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SINISTRES DU 1ER SEPTEMBRE 2009 : La psychose des inondations toujours vivace

Publié le mardi 15 juin 2010 à 00h03min

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Dans moins de trois mois, un douloureux anniversaire s’imposera à tous au Burkina : celui du déluge du 1er septembre 2009 qui avait touché la ville de Ouagadougou mais aussi certaines localités (on a tendance à l’oublier). Dès les premiers moments, les autorités ont lancé l’appel à la solidarité nationale et internationale pour secourir et reloger provisoirement les milliers de sinistrés qui étaient complètement démunis.

D’autres actes forts ont suivi, comme la réhabilitation de certaines infrastructures routières, le déguerpissement des zones inondables et on en oublie certainement. Ce serait faire un mauvais procès au gouvernement si on ne relevait pas les nombreux efforts consentis pour gérer cette catastrophe nationale.

Hélas, la réalité nous rattrape très vite quand on gratte le vernis qui a été mis sur les conséquences de ce drame. Que sont devenus les sinistrés pour lesquels tant d’argent a été mobilisé ? Nos voiries ont-elles changé de physionomie ? Et que dire des sinistrés de l’intérrieur du pays qui semblent totalement oubliés ? La réponse, c’est que près d’un an après la catastrophe, on redoute la pluie comme la peste dans le passé. Et pour cause, sur le site de Yagma, les choses ne semblent pas faciles pour les sinistrés. Ceux qui ont obtenu leur parcelle s’attellent à construire un chez-soi avec un soutien de l’Etat insignifiant en matériaux de construction.

Mis à part les rares personnes qui utilisent le parpaing, ceux qui construisent avec le banco peuvent-ils être tranquilles surtout que les experts de la météorologie prédisent que le Burkina connaîtra une saison humide ? Il y en a même qui n’ont pas eu leurs parcelles ou le soutien promis par l’Etat. Au-delà de ces aspects, Ouaga n’a pas beaucoup changé en termes de caniveaux, surtout dans les zones nouvellement loties où la préoccupation était de distribuer des parcelles sans infrastructures de base. S’il y a eu inondation l’année dernière, c’est surtout à cause de cela. Tout cela donne l’impression qu’après l’urgence, on a un peu oublié le 1er septembre 2009.

A ce propos, les sinistrés eux-mêmes auraient pu s’organiser pour que leur voix puisse porter dans les instances qui décidaient de leur sort, comme on l’a vu dans certains pays. Or, à l’heure actuelle, le gouvernement donne l’impression qu’il est passé à autre chose. Dans un pays où tout est prioritaire, ce ne sont pas les sujets de préoccupation qui manquent. On court donc le risque de vivre constamment dans la psychose en se rappelant les images insoutenables de ces maisons qui s’effondraient comme des châteaux de cartes et de ces compatriotes réduits à la misère.

SIDZABDA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 15 juin 2010 à 08:27 En réponse à : SINISTRES DU 1ER SEPTEMBRE 2009 : La psychose des inondations toujours vivace

    Je comprends rien dans cette affaire de sinistrés. J’ai mon voisin qui a un bon de sinistré d’une ONG appélée ODE qui tourne en rond depuis une année sans les satisfaire. Le voisin a fait le tour chez tous les voisins pour avoir de l’aide et le quartier en a marre de sa mendicité.

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