C’est à l’école protestante évangélique de Tintilou où sont réunis les 136 candidats sur 140 au total, que le ministre Joseph Paré et sa délégation ont ouvert l’enveloppe contenant les premières épreuves de l’examen du BEPC. Il s’agit de la dictée qui avait pour titre " Le vieux Sambou". Après avoir donné le top de départ de l’examen, le ministre Joseph Paré a souhaité bonne chance aux candidats en les encourageant à donner le meilleur d’eux-mêmes. Il a invité les 115 409 candidats répartis dans 340 jurys qui prennent part à l’examen sur toute l’étendue du territoire national à bien travailler, à éviter la courte échelle, la fraude. Du reste, des dispositions classiques ont été prises pour minimiser celle-ci, a-t-il dit.

Selon le ministre Joseph Paré, le choix de Komki-Ipala pour le lancement du BEPC, s’explique par le fait que cette localité vient de vivre une épreuve difficile, le décoiffage des salles de classe du lycée départemental de ladite localité par la pluie du 17 mai 2010 qui a fait des blessés, d’où il sied de témoigner la solidarité du gouvernement aux populations de Komki-Ipala. Mais, il a aussi souligné qu’en dépit de tout cela, celles-ci ont réussi à se réorganiser rapidement pour que l’examen puisse se dérouler dans de bonnes conditions.

Le ministre Joseph Paré et sa délégation, accompagnés des autorités de Komki-Ipala dont le maire, Jacqueline Ilboudo et le préfet, Alima Sankara, sont allés constater de visu les dégâts causés par la pluie du 17 mai. Le ministre Paré a surtout traduit aux parents d’élèves le soutien et l’engagement du gouvernement à tout mettre en oeuvre pour que d’ici à la rentrée prochaine, les élèves puissent regagner les classes et profiter des cours dans de meilleures conditions. Selon le Directeur régional des enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique du Centre, Patindé Jean-Bernard Thiombiano, l’examen du BEPC a été organisé dans les mêmes conditions que celles de l’année précédente avec quelques difficultés, notamment l’insuffisance des correcteurs au niveau des matières scientifiques.

Une autre difficulté relevée par M. Thiombiano, est relative aux candidats libres venant des pays voisins et qui n’ont pas pu établir leurs CIB ou CNIB alors que les textes exigent que les candidats qui ont plus de 15 ans, présentent l’une de ces pièces avant d’avoir accès aux salles d’examen. Mais des instructions ont été données, a-t-il indiqué, afin qu’on autorise ces candidats à composer sur présentation de leurs actes de naissance plus leurs photos d’identité qui accompagnent la fiche de table. A en croire le DR Thiombiano, la région du Centre compte 35245 candidats répartis dans près de 50 centres d’examen comportant 100 jurys. Le nombre de correcteurs mobilisés est de 1300 et les résultats du 1er tour sont attendus d’ici au samedi 12 juin 2010, a-t-il précisé.

De Komki-Ipala, la délégation a mis le cap sur Tanghin Dassouri où le ministre Joseph Paré a pris le pouls de l’examen et prodigué des conseils aux examinateurs et aux candidats. Selon les présidents des jurys 1, 2 et 3, que compte ce centre d’examen, respectivement, Denis Oualbéogo, Issaka Kaboré et Alexandre Ilboudo, l’examen se déroule bien. La seule difficulté relevée par ces derniers est relative aux candidats qui n’avaient pas leur CIB ou CNIB. Mais elle a été vite résolue, ont-ils confié. Après la dictée, les candidats ont affronté les épreuves de langue, expression suivies de celles de SVT. La journée a été bouclée par l’épreuve d’anglais.

Réaction de candidats

Fatimata Kindo, Collège privé Saint Louis : La dictée de ce matin n’était pas trop difficile. Mais il y avait certains mots que je ne comprenais pas notamment le mot effluve. Mais je n’ai pas peur, je suis confiante pour la suite de l’examen.

Teebnooma Kiemtoré, du Lycée privé BETHESDA : C’est la première fois que je fais le BEPC mais j’ai trouvé l’épreuve de dictée abordable. Il n’y avait pas de mots difficiles ni des accords difficiles. Pour la préparation de l’examen, j’ai fait un programme d’études pour pouvoir m’en sortir. Je n’ai pas peur pour la suite de l’examen.

Jules Koala, Collège privé Rayiri de Tanghin Dassouri : L’épreuve de dictée a été un peu abordable. Il y avait des mots et des accords difficiles mais on a fait avec. Pour les autres épreuves, je n’ai pas peur, je suis confiant.

Amidou Lankoandé, Lycée départemental de Tanghin Dassouri : L’épreuve de dictée a été un peu difficile. Certains mots étaient assez compliqués à titre d’exemple ’’ le verbe scrutait’’. Mais je crois que ça va aller. J’ai espoir.

L’EPREUVE DE DICTEE : Le vieux Sambou

Ils longèrent un petit enclos où quatre moutons faméliques bêlaient pour demander à manger. Les bêlements redoublèrent avec l’arrivée des visiteurs et réveillèrent un vieil homme assoupi dans sa chaise longue à l’ombre d’un manguier, arbre des cours de maisons. Il se releva et s’assit droit sur son siège. Le regard vitreux scrutait le vide devant lui. Les oreilles étaient attentives au moindre bruit, les narines percevaient diverses effluves, les pieds posés à plat recueillaient les vibrations du sol. Le vieux Sambou possédait un corps massif et encore musclé qui avait été à l’évidence physiquement très actif toute sa vie. Sa denture au complet, ses cheveux drus malgré leur blancheur attestaient de cette santé.

Modibo Sounkalo KEITA. L’archer bassari, éd. karthala PP68-69.

Dabadi ZOUMBARA

Le Pays