Fasozine.com : On n’entend surtout parler de votre structure que lors des examens. Pouvez-vous nous la présenter ?

Guillaume Richard Toni : L’Ocecos est une structure du ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique (Messrs). Elle a pour mission spécifique, l’organisation des examens et concours du secondaire et la délivrance des diplômes. A côté de cette mission principale, l’Ocecos organise des évaluations pour mesurer les acquis scolaires.

Comment se fait la délivrance des diplômes, quand on sait que les jurys sont souvent disséminés à travers l’ensemble du territoire ?

Après les examens, tous les procès verbaux, la liste des candidats admis avec les notes et les dossiers des admis sont transmis au niveau de l’Ocecos. Toutes ces informations sont étudiées par nos services techniques avant la délivrance du diplôme.

Les principales difficultés que nous rencontrons concernent les pièces d’état civil. Il y a, par exemple, des lauréats qui viennent remettre en cause les pièces d’état civil qu’ils ont utilisé dans leur dossier au moment du retrait du diplôme. De même, certaines personnes se présentent sans autorisation, avec juste l’attestation de succès du lauréat pour nous faire comprendre que c’est le lauréat qui les envoie.

Quand on explique à ces derniers que le diplôme n’est délivré qu’au titulaire, il y a parfois des incompréhensions. D’autres aussi ne prennent pas le temps de se renseigner avant de venir pour le retrait. Par exemple, les diplômes de la session de 2009 ne seront prêts qu’à partir du mois d’août 2010. Car l’attestation de succès n’est valable que pour une année. Par contre, beaucoup attendent le moment du dépôt de leurs dossiers pour les concours de la fonction publique pour se présenter à nos services. L’affluence est telle que nous rencontrons souvent de petites difficultés pour satisfaire tout le monde en même temps, et les lauréats ne le comprennent pas toujours. Il ya des sociétés ou des structures qui nous sollicitent parfois pour authentifier le diplôme de certains leur agents.

La session 2010 des examens du secondaire a débuté depuis une semaine. Quel bilan partiel peut-on faire à mi-parcours ?

Tout se passe bien pour le moment. Les épreuves se sont déroulées dans les délais prévus et les corrections aussi se passent dans de très bonnes conditions.

Pourtant, une rumeur de tentative de fraude défraie actuellement la chronique…

Selon les informations dont je dispose, ce sont des candidats et deux adultes qui ont été appréhendés par les services de la police nationale. Tout est parti d’une erreur commise par le président du jury N°5 de l’enseignement technique et professionnel de Ouagadougou, qui siège au Lycée technique de Ouagadougou (LTO). Le jeudi 3 juin 2010, il devait avoir l’épreuve de mathématique générale de BEP informatique. Par erreur, le président à ouvert l’enveloppe des sujets d’informatique générale en lieu et place de ceux de mathématique générale. Il a été interpellé par les candidats qui lui ont fait comprendre que ce n’était pas l’épreuve prévu dans le programme. Il a demandé aux candidats de restituer les sujets. Il a ensuite informé la direction régionale du Messrs, qui a aussitôt saisi l’Ocecos. Nous avons procédé au remplacement du sujet. Pour nous, l’incident était clos. Mais certains candidats n’ont pas restitué leur sujet. Ils sont rentrés avec les sujets et c’est lorsqu’ils tentaient de les exploiter qu’ils ont été appréhendés par la police.

Quelles mesures ont été prises à la suite de cette grossière erreur ?

Cette situation est déplorable. Il y a des textes qui organisent les examens et concours. Nous reconnaissons que les gens travaillent sous pression pendant les examens, et c’est peut-être cet état de fait qui peut expliquer cette erreur. Car, ce n’est pas toujours aisé de comprendre comment un président de jury peut se tromper d’enveloppe, alors que le titre de chaque épreuve y est mentionné au feutre et en gras. Nous rappelons chaque fois aux acteurs, la prudence, la concertation avant de poser des actes aussi importants que celui de l’ouverture d’une enveloppe. Le président du jury n’est jamais seul, de même que les surveillants, qui sont au moins deux par salle. Nous pensons que le président n’a pas suffisamment associé ses collaborateurs dans l’ouverture de l’enveloppe.

Dès que la situation s’est présentée, il y a eu le relèvement du président du jury. C’est une mesure conservatoire. L’incident ayant été relayé par la presse, nous espérons que les autres présidents de jury vont tout mettre en œuvre pour que ne vivons plus une telle situation. Nous avons eu la chance que cela soit arrivé dans le centre qui abrite l’unique jury du BEP informatique du Burkina. Imaginez un peu que cela se soit passé lors du BEPC, où nous avons plus de 660 centres, les conséquences allaient être plus graves. Dès lors qu’une enveloppe est ouverte, le sujet devient caduc. Même si celui qui l’a ouverte jure par tous les dieux qu’il n’a pas vu le contenu. C’est pourquoi nous demandons la prudence, la concertation et surtout la vérification avant de poser chaque acte.

A quand les premiers résultats ?

Il y a des examens dont les résultats sont attendus pour le 10 juin. Pour les BEP commerciaux, les résultats sont prévus pour le 12 juin. Les premiers résultats du BEPC sont attendus, eux, le 11 juin, et les résultats des CAP commerciaux seront donnés le 18 juin 2010.

Joël Zoundi

Fasozine