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SESSION DE LA CHAMBRE CRIMINELLE A BANFORA : Un accusé condamné à mort

Publié le mercredi 16 juin 2010 à 00h23min

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La session de la chambre criminelle de la Cour d’appel de Bobo Dioulasso, siégeant à Banfora, s’est poursuivie les mardi 8 et mercredi 9 juin 2010 au Palais de justice de la cité du Paysan noir. Près de quatre dossiers étaient au rôle et ont effectivement été jugés. Toutefois, les dossiers de Alaye Diakité poursuivi pour assassinat, de Mamadou Sagnon pour coups mortels et de Madi Ouédraogo pour tentative d’empoisonnement ont retenu l’attention du public. Alaye Diakité pour avoir ôté la vie de son demi-frère Nouhoun Diakité a été condamné à mort. Voici la petite histoire de chacun de ces trois crimes.

Alaye Diakité que la chambre criminelle de Bobo Dioulasso a reconnu coupable et condamné à mort vivait à Sidéradougou avec son désormais défunt frère, Nouhoun Diakité.

Tous deux élevaient le troupeau de la famille et y tiraient l’essentiel de leurs revenus. Le 23 mai 1993, la gendarmerie de Sidéradougou est saisie du meurtre de Nouhoun Diakité. Selon son frère Alaye Diakité, il avait sans cesse prélevé les animaux pour les vendre. Pourtant, lui Alaye était seul à s’en occuper. Jusqu’au 23 mai 1993, jour où Nouhoun allait perdre la vie, une dispute s’engagea entre les deux frères. Nouhoun se saisit d’un bâton et Alaye reçut un coup sec. La réplique de celui-ci fut sans appel. A l’aide d’un pistolet de fabrication locale, il mit fin aux jours de son frère en le flinguant. Après ce forfait, Alaye Diakité a pris la fuite. L’arme du meurtre ne sera retrouvée car ayant été dissimulée. Absent du tribunal comme la plupart des accusés, Alaye Diakité a été jugé par contumace. La Cour l’a reconnu coupable et l’a condamné à mort. Elle a par ailleurs délivré un mandat d’arrêt contre lui.

Madi Ouédraogo, quant à lui, est poursuivi pour avoir tenté d’empoisonner Alidou Sawadogo, un maître coranique. L’affaire remonte à février 1996. A l’époque, les deux hommes vivaient à Torandougou, un village rattaché à la commune rurale de Mangodara.

L’accusé Madi Ouédraogo n’est plus de notre monde. En février 1996, alors que le maître coranique Alidou Sawadogo séjournait au Mali, il alla trouver l’épouse de celui-ci et lui remet une poudre noire tout en lui disant de bien se laver les mains après l’avoir ajouté au repas de Alidou Sawadogo. Bien qu’ayant rassuré la femme que cette poudre a la réputation de renforcer l’amour entre deux époux, la femme n’a pu s’empêcher d’en informer son mari lorsqu’il est revenu de voyage. Alidou convoqua Madi chez le responsable administratif de Torandougou où on tenta vainement de lui faire goûter la poudre. Pour l’avocat général, l’action publique est éteinte par le décès de Madi Ouédraogo. Il a été suivi par la Cour qui n’a donc pas prononcé de peine.

Jugé en seconde position par contumace le mercredi 9 juin 2010, Mamadou Sagnon qui, depuis quelques temps, est établi à Mangodara a écopé d’une peine non moins lourde : 20 ans d’emprisonnement ferme avec à la clef un mandat d’arrêt délivré contre lui.

Mamadou Sagnon devait comparaître pour coups mortels portés, là également comme le cas de Alaye Diakité, à son demi- frère du nom de Souleymane Sagnon. C’était le 22 septembre 1990 à Tengrela. Selon l’avocat général, tout montre que Mamadou Sagnon était en mauvaise intelligence avec ses frères. Un de ses fils aurait eu peu avant le jour du drame une altercation avec la femme du défunt Souleymane. Le 22 septembre 1990 alors, Mamadou Sagnon envoie son fils à sa rizière pour y chasser les oiseaux ravageurs. Le fils est rejoint en ces lieux par Souleymane Sagnon pour lui demander des comptes. Ce qui, de l’avis du fils à Mamadou Sagnon, l’empêchait d’exécuter la mission qui lui a été confiée.

Le petit revient se plaindre à la maison. Dans la famille Sagnon, on assiste alors à une bagarre rangée. Chaque membre de famille intrinsèque s’étant mis du côté du père. Au cours de cette bagarre, Souleymane Sagnon, muni d’un coupe-coupe, a blessé les membres de la famille de Mamadou. Celui-ci, voyant les siens dans le sang, tenta de maîtriser son frère. Il parvint à retirer l’arme et se met à assener Souleymane de coups. Un policier qui passait par là a fait évacuer Souleymane Sagnon au CHR où quelques heures plus tard, il rendit l’âme. Tout comme l’avocat général, la Cour l’a reconnu coupable de coups mortels. Un mandat d’arrêt a été délivré contre Mamadou Sagnon.

Mamoudou TRAORE

Le Pays

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