Pour leur première participation aux festivités annuelles marquant la prise de pouvoir du président gambien, la délégation burkinabè a tout simplement séduit. Et pour un coup d’essai, ce fut véritablement un coup de maître avec ces chasseurs du Houet, qui ont épaté les Gambiens.

A Banjul, le public découvrait ces Dozos venus du Burkina et qui ont su démontrer leur pouvoir mystique partout où ils étaient sollicités. « Notre séjour en Gambie n’a pas été de tout repos. Nous étions constamment sollicités et à chaque fois nous mettions tout en œuvre pour ne pas décevoir les spectateurs.

La présence de Blaise Compaoré en Gambie a été pour nous une source de motivation supplémentaire, et lorsque nous l’avons vu aux cotés de son homologue gambien le jour des festivités, nous avons compris dès lors qu’on avait un rôle important à jouer pour rehausser l’image de notre pays.

Et là on s’est vu obligés de faire étalage d’une grande partie de notre savoir-faire » , a déclaré le président des chasseurs, monsieur Sanou André. Leurs brillantes prestations au cours des différentes manifestations leur ont donc valu ce trophée qu’ils disent avoir conquis de haute lutte face à d’autres dozos venus de la Gambie, de la Guinée-Bissau, du Mali et du Sénégal, et qui étaient pour la plupart à leur troisième participation.

Là-bas, en Gambie, on ignorait jusqu’à l’existence au Burkina de ces chasseurs traditionnels qui, pourtant, sont assez réputés dans la sous-région. Comment alors expliquer ce brusque regain d’intérêt pour ces Dozos venus du bord du marigot Houet ?

Grâce à la dernière édition de la Semaine nationale de la culture (SNC), des images de la cérémonie officielle d’ouverture ont été diffusées sur des chaînes internationales, a répondu le président des chasseurs Dozos.

Et c’est à partir de là que le président gambien a pu nous découvrir pour ensuite nous faire parvenir cette invitation, a-t-il ajouté. A entendre les chasseurs traditionnels du Houet, c’est un pacte qui est désormais établi entre leur confrérie et le président gambien, qui a été très ému par leurs démonstrations et qui, de l’avis général, nourrit beaucoup de sympathie pour cette confrérie.

Des récompenses méritées

En plus du trophée, les Etalons Dozos ont regagné le bercail avec la somme de dix mille dollars US que leur a offerts Yahya Jammeh. Ces différentes récompenses sont le fruit de plusieurs années d’effort et de travail au sein de cette confrérie qui commence à gagner une notoriété internationale.

Notre force, a dit Sanou André, réside dans l’union et la solidarité au sein de cette association que nous avons créée dans la province et qui s’appelle « Benkelema ». Une expression dioula qui signifie entente. Alors en signe de reconnaissance envers les différents partenaires qui les soutiennent, le bureau de l’association a entrepris des visites de courtoisie dans la ville de Bobo-Dioulasso pour la présentation du trophée.

Ce qui les a conduits le week-end dernier chez le PDG du groupe SOBA, El hadj Barro Dianguinaba, qui est en même temps le parrain de l’association Benkelema. La même démarche se poursuivra dans les jours à venir auprès des autorités politiques et administratives afin que chacun à son niveau puisse prendre les dispositions nécessaires pour rehausser l’image de ces ambassadeurs de notre culture.

Jonas Appolinaire Kaboré
L’Observateur Paalga