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Editorial de Sidwaya : An III du gouvernement Tertius Zongo : mission accomplie … ?

Publié le dimanche 13 juin 2010 à 23h35min

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Ibrahiman Sakandé, DG des Editions Sidwaya

Depuis juin 2007, Tertius Zongo et son équipe ont fait leur chemin, parfois à travers des moments qui se sont révélés difficiles, mais toujours avec un esprit de rigueur, un souci de convivialité et une intention bien arrêtée de convaincre et de rassurer.

Quelle que soit la suite de la carrière politique du Premier ministre Tertius Zongo, il est impossible que les publics burkinabè et étranger oublient ce « grand metteur en scène ». Grand dans les deux sens : d’abord dans le sens spatial, quand il se met lui-même au centre de la scène et occupe l’important espace qui lui revient ; ensuite, dans le sens temporel puisque, on peut y croire, ce qui est propre à la gouvernance de Tertius Zongo restera dans notre mémoire nationale à côté de la « Garangose », par exemple.

En trois années d’exercice de sa fonction, le gouvernement de Tertius Zongo a réussi d’importantes réformes au triple plan économique, politique et social. Mais il faut avant tout souligner que dans notre marche collective vers une société d’espérance, dans les trois dernières années, l’application et les compétences du gouvernement nous ont permis de réaliser 92 % de nos objectifs.

Au niveau des réformes économiques, dans l’évaluation PEFA 2010 (public expenditure and financial accountability : système d’évaluation des finances publiques), on note le « dynamisme reconnu de l’action publique dans le domaine des réformes dans la gestion des finances publiques ». Ajouter à cela, de « très bonnes exhaustivités et transparences » au titre du budget ; « des campagnes de communication très dynamiques sur le budget », « une prévisibilité et un contrôle de la dépense très performants ». Au total, les analystes notent « un seul point de recul de toute l’évaluation ».

Il porte sur la prévision des dépenses. Ces points saillants indiquent que la rationalisation de la gouvernance économique sous Tertius Zongo est une réalité. Sur la balance de l’éligibilité des bailleurs de fonds, cette rigueur a pesé plus d’une fois en notre faveur. Les réformes politiques opérées ces trois dernières années sont nombreuses. Elles portent notamment sur la révision du code électoral, la nomination par arrêté du président de la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale, du chef de file de l’opposition. Le gouvernement joue bien son rôle de garant des libertés individuelles et collectives.

Il faut le noter : Tertius a sa manière à lui d’animer le débat démocratique, d’animer l’espace public burkinabè ; il s’agit de ne pas s’opposer aux opposants, ni de lénifier sa propre place politique, mais d’arbitrer les convergences et les divergences avec suffisamment de la hauteur pour ne brimer personne.

Cela passe peut-être inaperçu. Mais quand « l’arbre ne sera plus à sa place », on mesurera, par l’espace qu’il aura laissé, le rôle et la grandeur qui étaient les siens. Sur le plan social, Tertius est toujours au rendez-vous quand son devoir l’appelle. Il est présent, même au milieu des eaux du 1er septembre.

Et présent pendant tout le temps qu’il a fallu pour accompagner les sinistrés jusqu’à ce qu’ils reprennent vraiment vie, puis espoir... Même quand il n’a rien pour financer, il trouve des mots pour consoler. Comme quoi la ressemblance qu’il y a entre le Premier ministre et le Pasteur Mamadou Philippe Karambiri (grande taille, tête grisonnante) n’est pas seulement physique : l’un et l’autre sont technocrates et consolateurs.

Dans la trajectoire du gouvernement Tertius, il y a, sans doute, le perfectionnement de la rationalisation des dépenses et la lutte contre la corruption, l’amélioration du système éducatif, l’extension de la gratuité des ARV, la mise en œuvre efficace de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD). Ce sont là des défis qu’il faut relever pour que « l’objectif 4,2 % de croissance » soit une réalité. On peut, pour terminer, se poser cette question : le panier de la ménagère étant aussi « le jugement dernier » de l’action politique, que peut-on en dire face au gouvernement de Tertius Zongo ?

Ce panier s’alourdit-il avec le succès des réformes, ou faut-il encore trois nouvelles années à Tertius pour relever le défi ?En tous les cas, relativement au concept de bonne gouvernance, c’est-à-dire de l’ensemble des mesures mises en œuvre pour optimiser la gestion des affaires publiques sur les plans économique, politique et administratif, on peut dire que le gouvernement de Tertius Zongo a tiré son épingle du jeu.

Le projet de société voulu par le Président du Faso pour le Burkina et pour lequel il a pris en 2005 un rendez-vous de cinq ans avec le peuple, est actuellement une réalité. Pour l’essentiel, des acquis indéniables sont à mettre à l’actif de ce gouvernement, et ce qui reste à acquérir a au moins l’avantage d’être clairement balisé.

Par Ibrahiman SAKANDE (sakandeibrahiman@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 14 juin 2010 à 08:09, par Artisan de Paix En réponse à : Editorial de Sidwaya

    Bonjour.

    Dites-moi, mes Amis :

    Pourquoi au "Quotitien National", "Journal de Tous les Burkinabé", "Les Meilleurs", TOUS LES JOURNALISTES (Y COMPRIS LE DG) SIGNENT LEUR ADRESSE ELECTRONIQUE EN "@yahoo.fr" ?

    Cela me fait personnellement ....pitié. L’indépendance de notre Rédaction d’Etat se signe électroniquement en yahoo.fr ! Bravo.... c’est bon et c’est arrivé !

    Nous venons juste de célébrer la semaine de l’internet. Evidemment, le côté festif a servi à beaucoup de choses ....très immédiates. MAIS IL EST TEMPS QU’ON AVANCE.

  • Le 14 juin 2010 à 10:53, par enzo En réponse à : Editorial de Sidwaya : An III du gouvernement Tertius Zongo : mission accomplie … ?

    Mr Sankandé vit-il rèellement au Faso ?

  • Le 14 juin 2010 à 13:50 En réponse à : Editorial de Sidwaya : An III du gouvernement Tertius Zongo : mission accomplie … ?

    Monsieur le journaliste, je ne sais pas si vous vivez la même réalité que les burkinabé.le constat est que bien que Tertus Zongo animé d’une grande volonté de faire avancer les choses, et rectifier le tire de ses prédécesseurs, se heurte a un système irrécupérable. un système ou la corruption, l’impunité,la démagogie règnent.le développement c’est pas sur les papiers, c’est une chose qui se sent qui se vie et a l’heure actuelle les burkinabé vivent toujours dans la misère.

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