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RBOIPD : L’abandon de l’excision comme cheval de bataille

Publié le lundi 21 juin 2010 à 23h25min

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Le Réseau burkinabè des organisations islamiques en population et développement (RBOIPD) à travers sa cellule Mutilations génitales féminines (MGF) a organisé, le 19 juin 2010 à Ouagadougou, un atelier de plaidoyer au profit des imams et des responsables d’associations islamiques pour l’élimination de la pratique de l’excision.

"Contribution de la Oumah islamique dans la promotion de l’élimination de la pratique de l’excision", c’est sous ce thème que s’est tenu le 19 juin 2010 à Ouagadougou, l’atelier de plaidoyer au profit des imams et responsables d’associations islamiques. Organisé par le Réseau burkinabè des organisations islamiques en population et développement (RBOIPD) à travers sa cellule MGF, cette rencontre visait à obtenir l’engagement et l’adhésion des responsables d’associations islamiques dans la lutte pour l’élimination de la pratique de l’excision. Il s’est agi, au cours de cet atelier, de sensibiliser 54 leaders religieux musulmans comprenant des responsables d’associations, des Cheickhs et des personnes ressources sur la nécessité de soutenir davantage la lutte.

L’atelier a aussi eu pour objectifs d’accroître le niveau de connaissances des participants sur les méfaits de cette pratique et d’obtenir une forte adhésion de leur part. L’atelier s’est déroulé sous forme de communication suivie d’échanges. Des exposés sur les fondements religieux de la pratique de l’excision, ses séquelles et sur les stratégies de lutte étaient également au menu des travaux. "Beaucoup de personnes pensent que l’excision est une pratique islamique et cette affirmation est confortée par les musulmans eux-mêmes", a noté Assétou Touré, présidente de la cellule MGF du RBOIPD. L’excision proviendrait originellement du Coran.

Pourtant, le Coran tout comme la Bible s’oppose aux violences faites aux femmes et aux enfants, surtout celles qui pourraient être la cause de grandes souffrances, de séquelles graves ou de mort, comme ce peut être le cas de l’excision qui est plutôt une coutume pratiquée avant l’avènement de la religion musulmane. Conscients de cette situation, des musulmans et musulmanes ont mis en place au sein du RBOIPD, une cellule qui a pour mission essentielle d’appuyer les acteurs et intensifier la sensibilisation pour l’abandon de la pratique des MGF. Cette cellule dont le comité est formé de dix membres, s’est dotée d’un plan d’actions 2010-2013 dont le but est de concourir à l’abandon de la pratique de l’excision.

C’est pour atteindre les objectifs de ce plan d’actions que l’atelier de plaidoyer a été organisé. Un atelier qui visait à éclairer la Oumah islamique sur certaines questions notamment l’Islam, impose-t- il l’excision comme condition obligatoire à la pratique de la femme ? L’Islam l’autorise-t-il tout simplement par convenance ? Les informations et connaissances médicales et scientifiques démontrant que la pratique fait beaucoup de mal à la femme et peut même être la cause de la perte de vie doivent-elles être prises en considération pour abandonner l’excision ?

Cet atelier est la première activité de la cellule MGF du Réseau qui travaille en partenariat avec le secrétariat permanent du Comité national de lutte contre la pratique de l’excision. Le représentant du SP/CNLPE à cet atelier, Ibrahim Tall, s’est réjoui de sa tenue qui se veut la métérialisation concrète du réseau à lutter contre le phénomène. Selon lui, une femme sur deux est excisée au Burkina où il existe des poches de résistance. Il a relevé le constat relatif à l’abaissement de l’âge de la pratique qui devient transfrontalière. M. Tall a dit toute la volonté du SP/CNLPE à accompagner la cellule MGF du RBOIPD dans ses actions concrètes de promotion et de protection du bien-être de la femme et de la fille.

Christine SAWADOGO

Le Pays

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