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AFFAIRE Me SANKARA CONTRE LE BATONNIER : Les jeunes avocats dans la danse

Publié le dimanche 20 juin 2010 à 23h59min

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Ceci est un appel à constitution aux cotés de Maître Bénéwendé Sankara à l’assemblée générale de la Cour d’appel du 21 juin 2010.

Cher Confrère, Chère Consoeur ; Le recours interjeté par notre Confrère Maître Bénéwendé Sankara contre la décision de rejet de sa demande de réinscription au tableau de l’Ordre des avocats est inscrit au rôle de l’Assemblée générale de la Cour d’appel du 21 juin 2010. En rappel, suite à la modification de l’article 171 du code électoral par la loi n°19-2009/AN qui lève l’interdiction jadis faite à l’avocat investi d’un mandat parlementaire d’exercer directement sa profession, notre confrère Bénéwendé S. Sankara a adressé sa demande de réinscription au tableau de l’Ordre des avocats du Burkina au conseil de l’Ordre le 29 décembre 2009. Le refus du conseil d’inscrire notre confrère l’a obligé à saisir l’Assemblée générale de la Cour d’appel à cet effet.

Cette décision du conseil de l’Ordre, parce qu’elle est attentatoire à un droit reconnu par la loi à l’avocat burkinabè, requiert l’engagement de toutes et de tous pour son respect. L’Union des jeunes avocats saisit cette occasion pour rappeler et/ou informer nos confrères qu’elle a joué un rôle déterminant dans la consécration par l’Assemblée nationale d’un tel droit au profit de notre profession : c’est le droit pour l’avocat investi d’un mandat électif de pouvoir exercer sa profession. D’abord, les deux anciens présidents de l’UJA-B, Maîtres Bénéwendé S. Sankara et Gilbert Noël Ouédraogo, ont entrepris depuis 2002 un travail de sensibilisation de nos honorables députés sur la nécessité de lever l’interdiction faite par l’article 171 du code électoral de 2001 à l’avocat investi d’un mandat parlementaire d’exercer sa profession.

Une législation bien isolée

Ensuite et de façon décisive, lors de la relecture du code électoral en 2009, l’Union des jeunes avocats alors présidée par Maître Dieudonné Bonkoungou a saisi les personnalités ci-après :
- Monsieur le président de l’Assemblée nationale ;
- Messieurs les présidents des groupes parlementaires ;
- Madame le Bâtonnier de l’Ordre des avocats en exercice ;
- Messieurs les anciens Bâtonniers de l’Ordre des avocats ; afin que par leurs efforts conjugués les dispositions de l’article 171 soient modifiées dans le sens de la levée de l’interdiction. Pour donner plus de chances de succès à son action, l’UJA-B a fourni à l’Assemblée nationale le droit comparé de pays de la sous-région tels la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Mali, le Bénin ... mais aussi d’ailleurs comme le Cameroun ou la France qui démontre que sur cette question, notre législation était bien isolée. Elle a même fait une proposition de reformulation de l’article 171 ancien à l’Assemblée nationale. Au bout du compte, l’article 171 a été effectivement modifié et permet aujourd’hui à tout avocat investi d’un mandat électif de pouvoir exercer sa profession, ce qui constitue indéniablement une avancée majeure dans l’acquisition des droits politiques des avocats.

Défendre la solidarité entre avocats

Ainsi, l’UJA-B estime inadmissible que le conseil de l’Ordre, à défaut de s’être investi pour l’acquisition d’un tel droit au profit des avocats (alors qu’une telle lutte lui incombait par essence), à défaut d’œuvrer à sa consolidation et à son amélioration (car dans sa version actuelle l’article 171 du code électoral demeure perfectible), tente lui-même de mettre en échec ce droit durement acquis au profit de l’avocat burkinabè. C’est la raison pour laquelle, l’UJA-B invite tous les avocats à se constituer massivement dans cette affaire pour défendre, au-delà de la personne de Maître Sankara, deux principes fondamentaux de notre profession à savoir :

