de faire oublier les périodes de turbulence qu’elle a traversées. Le président Karim Traoré et son équipe ont promis travailler d’arrache-pied à redorer le blason de l’Union au grand bonheur des producteurs. Cela passe également par l’intensification de la production dont environ 530 000 tonnes de coton graine sont attendues pour la campagne cotonnière 2010-2011.

Koyir Désiré SOME

Le Pays

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