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Drépanocytose : Réflexion sur la prise en charge des malades

Publié le lundi 21 juin 2010 à 23h25min

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Le Comité d’initiative contre la drépanocytose (CID) du Burkina Faso a organisé une conférence publique pour faire connaître cette maladie et mobiliser les partenaires financiers et techniques pour une réflexion sur la prise en charge de ce mal. C’était le 19 juin 2010 à Ouagadougou à la faveur de la journée mondiale de sensibilisation sur ladite maladie.

La drépanocytose est une maladie causée par une anomalie génétique caractérisée par la présence d’une hémoglobine S anormale dans le sang. Mais les porteurs AS et AC sont des porteurs qui ne développent généralement pas la maladie. N’est malade que le porteur de deux gènes anormaux (SS, SC ou S betha + thal ), c’est-à-dire une absence de A ou faible quantité de A. Le sang normal contient essentiellement de l’hémoglobine A (AA).

L’année 2010 marque le centenaire de la découverte de la drépanocytose, par James Herrick, aux Etats-Unis. D’énormes progrès scientifiques ont été réalisés. Entre autre, la possibilité d’un diagnostic néonatal, la disponibilité aux types de vaccins anti-pneumococciques dont l’un est administrable dès le deuxième mois de la naissance et l’autre à partir de deux ans. Il y a aussi la disponibilité d’antalgiques de différents paliers.

Cependant, ce sont pratiquement les malades du Nord qui bénéficient largement de ces progrès et voient leur espérance et qualité de vie s’améliorer. Pour les malades du Sud, comme le Burkina Faso, les difficultés d’ordre géographique et financier s’imposent au même titre que l’ignorance et la désinformation.

C’est en vue de mobiliser les partenaires techniques et financiers de même que les décideurs que le Comité d’initiative contre la drépanocytose (CID) du Burkina, a organisé une conférence publique sur le thème : "Droit de l’enfant et problématique de la prise en charge de l’enfant drépanocytaire".

De façon spécifique, il s’est agi d’informer et de sensibiliser les partenaires techniques et financiers, les parlementaires, les élèves, les enfants drépanocytaires et leurs familles sur la drépanocytose, sur le droit à la santé de ceux qui en souffrent. Il a été aussi question de susciter la mise en place d’un mécanisme chargé de poursuivre le plaidoyer pour la promotion du droit à la santé de l’enfant drépanocytaire.

Une initiative à saluer

La ministre de la Promotion des droits humains, Mme Salamata Sawadogo, a félicité le CID pour avoir eu la merveilleuse idée de contribuer à sa façon, à l’effectivité du droit à la santé des populations du Burkina Faso, en décidant de les sensibiliser sur une maladie dont on parle peu.

"C’est tout naturellement que j’ai accepté de parrainer cette activité. L’éradication de toute maladie et de cette maladie en particulier, contribue à l’effectivité du droit à la santé dont dépend la jouissance effective de biens d’autres droits", a-t-elle affirmé, le sourire aux lèvres.

Elle a noté avec satisfaction, que le thème retenu par l’Organisation internationale de lutte contre la drépanocytose (OILD) s’intitule : "100 ans de lutte contre la drépanocytose, bilan des actions locales et internationales, perspectives après la reconnaissance de la maladie comme priorité de santé publique par les Nations unies". De son point de vue, ce thème est d’un intérêt capital dans la mesure où toute œuvre humaine doit se soumettre à un bilan, à un moment donné. Elle déplore, toutefois, l’ampleur que continue de prendre la drépanocytose.

D’après l’Organisation mondiale de la santé, trois cent mille (300 000) dont environ deux cent mille (200 000) en Afrique, constituent le nombre annuel de naissances d’enfants drépanocytaires. Au Burkina Faso, près de 3% de la population naît avec un Syndrome drépanocytaire majeur (SDM) SS et SC.

Une maladie orpheline

De l’avis de David B. Kaboré, magistrat de formation, il faut mobiliser l’opinion publique et les bailleurs de fonds pour une prise en charge des malades. "C’est dommage que la drépanocytose soit une maladie orpheline, cent (100) ans après sa découverte". Il a précisé qu’il est lui-même drépanocytaire SC et que depuis sa naissance en 1965, il vit avec sa maladie.

"Le drépanocytaire doit avoir une hygiène de vie. Il ne doit pas faire d’effort supplémentaire et doit toujours éviter l’alcool et le tabac pour ne pas compromettre son oxygénation", a-t-il conseillé. Du point de vue du coordonateur national de la lutte, Dramane Banao, ces enfants sont ceux qui souffrent le plus de cette maladie. "Ils sont absents de l’école qu’ils finissent par abandonner ou sont déscolarisés", a-t-il déploré.

Aimée Florentine KABORE

Sidwaya

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