- la solidarité entre avocats. En effet, le refus sans base légale de réinscrire un avocat précédemment inscrit au tableau constitue une entrave illégitime par le conseil de l’Ordre au libre exercice, par ce confrère, de sa profession. La solidarité entre avocats exige que nous nous engagions pour soutenir le confrère victime d’une telle injustice. Nul n’étant suffisamment fort pour se protéger contre les injustices de toute nature, c’est par la solidarité que nous nous protégerons et protégerons notre profession.
- la protection des droits reconnus aux avocats. Il nous semble un devoir pour chaque avocat de défendre sans complaisance les droits reconnus par la loi aux avocats contre toutes les atteintes quelle que soit leur forme et d’où qu’elles viennent. A toutes fins utiles, je vous informe que les pièces du dossier sont disponibles chez Maîtres Lalogo Julien, Farama Prosper, Pierre L. Yanogo, Dera Malicki, Bayala Edasso, Minougou Frédéric. En vue de la préparation de notre intervention devant l’assemblée générale, une réunion, dont date vous sera communiquée ultérieurement est prévue. Veuillez recevoir mes salutations confraternelles

Ouagadougou, le 16 juin 2010

Le Président de l’UJA-B Maître Pierre YANOGO

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 21 juin 2010 à 06:22, par Passektalé En réponse à : AFFAIRE Me SANKARA CONTRE LE BATONNIER : Les jeunes avocats dans la danse

    J’aurais ajouté un 3ième principe : LE RESPECT DE LA LOI, surtout par ses premiers garants.
    La cause est juste, la mobilisation l’est également.
    Soutient.

    Passektalé.

  • Le 21 juin 2010 à 12:41 En réponse à : AFFAIRE Me SANKARA CONTRE LE BATONNIER : Les jeunes avocats dans la danse

    pourquoi le burkinabè est anti textes (art 37 et ici encore). il est grand que nous changions de mentalité. pour conclure, je suis obligé de remarquer que ce sont les professionnels du droit qui les bourreaux de leur objet de vie.

  • Le 21 juin 2010 à 12:42 En réponse à : AFFAIRE Me SANKARA CONTRE LE BATONNIER : Les jeunes avocats dans la danse

    Qu’est-ce qu’ un jeune avocat ? Combien d’ annees d’ experience faut- il avoir pour se reclamer "jeune avocat" ? Peut- etre qu’ une clarification serait utile.

    • Le 21 juin 2010 à 16:15, par Tiraogo En réponse à : AFFAIRE Me SANKARA CONTRE LE BATONNIER : Les jeunes avocats dans la danse

      On sent que vous êtes un soutien du pouvoir à travers votre question. Vous êtes libres mais ne faites pas comme cet homme de tenue des années 90. Sa bête noire était le président du MBDHP. Mais dès qu’il s’est senti menacé de mort plus tard par ses amis, il a accouru à lui demander protection. Morale : même quand on n’aime pas quelqu’un, acceptons que la loi pour tous lui soit appliquée. Restons juste, même si visiblement ce sont des partisans de maître Sankara qui pose le problème.

      Il faut se le dire pour toujours : ceux qui défendent les lois justes, nous défendent tous.

  • Le 21 juin 2010 à 15:58 En réponse à : AFFAIRE Me SANKARA CONTRE LE BATONNIER : Les jeunes avocats dans la danse

    Cette affaire révèle l’état des relations entre les membres de cet Ordre. Il faut éviter de personnaliser les problèmes Même si Me BADHIO a des problèmes personnels avec Me SANKARA, il doit exercer sa mission avec humilité, équité et sans rancune. Si nous poussons loin,notre réflexion on peut demander à ce Bâtonnier à la double nationalité de se déterminer (est-il burkinabè ou nigérien) car le code de la nationalité burkinabè n’admet pas la double nationalité.

    Evitons de tripatouiller parce que nous avons des problèmes à régler ou parce que nous sommes des supplétifs de quelqu’un qui refuse de venir se battre lui-même. Malgré l’animosité ambiante entre l’ancien Bâtonnier de l’Ordre et Me SANKARA, nous n’avons jamais atteint un tel point de dénis de droit.

  • Le 21 juin 2010 à 16:34, par N’dabi En réponse à : AFFAIRE Me SANKARA CONTRE LE BATONNIER : Les jeunes avocats dans la danse

    Tenez bon et vous auriez le soutien de toutes les personnes éprises de justice dans ce pays. On la comprend leur combine, ils cherchent à perturber maître Sankara dans son élan de préparation à la présidentielle avenir. La raison ils la connaisse et auront beau tourné au tour du pot, ils reviendront, c’est une question de temps.

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