Hier après-midi, la maire de Boulmiougou, Séraphine S. Ouédraogo, s’est retrouvée, pour la énième fois, avec les journalistes sur les problèmes de lotissement dans son arrondissement. Cette rencontre, comme les précédentes et les assemblées générales dans les secteurs et villages concernés, participe du souci de transparence et de stratégie pour contrer « les mensonges rocambolesques, diffusés à dessein pour saper le travail » des commissions d’attribution de parcelles dans l’arrondissement.

C’est à cette logique, selon elle, que répond également l’intégration d’observateurs représentant la population au sein des commissions, tout comme la mise en place d’un logiciel informatique pour gérer désormais le lotissement à Boulmiougou.

En dépit de ces efforts, dira-t-elle, la détermination du conseil municipal a souvent été mise à mal par des citoyens « de mauvaise foi prêts à emprunter la courte échelle » pour être satisfaits. Séraphine Ouédraogo reconnaît tout de même que le processus de lotissement, comme toute entreprise humaine, comporte des insuffisances que son conseil travaille quotidiennement à corriger.

Du point fait par elle sur le lotissement, on retiendra que sur 68 983 parcelles dégagées, 59 641 ont déjà été attribuées, soit 6 726 souscripteurs non encore satisfaits. Mais selon l’édile, le nombre de ceux qui attendent est à revoir à la baisse, car certains d’entre eux, sinistrés du 1er septembre 2009, ont été relogés à Yagma.

La maire a en outre évoqué le lotissement de Zongo où la commission d’attribution fonctionnerait normalement. Selon elle, on y dénombre actuellement 2500 attributaires. C’est la preuve, se félicitera-t-elle, que ça progresse et que le dialogue privilégié avec les propriétaires par le Conseil municipal dans sa démarche a porté ses fruits.

Mais l’une des questions des journalistes, restée sans réponse, est relative à la date de la fin des opérations de lotissement. Là-dessus, l’édile de Boulmiougou s’est réservée de leur donner une fourchette de temps. Elle a laissé entendre, après avoir tourné en rond, qu’il leur est difficile de se fixer une échéance, étant donné que par plusieurs fois leurs prévisions ont été compromises par les obstacles auxquels les commissions sont confrontées sur le terrain.

C’est le cas de Zongo, selon Séraphine Ouédraogo, où l’opération a été bloquée pendant 45 jours suite à des revendications des propriétaires terriens qui ont exigé d’être satisfaits en premier. Dans cette même localité, quatre familles de ceux-là auraient, à ses dires, réclamé 1000 parcelles. Ce sont là, entre autres, les réalités du lotissement qui font, selon elle, que le Conseil municipal ne peut que se contenter de programmations avec l’engagement d’œuvrer à terminer les opérations à temps.

Séraphine Ouédraogo a en outre énuméré quelques causes du retard dans la mise en œuvre du lotissement à Boulmiougou : le débordement dans les limites territoriales de Komsilga ; le morcellement de la bande verte par les techniciens ayant occasionné la perte de plus 6000 parcelles ; les problèmes avec les propriétaires terriens ;

le lotissement à grande échelle ; les occupations anarchiques sur des terrains déjà bornés (à Sandogo) et qui ont nécessité la destruction de 3000 bâtiments ;…Tout cela a créé d’énormes difficultés dans la gestion du processus à travers l’arrondissement. La maire s’est réjouie de la mise en œuvre de l’informatisation du lotissement qui permettra désormais d’éviter les doubles attributions.

A l’en croire, avec l’enregistrement des informations sur l’identité des attributaires, il ne sera plus possible à un seul individu de bénéficier de deux parcelles. Elle a par ailleurs indiqué que les sinistrés de Boulmiougou, plus de 5000 personnes, réinstallés à Yagma, n’ont plus droit à de terrain dans son arrondissement. Il sera procédé à cet effet à un croisement de listes pour rayer les noms des intéressés du fichier.

La maire de Boulmiougou a également fait au cours de cette rencontre le point sur les contributions des attributaires, dénommées fonds de lotissement, à la date du 19 mai 2010. En recettes, elles se chiffrent à 2 520 961 698 contre 2 443 898 241 en dépenses. Séraphine Ouédraogo a invité la population à plus de vigilance afin de démasquer les éventuels malfrats dans les lotissements, mais aussi à la patience car tout le monde sera satisfait. Espérons que ces citoyens de sa cité, qui attendent depuis maintenant une décennie leurs parcelles, l’entendront !

Hamidou Ouédraogo

L’Observateur Paalga